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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique française
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Chronique étrangère
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68

L'ART.

manies et de l'entêcement, eh bien, la maladie perfectionne tout
cela ; puis son imagination se frappe et il nous désespère. Vous
voyez que mon intérieur n'est pour moi ni un repos ni une dis-
traction. Mais je vous entretiens de mes chagrins et je vous en
demande pardon, j'ai voulu vous assurer seulement que mon
silence n'étaic point de l'oubli, j'ai voulu vous en donner la raison,
persuadée que vous me plaindrez, au lieu de m'en vouloir, car
nous pensons à vous sans cesse, nous en parlons chaque jour,
nous vous regrettons, et cependant je ne puis disconvenir que
votre mari a pris le parti le plus sage puisque jusqu'à présent il esc
exactement payé. Comme pensionnaire chez npùs il aurait moins
gagné qu'à Lyon, comme sociétaire il aurait été pauvre, car nous
le sommes, et nous le deviendrons chaque jour davantage tant
que nous tiendrons à nos vieilles institutions qui ne servent qu'à
soutenir la médiocrité et à nous ruiner : l'Odéon n'est pas mieux,
quoiqu'il ne vive que de rapine. La guerre des classiques et des
romantiques ne nous sauve pas ; les journaux ont beau se pâmer
sur le génie, les succès des auteurs classiques, le public ne
vient pas ; une ire représentation est applaudie à outrance, la
salle est pleine, nous avons bravement 600 fr. de recette, la se-
conde fois 4, ec nous tombons à 200 fr. malgré l'enthousiasme.
L'Elisabeth dont on a tant parlé n'a guère été plus heureux ;
Gustave qui n'est pas non plus sans mérite nous ruine, les roman-
tiques que l'on écrase, sans avoir jusqu'à présent produit des
chefs-d'œuvre, sont plus heureux; on les siffle et ils amènent plus
volontiers le public... »

La charmante comédienne termine en disant : « Cette saison
est si triste, si cruelle, qu'on est presque fâché de vivre, moi
j'ai une humeur de loup. — mars. »

— On a vendu, ces temps derniers, à l'hôtel Drouot, une
collection de livres rares ayant appartenu à M. L. de M.1 Depuis
les ventes célèbres des bibliothèques Yemeniz, Brunec, Potier,
on n'avait rien vu d'aussi remarquable pour la rareté des édi-
tions, la beauté et la conservation exceptionnelle des exemplaires
et le choix des ouvrages. Beaucoup de ces livres sont décorés
des armoiries des personnages illustres ou des amateurs célèbres
qui les ont possédés, tels que Grolter, Henri III, de Thou,
Canevarius, Marie de Médicis, Anne d'Autriche, M'™" de Cha-
millard, le- comte d'Hoym, M"" de Pompadour, etc. Quant aux
reliures, elles sont magnifiques. Les anciennes sont de Du Seuil,
Bujet, Padeloup, Derome. Parmi les nouvelles un grand nombre
(plus de 300 volumes) est sorti des mains de notre célèbre artiste
Trautz-Bauzonnet dont les reliures sont à présent recherchées
et appréciées par tous les gens de goût. Les autres sont dues à
Niedrée, Duru, Capé, Hardy, Lortie, Chambolie, etc.

Les livres sur les Beaux-Arts entraient pour une large part
dans cette collection; il y avait des manuscrits ornés de minia-
tures, des ouvrages enrichis de dessins originaux, de nombreux
volumes décorés de gravures sur bois ou sur cuivre, dus aux
maîtres les plus célèbres des xvi", xviie et xvmc siècles. Un ma-
gnifique exemplaire de la Bible de Defer de Maisonneuve , 1789-
1804, en 12 vol., in-40, en grand papier vélin, avec les figures avant
et avec la lettre, et la précieuse suite des 300 dessins originaux de
Marillier et Monsiau, s'est vendu 24,500 francs. D'autres ouvrages
rares, comme les Contes de La Fontaine (édition des fermiers

CHRONIQUE

Allemagne. — Le dernier rapport officiel sur les fouilles
d'Olympie est du 24 février. Les pluies qui n'ont pas cessé
pendant ce mois ont non-seulement interrompu ou du moins
entravé les travaux, mais encore compromis la santé des explo-
rateurs ; les plus jeunes surtout ont été plus ou moins souffrants.

généraux), les OEuvres de Rabelais, édition de Le Duchat. etc.,
ont été enlevés par les amateurs accourus à l'Hôtel des Ventes. Un
Choix de Chansons de M. de La Borde (Paris, 1773, 4 tomes en
2 vol., gr. in-8°, fîg. de Moreau), a été adjugé pour 4,250 francs.
A la vente du prince Radziwill, le duc d'Aumale avait acheté
7,000 francs le même ouvrage, exemplaire sur vélin, avec les
dessins originaux. Aujourd'hui cec exemplaire est estimé par les
amateurs 40 à 50,000 francs.

