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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique française
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Chronique étrangère
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L'ART.

pour avoir le droit de placer sur un piédestal une statue équestre.
Le buste de M. Beulé a été récemment installé à l'Académie
française, celui de Villemain vient d'être commandé à M. Leynier
pour la Sorbonne, la statue de Mansard va aussi prochainement
paraître ; la ville de Dijon organise des fêtes pour pouvoir élever
un monument au musicien Rameau ; enfin on annonce que la
ville de Paris a arrêté le projet d'une statue équestre à Philippe-
Auguste. On ignore encore quel coin de Paris aura l'honneur de
posséder ce dernier monument : c'est sans doute une surprise
que l'on veut faire et la chose doit rester secrète.

A ce propos, savez-vous à qui fut élevée en France la pre-
mière statue } Ce fut à Descartes, à la fin du siècle dernier. Jus-
qu'à cette époque l'honneur de la reproduction en marbre ou en
bronze dans les endroits publics avait été exclusivement réservé
aux rois. En 1775, Louis XVI, comprenant enfin le ridicule de

cette tradition, décida que tous les deux ans on ferait exécuter
quatre statues de grands hommes, philosophes, poètes, savants, etc.,
qui auraient rendu de remarquables services à la France. Il
faut voir dans les mémoires et correspondances du temps com-
bien vive fut l'émotion excitée dans le public par cette mesure.
Qui allait avoir le premier sa statue? Quel artiste en rece-
vrait la commande ? Où la placerait-on ? On se montra gé-
néralement satisfait quand on sut que le sculpteur Pajou avait
été chargé de la statue de Descartes et Lecomte de celle de
Fénelon. Bientôt après ce fut au tour de Sully et de l'Hospital
de paraître en public. Ces statues de marbre, plus grandes que
nature, furent terminées en 1777 et exposées au Salon. Les com-
mandes qui suivirent furent la statue de Voltaire, faite à Houdon,
celle de Bossuet à Pajou et celle de La Fontaine à Jullien.

CHRONIQUE

Allemagne. — L'exposition des Beaux-Arts et des Arts
industriels, organisée à Munich à l'occasion du 25e anniver-
saire de l'Association des Arts industriels, a été ouverte solennel-
lement le 14 juin, au nom du roi Louis absent, par son oncle le
prince Luitpold. La ville entière s'était pavoisée. Les ministres,
des membres de la Chambre des Représentants, du Conseil d'Etat,
l'archevêque, des membres du Corps diplomatique, parmi les-
quels le ministre de France M. Lefebvrede Behaine, des officiers
de l'armée et les présidents des corporations d'étudiants assis-
taient à la cérémonie. Le prince Luitpold était accompagné de plu-
sieurs princes et princesses de la famille royale. Après une courte
allocution du président du Comité, M. von Miller, le prince
Luitpold a pris la parole et a fait ressortir la haute importance de
l'art, son influence sur l'industrie. Les pays allemands et la Suisse
ont largement contribué à la splendeur de l'exposition qui est à
la fois contemporaine et rétrospective. Les princes et plusieurs
notabilités ont prêté au Comité des objets anciens, d'une 'grande
valeur et d'un grand intérêt au point de vue de l'histoire de l'art.

Angleterre. — Le 10 juin le Lord Maire et la Lady
Mayoress de Londres ont offert, dans la salle égyptienne de
Mansion-House, un banquet de 290 couverts aux membres et aux
associés de la Royal Academy; et à d'autres représentants de
l'art. Le Lord Maire a proposé le toast à l'art et aux artistes.
M. J. C. Horsley, R. A., a répondu pour la peinture, M. H.
Weekes, R. A., pour la sculpture, M. John Tenniel pour l'art
dans la presse (periodjcal art), et MM. E. M. Barry, R. A. et
Duc pour l'architecture. M. Duc, l'éminent architecte du Palais
de Justice de Paris, se trouvait à Londres, invité par l'Institut
Royal des architectes anglais, qui lui a décerné la grande médaille
d'or, la médaille royale, en témoignage d'approbation pour ses
travaux. Il"a remercié le Lord Maire en français, et a saisi cette
occasion pour féliciter la métropole des remarquables œuvres
d'art dont elle s'est enrichie. Lord O'Hagan ayant porté la santé
du Lord Maire, celui-ci dans sa réponse a fait pressentir l'ouver-
ture éventuelle d'une galerie de tableaux dans la Cité.

