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Lettres romaines
DOI Artikel:Concours pour élever un monument à François Deak
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0322
CONCOURS POUR ÉLEVER UN
MONUMENT A FRANÇOIS DEAK. 285
L'œuvre la plus remarquée, cette année, a été le Naufragé
de M. Pradilla : c'est un jeune enfant blond, que soutient, sur
une draperie rouge, un robuste matelot au corps basané, le tout
sur un fond de tempête. On voit d'ici le contraste cherché des
couleurs. Nous devons à M. Plasencia une autre draperie rouge,
qui joue un grand rôle dans son groupe de Vénus et VAmour}
exécution vulgaire d'un sujet banal. M, Galofre a exposé deux
paysages et un petit tableau de genre représentant deux jeunes
pecorari montés sur des ânes. M. Morera nous offre des mou-
tons, des chiens et une plage, en tout trois tableaux médiocres.
Enfin M. Castellano a fait la copie d'un Carpaccio. Un des
jeunes pensionnaires de notre Académie, M. Ferrier, l'auteur
médaillé du David et de la Bethsabée que vous avez vus au palais
de l'Industrie, a fait également, cette année-ci, la copie d'un
tableau de Carpaccio, le Saint Georges. Nous croyons pouvoir
dire, sans crainte d'être démenti, que la comparaison des deux
copies n'est pas précisément favorable à M. Castellano.
Nous n'avons plus à citer que l'envoi d'architecture de
M. Alvarez, « fragments du palais ducal de Venise », et l'envoi
de sculpture de M. Ricardo, « la sépulture de sainte Agnès dans
les catacombes. » On voit que cette exposition est peu considérable;
il y a des promesses, mais rien que des promesses. Nous espérons
d'ailleurs, et bien sincèrement, qu'elles seront tenues et dépassées.
— Les expositions particulières dans les ateliers continuent à se
multiplier à Rome. Nous devons d'abord une rectification à
M. AntocoL-ky: son Socrate mourant a eu plus qu'une existence
virtuelle, et est indépendant de son Ivan le Terrible; mais on
lui avait réservé dans l'atelier un sanctuaire spécial que nous
n'avions pas découvert. Ces deux œuvres offrent d'ailleurs de
brillants défauts et de véritables qualités.
Un autre Polonais, M. Siemiradzki, a exposé, dans une salle
de l'Institut des Beaux-Arts, via Ripetta, au profit du palais
projeté pour les expositions annuelles de Rome, une grande toile
dont le succès est incontestable. C'est une fête dans les jardins de
Néron, éclairée par les flambeaux vivants dont parle Tacita,
des martyrs chrétiens enduits de poix et de résine. On admire
beaucoup les qualités de coloris déployées par l'artiste. Il a évité
les écueils du sujet en le traitant dans le style décoratif. Mais,
même en se plaçant au point de vue décoratif, on peut lui repro-
cher une composition un peu confuse. Quoi qu'il en soit, le
tableau de M. Siemiradzki est en ce moment, à Rome, le sujet
de toutes les conversations.
Un troisième Polonais, M. Victor Brodzki, sculpteur, expose
depuis le 15 mai, dans son atelier de la rue San Niccolo da
Tolentino, le monument funèbre en marbre de la nièce de la
marquise de Noailles, ainsi que deux bustes en terre, l'un du
jeune violoniste hongrois Krezma, l'autre de Michelet.
— La décoration de la place Navone va être prochainement
complétée par une seconde fontaine monumentale, qui fera pen-
dant à celle du Maure. Un concours a été ouvert à cet effet, et
les vainqueurs, MM. Zappalà et Délia Bitta, ont exposé tout
récemment, sur les lieux mêmes, les modèles en plâtre de leur
œuvre. Le groupe principal, placé au centre, représente Neptune
armé de son trident et se défendant contre les attaques d'un
monstre marin; on peut trouver qu'il a une attitude bien tour-
mentée, et qu'il ne montre pas le calme qui convient à un dieu,
même lorsqu'il terrasse un de ses sujets révoltés. Peut-être cette
attitude est-elle surtout choquante à cause de l'exiguïté du bas-
sin. A droite et à gauche on voit des chevaux marins, avec les-
quels jouent des enfants; l'un de ces enfants est fort agréable-
ment suspendu, le corps renversé, à la crinière du cheval. Enfin
des syrènes et des grotesques, d'un heureux effet, sont disposés
tout autour du bassin.
— Les travaux exécutés près de la gare de Rome, au Monte
délia Giustiiia, viennent de mettre à jour une petite chapelle
chrétienne des premiers siècles. L'abside est décorée de fresques
qui paraissent remonter au ivc siècle. Nous reviendrons sur cette
découverte.
On a également découvert, en continuant le percement de la
via Naiionale, des restes importants de constructions antiques,
qui semblent devoir se rattacher aux Thermes d'Antonin. Les
murailles sont ornées de mosaïques intéressantes.
