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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique étrangère
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Chronique de l'hôtel Drouot
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La vente Schneider, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0086

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L'ART.

On a en outre décidé sur la proposition du directeur du
journal la Roma Artistica, de former un comité pour représenter
les artistes napolitains dans l'Association générale de Rome,
laquelle discutera toutes les questions ayant trait aux arts et se
fera centre électoral pour les élections artistiques.

— Le Conseil Municipal de Rome s'est fortement ému, tout
récemment, à l'occasion d'une tête colossale de Titus qui avait
été trouvée près du nouveau ministère des finances, et envoyée
à Naples par le Surintendant général des fouilles, M. Fiorelli.
On reprochait même à M. Fiorelli d'avoir profité du désordre
inévitable qui avait suivi la chute du ministère Minghetti pour
faire à la hâte construire une caisse et expédier la tête à Naples.

CHRONIQUE DE

— La troisième vacation de la vente du mobilier du châ-
teau de Vaux-Praslin (5 avril) a porté le total des enchères à
315,814 francs.

LA VENTE

Elle a eu lieu à l'hôtel Drouot, les 6 et 7 avril, par le minis-
tère de M" Charles Pillet et Escribe, assistés, pour nous servir de
l'expression consacrée, de M. Haro, expert.

I.

a V a NT.

Commençons par cueillir quelques fleurs dans le parterre
doré de la plus pure réclame. Tout y est couleur de rose. Les
épines viendront plus tard.

k Si nous n'avions, pour juger le mérite du grand homme
d'affaires que la France vient de perdre, de celui qui a su avec
ses seules forces créer et asseoir sur des bases inébranlables l'un
des premiers établissements du monde, que la collection de
tableaux qu'il laisse après lui, nous aurions encore une singu-
lière estime pour la clairvoyance de son esprit et la probité de
son caractère. La galerie de M. Schneider est en effet, si l'on
peut ainsi parler, d'une franchise et d'une probité incomparables ;
elle est plus que le caprice d'un homme puissamment riche, c'est
une oeuvre voulue, c'est un édifice harmonieux, auquel la mort
n'a pas permis à son architecte d'ajouter quelques matériaux qu'il
savait y manquer, mais qui, tel quel, se présente à nos yeux
charmés avec des proportions exquises et admirablement étudiées.

« Le cabinet formé avec une sévérité si exigeante par l'ancien
président du Corps législatif, peut nous donner une idée de ce
qu'était un cabinet de tableaux au xvnr siècle; M. Schneider
était de la race des Choiseul, des Poulain, des Randon de
Boisset. Comme eux, avec la même passion et presque avec les
mêmes goûts, il s'est exclusivement adressé, à deux ou trois
exceptions près, à l'art intime et naturaliste de la Hollande : sauf
Van der Helst, Gérard Dow et Terburg, tous les Hollandais de
grand ton et de haute réputation se rencontrent chez lui, et ils
s'y rencontrent en exemplaires de premier choix et d'illustre pro-
venance.

«.......On nous permettra de demeurer

dans l'esprit du collectionneur, d'accentuer en quelque sorte le
caractère dominant de ses goûts, en laissant un peu au second
plan, encore qu'ils soient très-importants et de haute valeur, les
huit ou dix tableaux, qui n'appartiennent pas à cette école, dans
la galerie de M. Schneider.

1. Voir l'Art, 2e année, tome V, pages 15 et suivantes.

Les explications fournies ont établi qu'il y avait eu simplement
un échange entre les deux musées de Naples et de Rome. Mais
on s'est fort égayé à Rome de cette aventure ; le Fanfulla pré-
tendait que le conseil municipal avait perdu la tête.....de Titus.

— M. Morris Moore, qui possède, dans sa galerie de Rome,
deux tableaux de Raphaël, un Apollon et Marsyas et un portrait
de Dante, vient d'être invité par M. Francis Collow, délégué de
l'État d'IUinois, à envoyer ses tableaux à l'Exposition de Phila-
delphie : on se serait chargé de tous les frais de transport. D'après
la LAbertà. M. Morris Moore a refusé de consentir à ce dépla-
cement.

L'HOTEL DROUOT

■ L'abondance des matières nous empêche aujourd'hui d'entrer
I dans les détails de cette vente. Nous en reparlerons dans notre
| prochain numéro ainsi que de plusieurs autres ventes intéressantes.

SCHNEIDER'

« Nous ne saurions assez insister sur la caractéristique de
cette collection : la qualité incomparable de ses exemplaires. On
peut même affirmer, sans paradoxe, que M. Schneider, froid et
réfléchi, n'était passionné que sur ce point spécial. M. Haro, qui
était en quelque sorte son conservateur honoraire, nous a raconté
que, lorsqu'il méditait une acquisition, il ne manquait jamais, en
le fixant de son regard pénétrant, de lui demander si le tableau
en question était pur, absolument pur de tout dommage; et s'il
surprenait l'ombre d'une réticence, il n'en voulait plus à aucun
prix, quelque attrait d'ailleurs que l'œuvre eût eu d'abord pour
lui. On dira un jour: « pur comme les hollandais de M. Schneider. »
En ce sens, il n'est pas un de ces tableaux, pas un de ces des-
sins qui ne soit digne de figurer avec honneur au musée du Louvre.

« Aussi est-ce une besogne charmante que de parler de tels
tableaux et de tels dessins. Interrogez-les, ils vous répondront
avec l'éloquence persuasive de gens qui n'ont rien à cacher et
qui peuvent mettre à nu leur belle âme. »

Que ces choses sont admirablement dites ! On ne s'engonce
pas plus à souhait!

Mais — risum teneatis. amici — nous voici arrivés au revers
de cette éblouissante médaille de commande.

II.

APRES.

Dans son numéro du 8 avril, le Figaro, après avoir constaté
que « le public de la deuxième vacation de la vente Schneider, à
la salle Drouot, était peu enthousiaste », ajoutait ces réflexions,
véritable écho de la conscience publique :

« Un mot à propos des expertises.

« Le catalogue porte en guise de signature, sous l'indication
des commissaires-priseurs, le nom de l'expert.

« Ce fonctionnaire, en présentant les tableauxTau public, dit
en même temps le nom de l'auteur et le prix demandé. Pourquoi
dès lors, pour certaines toiles, reste-t-il muet sur le nom du
peintre? Est-ce que, dans ce cas, il aurait peur de se compro-
mettre?

« Dès lors aussi, pourquoi omettre dans le catalogue la men-
tion attribué à?

« Les curieux, peu au courant des mystères de l'hôtel des

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