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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Bonnin, A.: Salon de 1876: peinture, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0215

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SALON DE 1876

PEINTURE1

II

PEINTURE D'HISTOIRE.

(suite )

n appréciant, dans un précédent article, des ouvrages signés par deux
membres de l'Académie des Beaux-Arts et par un artiste qui est destiné
plus que probablement à venir un jour s'asseoir à leurs côtés dans
l'éminent cénacle, je me suis efforcé de montrer combien était difficile
à saisir la mesure dans laquelle le vrai et le beau doivent être associés
pour créer une œuvre de style, et de prouver que ce dualisme était
indispensable à la production d'une page réellement supérieure et
complète. En continuant l'examen des compositions historiques, je ren-
contre un important travail d'un artiste qui paraît comprendre la néces-
sité de l'intervention de ce double élément idéal et réel, de M. Puvis
de Chavannes.

Celui-là, certes, on ne peut pas l'accuser d'avoir jamais eu d'autre
mobile que l'amour de son art. Jamais il n'a fait la plus légère conces-
sion à la mode, à la peinture de genre ; il a toujours poursuivi la recherche d'une formule élevée, et
s'il n'a pas réussi à atteindre le but qu'il se proposait, il s'en est du moins assez rapproché quelquefois
pour nous le faire entrevoir et nous permettre de le reconnaître. En sorte que si l'on a dû souvent
blâmer ses ouvrages, il a fallu de même presque toujours en louer la tendance et l'intention.

Cette fois ses envois sont considérables et supérieurs à ceux de ces dernières années. Ils con-
sistent en une grande peinture et un immense carton, qui composent l'ensemble inachevé de la part
des travaux qui lui ont été réservés dans la décoration de l'église Sainte-Geneviève. On se rappelle
qu'il y a quatre ans environ, lorsque l'on eut enlevé du Panthéon les copies exécutées par MM. Paul
et Raymond Balze, d'après les fresques du Vatican, pour les porter au Musée Européen, le ministère
des Beaux-Arts décida de donner au monument de Soufflot une décoration spéciale. Les travaux furent
d'abord divisés en quatre parts, dont la répartition a été modifiée depuis, mais qui furent attribués pri-
mitivement à MM. Baudry, Humbert, Meissonier et Millet. M. Millet est mort avant d'avoir pu entre-
prendre ce grand travail qui eût couronné sa carrière, et c'est sans doute à M. Puvis de Chavannes
que l'on a remis la commande qui lui avait été confiée. Je n'affirme pas cette transmission de rôle, ma
mémoire peut me tromper, mais c'est une probabilité que semble confirmer le sujet même, la vie de
sainte Geneviève, qui s'accordait si bien avec le sens rustique des conceptions de Millet. Si ce thème
était en rapport avec les qualités spéciales du maître défunt, il convient aussi entre tous au sentiment
qui inspire les œuvres de M. Puvis de Chavannes, dont le talent, fait de calme, de douce rêverie, de
simplicité idyllique, concorde tout à fait avec la donnée de l'histoire de l'humble bergère qui est deve-
nue la patronne de Paris.

Le tableau de M. Puvis de Chavannes représente, au milieu d'un site agreste, dans une prairie

i. Voir l'Arc, 2e année, tome V, pages 121 et 162.
 
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