CONCOURS POUR ELEVER UN MONUMENT
A FRANÇOIS DEAK
Le Comité du Parlement hongrois chargé de faire élever un
monument funéraire à la mémoire de François Déak, ouvre pour
le projet de ce monument un concours public, auquel auront
droit de prendre part les. artistes du pays, ainsi que ceux de
l'étranger.
Les stipulations et les clauses du concours sont les sui-
vantes :
I. — Emplacement du monument.
Le monument sera érigé dans le cimetière public de la capi-
tale de Buda-Pest, sur l'emplacement de la chapelle sépulcrale,
située vis-à-vis de la seconde entrée principale. Les concurrents
pourront se procurer les plans des lieux et du relief du terrain,
ainsi que les renseignements sur la nature du sol à la société des
ingénieurs et architectes hongrois, siégeant à Buda-Pest (Ve arron-
dissement, rue Dorothée, 14).
IL — Caractère du monument.
Le monument funéraire destiné à recevoir la dépouille mor-
telle du défunt sera situé sur un terrain absolument découvert et
devra éventuellement être entouré de plantations. Le caractère
du monument doit être avant tout architectural. Quant au choix
du style, entière liberté est laissée aux concurrents. Us devront
cependant dans leur projet avoir égard à une ornementation
convenable pour l'intérieur du monument.
III. — Matériaux.
En vue de la durée du monument, les matériaux à employer
devront être des plus résistants. A l'extérieur, on pourra se ser-
vir de la sienite, du porphyre, du granit, du grès compacte, et,
parmi les marbres, seulement de celui de Carrare, s'il présente
assez de dureté; à l'intérieur on pourra employer toute espèce
de marbre de qualité supérieure. Le bronze n'est pas exclu de la
décoration.
IV. — Frais de construction.
Les frais de construction ne doivent pas dépasser la somme
de cent mille .florins, valeur autrichienne, soit 250,000 francs.
V. — Conditions du concours.
Les projets devront comprendre les plans, coupes et élévation
ainsi que le devis estimatif.
L'échelle des dessins pour le plan est fixée à 2 centimètres par
mètre, pour les coupes et l'élévation à 4 centimètres par mètre.
Il suffit, au point de vue de l'exécution graphique, de faire les
plans d'une manière simple, et il dépendra de la bonne volonté
du concurrent d'ajouter ou non un dessin de perspective pour
mieux rendre l'idée de son projet.
Tout ouvrage envoyé au concours devra porter une devise
qui sera reproduite sur un billet remis sous pli cacheté. Ce billet
devra indiquer en outre le nom et le domicile du concurrent.
MONUMENT A FRANÇOIS DEAK. 285
L'œuvre la plus remarquée, cette année, a été le Naufragé
de M. Pradilla : c'est un jeune enfant blond, que soutient, sur
une draperie rouge, un robuste matelot au corps basané, le tout
sur un fond de tempête. On voit d'ici le contraste cherché des
couleurs. Nous devons à M. Plasencia une autre draperie rouge,
qui joue un grand rôle dans son groupe de Vénus et VAmour}
exécution vulgaire d'un sujet banal. M, Galofre a exposé deux
paysages et un petit tableau de genre représentant deux jeunes
pecorari montés sur des ânes. M. Morera nous offre des mou-
tons, des chiens et une plage, en tout trois tableaux médiocres.
Enfin M. Castellano a fait la copie d'un Carpaccio. Un des
jeunes pensionnaires de notre Académie, M. Ferrier, l'auteur
médaillé du David et de la Bethsabée que vous avez vus au palais
de l'Industrie, a fait également, cette année-ci, la copie d'un
tableau de Carpaccio, le Saint Georges. Nous croyons pouvoir
dire, sans crainte d'être démenti, que la comparaison des deux
copies n'est pas précisément favorable à M. Castellano.
Nous n'avons plus à citer que l'envoi d'architecture de
M. Alvarez, « fragments du palais ducal de Venise », et l'envoi
de sculpture de M. Ricardo, « la sépulture de sainte Agnès dans
les catacombes. » On voit que cette exposition est peu considérable;
il y a des promesses, mais rien que des promesses. Nous espérons
d'ailleurs, et bien sincèrement, qu'elles seront tenues et dépassées.
— Les expositions particulières dans les ateliers continuent à se
multiplier à Rome. Nous devons d'abord une rectification à
M. AntocoL-ky: son Socrate mourant a eu plus qu'une existence
virtuelle, et est indépendant de son Ivan le Terrible; mais on
lui avait réservé dans l'atelier un sanctuaire spécial que nous
n'avions pas découvert. Ces deux œuvres offrent d'ailleurs de
brillants défauts et de véritables qualités.