Parmi les manuscrits de la collection de M. L. de M., il y en
avait un ayant pour titre Passio Domini nostri Jesu-Christi
\ (petit in-40, mar- rougei doublé de vel. blanc, larges dent. tr.

dor.) qui a été exécuté en Italie au xvic siècle. Sur 24 pages, ily
! en a 12 de miniatures; 10 de ces dessins sont d'habiles copies
des dix planches de la Passion d'Albert Durer.

Cette magnifique collection a été vendue 516,196 francs.
— Une autre bibliothèque plus belle encore que celle de
M. L. de M. sera peut-être aussi bientôt livrée aux enchères.
C'est celle d'Ambroise Firmin Didot, le savant éditeur qui vient
de mourir, pour laquelle des sommes énormes ont été dépensées
et qui a une très-grande valeur.

En actendanc que la famille ait pris une décision a l'égard de
ces beaux livres, différents ouvrages posthumes de A. F. Didoc
vont être successivement publiés, qui presque cous ont pour su-
jet cette riche bibliothèque. Car A. F. Didot n'aimait pas seule-
ment à regarder, comme certains bibliophiles, le dos de ses li-
vres soigneusement rangés sur les rayons; il les étudiait, il en
connaissait aussi bien le fond qu'il en aimait la forme extérieure.

Il possédait une très-belle collection de portraits gravés de
l'Ecole française et en avaic commencé le catalogue raisonné. La
librairie Didot vient de publier un volume qui avaic été entrepris
en vue de ce travail; il est inticulé : les Drevet. catalogue rai-
sonné sur leur œuvre. C'est le catalogue de l'œuvre des trois Dre-
vet (Pierre, Pierre Imbert et Claude), avec une étude très-
soignée de A. F. Didot. Un autre volume viendra aussi sur
Holbein et ses gravures sur bois. Nous ne pouvons qu'applaudir
aux soins pieux avec lequel la famille recueille les derniers tra-
vaux de son illustre chef.

Exposition de Dijon. — Cette année vont avoir lieu a
Dijon des fêtes nationales en l'honneur de Rameau qui y esc né :
M. Guillaume, directeur de l'École des Beaux-Arts, a offerc aux
Dijonnais son concours pour une statue du célèbre compositeur.
On a formé une commission composée d'un grand nombre de
collectionneurs de la ville sous la présidence de M. Baudot, pré-
sident de la commission des anciquicés de là Côte-d'Or, et, a la
S suite d'un rapport de M. Gaston Joliet, il a été décidé qu'à l'oc-
casion de ces fêtes on organiserait à Dijon une double exposition,
l'une rétrospective, comprenant cous les objecs d'arc depuis les
cemps les plus reculés jusqu'au xixc siècle, l'aucre comprenanc
les œuvres des artistes vivants de la Bourgogne. Cette exposition
sera ouverte du 20 juillet au 15 septembre 1876. Un appel est
adressé aux dix départements suivants : Ain, Aube, Côte-d'Or.
Doubs, Haute-Marne, Haute-Saône, Jura, Nièvre, Saône-et-
Loire, Yonne; espérons qu'il sera encendu ec que l'exposition de
Dijon présentera d'une façon complète l'histoire des Beaux-Arts
qui est si remarquable en Bourgogne.

ÉTRANGÈRE

14 avril 1876.

Le 20 février on commençait les fouilles vers le front Est du
temple, ec peu de jours après on découvraic plusieurs fragments
de cinq figures distinctes qui, d'après la description de Pausanias,
doivent avoir faic parcie d'un groupe qui ornaic le froncon orien-
tal de l'édifice. On a crouvé aussi diverses bases de colonnes

1. m. Lcbœuf de Montgcrmont.
 
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