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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique française
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0143

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LES EXPOSITIONS DE REIMS

[Correspondance particulière de l'Art.)

Notre Exposition des Amis des Arts est ouverte depuis le 15.
Les nouvelles salles du bâtiment destiné à être relié à l'ancien
Hôtel de Ville ont été mises à la disposition de notre Société par
M. le Maire de Reims, notre président d'honneur. Nous avons
des toiles fort remarquables, des œuvres de Meissonier, Diaz,
Jules Dupré, Daubigny, Corot, Isabey, Roybet, Bonnat, Hé-
bert, Charles Jacque, Brion, Em. Lévy, Brillouin, Chenu, Vey-
rassat, Maisiat, Mélin, Protais, Fichel, Kreyder, Claude, De-
faux, etc. Plusieurs artistes belges nous ont également envoyé de
très-bonnes choses, que nos salles vastes, élevées, bien éclairées,
font mieux valoir encore.

Jusqu'ici nos ventes annuelles ont dépassé cent mille francs,
mais nous espérons, car tous nous redoublons d'efforts, obtenir
cette fois des résultats beaucoup plus brillants encore que de
coutume. Reims est une ville essentiellement industrielle, mais
toute son activité n'est pas absorbée par la production des tissus
de laine et du vin de Champagne; le goût des arts y est très-
répandu et on ne néglige rien pour y élever le niveau artistique.
L'organisation des fêtes de cette année en est la preuve éclatante:
l'exposition industrielle, agricole et horticole qui s'ouvrira fin
mai et à laquelle prendront part sept départements, la fête fédé-
rale de gymnastique, des courses, un concours musical, un tir
aux pigeons et un concours de tir à la carabine et aux armes de
guerre, qui auront lieu à la fin de mai et en juin, coïncideront
avec nos solennités artistiques.

La semaine prochaine nous ouvrirons notre exposition rétro-
spective confiée aux soins d'une Commission archéologique.
Les temps préhistoriques, l'époque gallo-romaine, etc., seront
admirablement représentés. Des collectionneurs de Châlons-
sur-Marne, MM. Morel et Nicaise, M. Watelet de Soissons,
M. Counhaye de Suippes, M. Habert de Troyes, MM. Du-
quenette, Werlé fils et Gerbault de Reims nous prêtent leurs

objets précieux. Épernay, Vitry-le-Français, Rethel,Soissons, etc.,
nous ont envoyé des faïences, des porcelaines, des bijoux, des
armes, des meubles, etc. Nos amateurs rémois n'hésitent pas à
décrocher leurs meilleurs tableaux anciens, à tirer de leurs cabi-
nets les œuvres d'art qu'ils ont recueillies. Les richesses les plus
merveilleuses des trésors de nos églises figureront dans nos
vitrines; nous aurons des spécimens des tapisseries de notre
cathédrale, de la basilique de Saint-Remi ; ces tapisseries sont
accrochées à leurs murs depuis le xve, le xvi° et le xvir siècle.
Le musée, la bibliothèque de notre ville nous donneront des
tableaux, des reliures rares, divers objets de curiosité; nos
églises nous prêteront les dons faits par des personnages célè-
bres. Nous pouvons donc à bon droit espérer intéresser tous
les vrais amateurs, tous les curieux, qui trouveront réunis
dans un petit nombre de locaux une foule d'objets dignes de
leurs études ; ils y puiseront des renseignements précieux pour
l'histoire de l'art.

Notre vieux Reims, qui par lui-même a tant d'attraits pour
l'artiste et l'érudit, a eu à cœur de donner un éclat exceptionnel
à son Concours régional, en rehaussant ses triomphes industriels
de toutes les séductions de l'art dont les chefs-d'œuvre retien-
dront longtemps les visiteurs de notre antique cité. Désireux enfin
qu'ils puissent conserver de notre exposition rétrospective un
document sérieux, très-complet et en tout temps utile à consul-
ter, nous nous sommes adressés à la savante expérience de votre
collaborateur, M. Georges Lafenestre, pour la rédaction du ca-
talogue, et nous souhaitons fort que les nombreuses occupations
que lui impose sa position de chef de bureau de l'administration
des Beaux-Arts, lui permettent d'accepter cette mission qu'il est
si bien à même de remplir à l'entière satisfaction des collection-
neurs et de tous ceux qu'attirent les questions d'art.

D. T.

CHRONIQUE FRANÇAISE

— La section de peinture du jury des Beaux-Arts a rendu
son jugement sur les deux essais pour l'admission en loges des
concurrents pour le grand prix de Rome.

Le nombre des concurrents était de 35.
Voici la liste des élèves admis à l'entrée en loges, dans l'ordre
de mérite :

MM. 1. Dagnan, élève de M. Gérôme. — 2. Brantôt, élève
de M. Bouguereau. — 3. Vimont, élève de MM. Cabanel et
Maillart. — 4. Chartran, élève de M. Cabanel. — 5. Winker,
élève de M. Gérôme. — 6. Pousan, élève de M. Cabanel. —
7. Dantan, élève de MM.Pilset Lehmann. —8. Courtois,élève
de M. Gérôme. — 9. Bastien, élève de M. Cabanel, et 10. Car-
rière, élève de M. Cabanel : soit 5 vétérans et 5 nouveaux con-
currents qui sont : MM. Dagnan, Brantôt, Winker, Courtois et
Carrière.

L'exposition publique des deux essais a eu lieu le 20 avril,
salle Melpomène.

L'entrée en loges aura lieu le lundi 24 avril, à 8 heures du
matin; la sortie des loges, le lundi 17 juillet prochain; soit en
tout 72 jours de travail, dimanches et fêtes exceptés.

— A la séance de l'Académie des Inscriptions et Belles-
Lettres du 7 avril, M. J. de "Witte a communiqué à ses col-
lègues une note de M. Albert Dumont, directeur de l'école
française d'Athènes, sur un nouveau miroir grec, orné de
dessins au trait.

En 1867, M. Dumont mettait sous les yeux de l'Académie

un miroir trouvé à Corinthe, qui portait gravées au trait deux
femmes voilées. M. de Witte commenta ce monument et en
montra l'importance.

Nous possédions depuis longtemps un grand nombre de mi-
roirs étrusques ornés de dessins; Gerhard avait supposé, avec
beaucoup de vraisemblance, que ce mode de décoration avait été
emprunté par les Etrusques à la civilisation hellénique; mais Ger-
hard avait en vain demandé aux voyageurs et aux archéologues
un miroir trouvé en Grèce, qui prouvât que la décoration au trait
sur bronze, pour ces objets de toilette, eût été connue des artistes
grecs. Le miroir des femmes voilées répondait à la demande de
Gerhard.

Peu de temps après la publication de ce monument par M. de
Witte, M. Burgos signala un miroir du musée de Lyon, inconnu
des archéologues, acheté à Corinthe en 1844. Il représente le
Génie des combats de coqs. En 1872, M. A. Dumont fit dessi-
ner le beau miroir de Korinthos et de Levkas et le publia dans
les documents de l'Association pour l'encouragement des études
grecques en France. Vers la même époque, le British Muséum
acquit trois miroirs grecs : le premier porte une rosace gravée
au trait: le second, une bacchante; le troisième, une étoile. Tous
sont d'ailleurs ornés de reliefs. Il est donc démontré aujourd'hui
que les Grecs ont connu les miroirs gravés au trait.

Il s'agit d'un septième miroir, provenant de l'île de Crète. Il
est en forme de boîte. Le couvercle porte un sujet en relief : une
femme assise, près de laquelle est un Génie ailé debout, regar-
 
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