Un autre Polonais, M. Siemiradzki, a exposé, dans une salle
de l'Institut des Beaux-Arts, via Ripetta, au profit du palais
projeté pour les expositions annuelles de Rome, une grande toile
dont le succès est incontestable. C'est une fête dans les jardins de
Néron, éclairée par les flambeaux vivants dont parle Tacita,
des martyrs chrétiens enduits de poix et de résine. On admire
beaucoup les qualités de coloris déployées par l'artiste. Il a évité
les écueils du sujet en le traitant dans le style décoratif. Mais,
même en se plaçant au point de vue décoratif, on peut lui repro-
cher une composition un peu confuse. Quoi qu'il en soit, le
tableau de M. Siemiradzki est en ce moment, à Rome, le sujet
de toutes les conversations.
Un troisième Polonais, M. Victor Brodzki, sculpteur, expose
depuis le 15 mai, dans son atelier de la rue San Niccolo da
Tolentino, le monument funèbre en marbre de la nièce de la
marquise de Noailles, ainsi que deux bustes en terre, l'un du
jeune violoniste hongrois Krezma, l'autre de Michelet.
— La décoration de la place Navone va être prochainement
complétée par une seconde fontaine monumentale, qui fera pen-
dant à celle du Maure. Un concours a été ouvert à cet effet, et
les vainqueurs, MM. Zappalà et Délia Bitta, ont exposé tout
récemment, sur les lieux mêmes, les modèles en plâtre de leur
œuvre. Le groupe principal, placé au centre, représente Neptune
armé de son trident et se défendant contre les attaques d'un
monstre marin; on peut trouver qu'il a une attitude bien tour-
mentée, et qu'il ne montre pas le calme qui convient à un dieu,
même lorsqu'il terrasse un de ses sujets révoltés. Peut-être cette
attitude est-elle surtout choquante à cause de l'exiguïté du bas-
sin. A droite et à gauche on voit des chevaux marins, avec les-
quels jouent des enfants; l'un de ces enfants est fort agréable-
ment suspendu, le corps renversé, à la crinière du cheval. Enfin
des syrènes et des grotesques, d'un heureux effet, sont disposés
tout autour du bassin.
— Les travaux exécutés près de la gare de Rome, au Monte
délia Giustiiia, viennent de mettre à jour une petite chapelle
chrétienne des premiers siècles. L'abside est décorée de fresques
qui paraissent remonter au ivc siècle. Nous reviendrons sur cette
découverte.
On a également découvert, en continuant le percement de la
via Naiionale, des restes importants de constructions antiques,
qui semblent devoir se rattacher aux Thermes d'Antonin. Les
murailles sont ornées de mosaïques intéressantes.
CONCOURS POUR ELEVER UN MONUMENT
A FRANÇOIS DEAK
Le Comité du Parlement hongrois chargé de faire élever un
monument funéraire à la mémoire de François Déak, ouvre pour
le projet de ce monument un concours public, auquel auront
droit de prendre part les. artistes du pays, ainsi que ceux de
l'étranger.
Les stipulations et les clauses du concours sont les sui-
vantes :
I. — Emplacement du monument.
Le monument sera érigé dans le cimetière public de la capi-
tale de Buda-Pest, sur l'emplacement de la chapelle sépulcrale,
située vis-à-vis de la seconde entrée principale. Les concurrents
pourront se procurer les plans des lieux et du relief du terrain,
ainsi que les renseignements sur la nature du sol à la société des
ingénieurs et architectes hongrois, siégeant à Buda-Pest (Ve arron-
dissement, rue Dorothée, 14).
IL — Caractère du monument.
Le monument funéraire destiné à recevoir la dépouille mor-
telle du défunt sera situé sur un terrain absolument découvert et
devra éventuellement être entouré de plantations. Le caractère
du monument doit être avant tout architectural. Quant au choix
du style, entière liberté est laissée aux concurrents. Us devront
cependant dans leur projet avoir égard à une ornementation
convenable pour l'intérieur du monument.
III. — Matériaux.
En vue de la durée du monument, les matériaux à employer
devront être des plus résistants. A l'extérieur, on pourra se ser-
vir de la sienite, du porphyre, du granit, du grès compacte, et,
parmi les marbres, seulement de celui de Carrare, s'il présente
assez de dureté; à l'intérieur on pourra employer toute espèce
de marbre de qualité supérieure. Le bronze n'est pas exclu de la
décoration.
IV. — Frais de construction.
Les frais de construction ne doivent pas dépasser la somme
de cent mille .florins, valeur autrichienne, soit 250,000 francs.
V. — Conditions du concours.
Les projets devront comprendre les plans, coupes et élévation
ainsi que le devis estimatif.
L'échelle des dessins pour le plan est fixée à 2 centimètres par
mètre, pour les coupes et l'élévation à 4 centimètres par mètre.
Il suffit, au point de vue de l'exécution graphique, de faire les
plans d'une manière simple, et il dépendra de la bonne volonté
du concurrent d'ajouter ou non un dessin de perspective pour
mieux rendre l'idée de son projet.
Tout ouvrage envoyé au concours devra porter une devise
qui sera reproduite sur un billet remis sous pli cacheté. Ce billet
devra indiquer en outre le nom et le domicile du concurrent.