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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Champier, Vicotr: Le budget des Beaux-Arts
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LXVI.

NOTIZIE degi-i scavi di antichita comwucate alla R. Accaiemia
dei Lincei per orâine di S. E. il Ministro délia Publica Istnqione.

pH^Çjx ous ce titre vient de paraître une simple brochure de
iBj^St trente Pages, une notice sans commentaire aucun, pu-
f^-Jai blice par le savant et infatigable directeur général des
musées et fouilles d'Italie, le sénateur commandeur Fiorelli.
Mais ce modeste opuscule dénote chez son auteur tant d'intelli-
gente initiative et un zèle si soutenu, que c'était véritablement
pour nous un devoir de le signaler.

C'est qu'en effet du nord au sud de la péninsule, de Bologns
à Rrindisi, partout, sous l'ardente impulsion de l'éminent direc-
teur des fouilles, surgissent du sol médailles, monnaies, bijoux,
verres de toutes formes, sépulcres couverts d'inscriptions,
marbres curieusement sculptés, débris d'architecture antique,
nouveaux trésors, en un mot, venant s'ajouter aux incalculables
richesses artistiques que possède déjà l'Italie.

Nos. voisins d'au delà des monts ne seront point les seuls à
profiter de ces précieuses découvertes, car il n'est point de fron-
tières ni pour la science ni pour l'art. On comprendra donc que
nous soyons des plus empressés à rendre de sincères actions de
grâce au commandeur Fiorelli.

LE BUDGET DES BEAUX-ARTS

Deux nouvelles contradictoires, venues cette semaine de
Versailles, ont jeté coup sur coup la joie, puis l'accablement
parmi cette population si impressionnable, si intéressante et, il faut
le dire, si malheureuse des artistes. Tout le trouble est né des
quelques mots suivants insérés par les journaux : « On annonce
que la commission dn budget va allouer au directeur des Beaux-
Arts un crédit supplémentaire de 80,000 francs pour les acqui-
sitions du Salon. »

Il faudrait ignorer l'épouvantable misère contre laquelle luttent
le plus grand nombre des artistes, principalement les sculpteurs,
pour ne pas imaginer l'empressement avec lequel ils coururent au
ministère... Hélas! promptes et cruelles furent les désillusions!
Bientôt on apprit de la direction des Beaux-Arts que non-seule-
ment la Commission du budget ne parlait pas d'augmentation,
mais qu'elle manifestait au contraire l'intention de supprimer sur
les infîmes crédits annuels l'énorme somme de 275,000 francs.
A la vérité, ce n'était qu'un bruit, mais il suffit pour répandre
la consternation. Et il faut avouer en effet que jamais craintes
légitimes ne furent excitées par plus désastreuse nouvelle. Si les
projets annoncés se réalisaient, que deviendrait notre supériorité
artistique? C'en serait fait de notre école de sculpture. Pour
tous ceux qui s'occupent d'art et savent de quoi vivent les artistes,
il n'y a pas le moindre doute sur ce point.

La Commission du budget se fera, nous l'espérons, longue-
ment et clairement expliquer le maniement du budget des
Beaux-Arts avant de prendre aucune décision sur un sujet si
grave, et d'un autre côté M. d'Osmoy, chargé de défendre ce
budget, fera sans doute tous ses efforts pour que, dans un aveugle
désir d'économie, il ne soit fait aucune tentative fatale pour l'art
français, la plus pure de nos gloires. Nous voulons cependant
jeter notre cri d'alarme parce que nous craignons que MM. les
Membres de la Commission ne fassent (grâce à une mauvaise
rédaction des chapitres) quelque fâcheuse confusion dans l'exa-
men du budget des Beaux-Arts, et parce que nous savons que
le public ignore généralement le mécanisme de ce budget aussi
bien que la véritable situation des artistes. Un petit nombre de
chiffres suffira, et nous tâcherons de ne point lasser l'attention.

Il y a au budget deux chapitres affectés à l'achat des ouvrages
d'art et à la décoration des édifices publics, le chapitre xli et le
chapitre xlii. Le premier comprend huit articles et se décompose
ainsi :

chapitre xli.

1. — Décoration des monuments civils et religieux,
des places publiques (travaux de sculpture et de
peinture................400,000 fr.

A reporter.....400,000 fr.

Tome V.

Report..... 400,000 fr.

2. — Acquisition d'objets d'art pour les églises et

pour les musées............. 275,000

3. — Modèles et moulages pour les écoles de Pa-

ris et des départements.......... 30,000

4. — Achats de marbres français et étrangers . . 50,000

5. —Travaux de gravure en taille-douce. . . . 40,000

6. — Travaux de gravure en médaille..... 35,000

7. — Inspection des Beaux-Arts et missions. . . 35,000

8. — Encadrements, emballages, transports. . . 45,000

Total........ 915,000 fr.

Le second chapitre n'a qu'un seul article et est relatif à l'Ex-
position des artistes vivants, pour laquelle est alloué un crédit de
311,000 francs. Mais cette dernière somme ne doit pas, il s'en
faut, être portée toute entière au compte de ce que donne réellement
l'Etat ! En effet, si l'État mentionne au chapitre de ses dépenses
cette somme de 311,000 fr. il ne mentionne pas le produit résultant
des entrées et de la vente du catalogue qui est au chapitre des
recettes du Ministère des Finances. Or c'est une somme qui varie
de 150,000 à 180,000 francs que la direction des Beaux-Arts
verse à l'Etat et qu'il faut en conséquence déduire des 311,000 fr.
Ce n'est donc plus 311,000 fr.,mais seulement 130 à 160,000 fr.
que l'Etat en réalité débourse pour l'Exposition.

Ainsi, voilà à quoi se borne en France cette protection pécu-
niaire des arts contre laquelle se déchaînent quelques économistes !
Un million. Un million pour avoir la première école de sculpture
du monde, une des premières écoles de gravure, le plus habile,
le plus nombreux, le plus varié personnel d'artistes qui certai-
nement existe ! Oui, un million. Un siècle s'est écoulé, tout a
changé, hormis ce chiffre. Depuis que Napoléon Ier, écrivant à
son ministre de l'intérieur, le comte Cretet, disait : « Je veux
que les Beaux-Arts fleurissent dans mon Empire... », les crédits
n'ont pas été augmentés. C'est presque incroyable.

En Angleterre, en Allemagne, en Belgique, partout on a
compris que si les arts gardaient en France une constante supé-
riorité, c'était grâce aux principes de protection établis par Colbert,
c'est-à-dire en faisant le plus possible travailler les artistes pour
le compte de l'État. Dans tous ces pays on dépense chaque année
des sommes relativement énormes en commandes artistiques.
C'est à peine si la France consent aujourd'hui à réserver quel-
ques centaines de mille francs pour cet objet. Encore crie-t-on
au gaspillage.

Dans notre pays, avec les 915,000 francs mentionnés au cha-
pitre xli, l'administration doit subvenir à toute espèce de dé-
penses concernant les Beaux-Arts : on n'imagine pas le nombre
de nécessités auxquelles elle doit faire face avec cette maigre

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