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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Renaud, Victor: Salon de 1876: sculpture; [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0135

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SALON DE 1876

SCULPTURE

l

ans nos expositions annuelles la sculpture n'est-elle consi-
dérée que comme un accessoire? On le dirait vraiment à voir
le peu d'empressement que mettent d'ordinaire les critiques
à parler de cet art et des œuvres qu'il fait naître. C'est en
vain que chaque année nous donne un nouveau témoignage
des efforts ardents des sculpteurs, c'est en vain que chaque
Salon fait éclater la supériorité de la statuaire française; les
critiques qui se donnent mission de tenir le public au courant
des efforts et des progrès des artistes se contentent d'accorder tardivement quelques
notes écourtées à l'appréciation des statues. Aussi qu'arrive-t-il ? C'est que d'une
part les critiques — même les plus autorisés, même ceux qui ont le plus à cœur de
remplir avec sincérité leur tâche, — sentant l'attention de leurs lecteurs émoussée,
se bornent à une brève nomenclature et font seulement d'une plume impatiente et
rapide les honneurs d'une sentence à un petit nombre d'œuvres. D'autre part le
public — je parle de la foule — à bout d'efforts souvent consciencieux pour com-
prendre une innombrable quantité d'œuvres d'art, se désintéresse tout à coup et ne
lit môme pas les jugements que les salonniers (le mot est passé dans la langue)
portent sur les sculptures. Et que lui servirait de les lire puisqu'il lui serait impos-
sible d'aller vérifier devant les œuvres mêmes la vérité de la critique ? La plupart du
temps les portes du Salon sont closes quand sont publiées les notes sur la statuaire. De cela il résulte
que les artistes, se sentant abandonnés du public et négligés par les critiques, n'accordent pas au juge-
ment de ceux-ci suffisamment d'importance.

La direction de l'Art, qui a compris les inconvénients de cette méthode et veut essayer, là encore,
d'introduire une réforme, a pensé qu'il était préférable de mener de front les diverses études sur les
différents arts. Le travail a été divisé entre un certain nombre de collaborateurs d'une compétence spé-
ciale qui publieront simultanément chaque semaine leurs articles sur le Salon.

Puisque la sculpture m'a été confiée je m'efforcerai de remplir consciencieusement ma besogne en
présentant dans le cours de mon travail les observations qui me sembleront profitables au public et aux
artistes. Ceux-ci apprécieront quel cas ils devront faire de mes critiques et quels fruits ils en pourront
tirer. Si d'aventure, en voyant nos causeries signées d'un nom obscur, ils ne se sentaient pas le désir de
les lire, qu'ils se rappellent le conseil donné dans une fable de La Fontaine par un rat plein d'expérience :

Garde-toi, tant que tu vivras,
De juger les gens sur la mine.

Au moins les sculpteurs ne pourront nous accuser de négligence et n'auront rien à envier aux peintres dont
les œuvres sont généralement appréciées dans de longs articles dès les premiers jours. Et pour faire preuve
d'ardeur, je commencerai dès aujourd'hui à fournir quelques indications sur ce que j'ai vu de plus remar-
quable dans le jardin du Palais de l'Industrie. — Quoi! avant l'ouverture de l'Exposition, et quand il est

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