— L'exposition d'œuvres d'art » in Black and White » —
dessins, gravures, eaux-fortes, etc., —s'est ouverte le 12 juin à
Londres dans la Dudley Gallery. Le catalogue ne comprend pas
moins de 603 numéros. Plusieurs artistes français et belges
comptent parmi les exposants, notamment MM. Legros, Rajon,
L. Flameng, Bonvin, Waltner, Gaillard, Danse et Lenain.

— Un Comité londonien s'est mis en rapport avec l'Académie
des Beaux-Arts de la Nouvelle-Galles du Sud (Australie) afin
d'acheter pour le Musée de Sydney des œuvres de peintres
vivants.

Autriche-Hongrie. — Une exposition, dont M':ie la com-
tesse Anna Zichy a pris l'initiative, est ouverte à Pesth, dans le
palais Karolyi, au bénéfice des inondés du Danube. C'est une

ÉTRANGÈRE

exposition historique et archéologique plutôt qu'artistique, mais
très-curieuse et intéressante, la première de ce genre qu'il y ait
eu en Hongrie.

Belgique. — L'exposition annuelle du Cercle artistique et
littéraire de Bruxelles a été ouverte le 15 juin par le Roi. Le
catalogue comprend 247 œuvres d'art. Ce petit salon intime est
très-coquettement installé dans les locaux du Cercle qui offrent
aux exposants deux avantages inappréciables : un jour excellent
et un placement équitable. Sans affecter de grandes prétentions,
l'exposition est très-intéressante. Parmi les œuvres les plus
remarquées il faut citer une grande « fantaisie », étude-portrait
de M. Agneessens, un beau portrait d'homme par M. Alfred
Cluysenaar, un gracieux portrait de jeune fille par M. Verdyen,
une vigoureuse tête d'étude par M. Verhaeren ; de M. Emile
Wauters un portrait élégamment dessiné et d'un coloris sédui-
sant, qui est à la fois un tableau de genre et une page d'histoire ;
l'artiste, appelé à peindre un Saint-Bris d'opéra, a profité
de l'occasion pour donner à son modèle la vraie tournure du
gentilhomme de l'époque ; les petits soldats de M. Alfred Hubert,
les rabbins de M. Kathelin, les moines de M. Mellery, un des-
sin fait sur nature à Rome, une série de portraits au crayon,
terriblement ressemblants à en juger par certains personnages
bien connus en Belgique; de M. Raeymackers, dont le progrès
est immense et qui paraît décidément arrivé après bien des
tâtonnements, un Pèlerinage en Campine, remarquable par la
naïveté ingénieuse de la composition et la finesse de la lumière,
et un paysage brumeux, site de la même contrée, très-supérieur
à tout ce qu'avait produit jusqu'ici cet artiste bien doué mais
longtemps hésitant; de bons morceaux de couleur de MM. Louis
Dubois et C. Meunier ; un charmant tableau de M. Ter Linden,
Débris, œuvre d'un « impressionniste » qui voit juste et qui
sait ; la Déclaration de guerre de M. Volkhart, moins réussi que
son tableau du dernier Salon de Bruxelles, Après la séance, mal-
gré d'incontestables qualités de dessin et de composition ; un
Intérieur d'église de M. Wylie, dont la couleur, comme celle de
M. Volkhart, a une tendance à s'amollir; les marines de M. Ar-
tan ; de M. Bouvier, un excellent Automne et un poétique Sou-
venir des côtes de la Manche, d'une jolie harmonie grise ; une
vue du port de Bruxelles par M. Crépin, qui a fini par trouver
après avoir longtemps cherché lui aussi, depuis qu'il a laissé
l'ébauchoir pour le pinceau ; les paysages de MM. Asselberghs,
Baron, Goethal, Hagemans, Huberti, Tscharner, des frères de
Beekman, de Mlle Berthe Becker, qui cherche peut-être un peu
trop à viriliser son gracieux talent de jeune fille ; un Hiver un
peu sec de l'Athénien Périclès Pantazis, plus heureux dans son
portrait; les chiens de MM. Stobbaerts, Lambrechts et Van
Camp, les vaches de M. Alfred Verwée, les chevaux de M. Mon-
tigny, les portraits à l'aquarelle de M. Eugène Dubois ; un joli
 
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