DOI Artikel:
Leroi, Paul: Vade-mecum du Salon de 1876, [2]
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0208
VADE-MECUM
DU
SALON DE 1876
(suite 1 )
os réclamations à propos du placement de plusieurs tableaux, et
notamment des deux beaux portraits de M. Orchardson, nous ont
fait taxer de malveillance envers l'Administration. Nous pourrions
nous borner à répondre que la malveillance nous est étrangère —
ce qui est strictement vrai, — et que nous avons la légitime préten-
tion de nous borner à être juste. Mais nous tenons à constater,
comme nous l'avons fait l'an dernier 2, que ce n'est point l'Adminis-
tration qui est coupable; c'est le Jury seul, et il l'est gravement. On
a trop peu présent à la mémoire l'article 23 du Règlement du Salon : « Le
placement des ouvrages sera fait par l'Administration, sur les indications du
Jury. Quand ce travail de placement sera termine', le Jury tout entier sera
invité à donner son avis sur les dispositions générales ou particulières ; mais,
pendant les travaux du placement, les portes seront fermées à tout le monde
sans exception. »
Donc le jury a deux fois la complète responsabilité des injustices du
placement, et quand on constate que tous ses membres jouissent des hon-
neurs et des avantages de la cimaise, c'est à bon droit que l'on s'indigne de
voir reléguer au dernier rang et en déplorable compagnie les œuvres d'un
maître tel que M. William Quiller Orchardson.
En admettant que l'Administration n'ait tenu aucun compte, soit des
indications préalables, soit de l'avis final du Jury en matière de placement,
— et nous savons qu'il n'en est rien, — les torts du Jury n'en seraient
nullement atténués, son devoir dans ce cas étant de dégager sa responsa-
bilité vis-à-vis des intéressés par une protestation publique, la seule efficace.
Il ne faut donc pas se lasser de mettre en lumière le texte de l'article 23 ;
ceux à qui il incombe de l'appliquer finiront peut-être ainsi par comprendre
la nécessité de faire plus sérieusement leur devoir.
Arrivons à la sculpture très-brillamment représentée cette année. Nos
notes suivront la marche adoptée par la majorité des visiteurs.
3078. — Une Jeune Fille au bain; statue, marbre, par Mrae Léon Ber-
taux, qui s'est inspirée des Orientales de Victor Hugo, et très-heureusement
inspirée.
3232 et 3233. — Le Courage militaire et la Charité; statues, plâtre, par
'Paul Dubois. Superbes figures destinées au monument qui doit être érigé à
Nantes au général de La Moricière.
3600. —Pietà; groupe, marbre, commandé à M. J. C. Sanson par le
Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.
1. Voir page 14J.
2. Voir l'Art, 1" année, tome II, page 35.
DU
SALON DE 1876
(suite 1 )
os réclamations à propos du placement de plusieurs tableaux, et
notamment des deux beaux portraits de M. Orchardson, nous ont
fait taxer de malveillance envers l'Administration. Nous pourrions
nous borner à répondre que la malveillance nous est étrangère —
ce qui est strictement vrai, — et que nous avons la légitime préten-
tion de nous borner à être juste. Mais nous tenons à constater,
comme nous l'avons fait l'an dernier 2, que ce n'est point l'Adminis-
tration qui est coupable; c'est le Jury seul, et il l'est gravement. On
a trop peu présent à la mémoire l'article 23 du Règlement du Salon : « Le
placement des ouvrages sera fait par l'Administration, sur les indications du
Jury. Quand ce travail de placement sera termine', le Jury tout entier sera
invité à donner son avis sur les dispositions générales ou particulières ; mais,
pendant les travaux du placement, les portes seront fermées à tout le monde
sans exception. »
Donc le jury a deux fois la complète responsabilité des injustices du
placement, et quand on constate que tous ses membres jouissent des hon-
neurs et des avantages de la cimaise, c'est à bon droit que l'on s'indigne de
voir reléguer au dernier rang et en déplorable compagnie les œuvres d'un
maître tel que M. William Quiller Orchardson.
En admettant que l'Administration n'ait tenu aucun compte, soit des
indications préalables, soit de l'avis final du Jury en matière de placement,
— et nous savons qu'il n'en est rien, — les torts du Jury n'en seraient
nullement atténués, son devoir dans ce cas étant de dégager sa responsa-
bilité vis-à-vis des intéressés par une protestation publique, la seule efficace.
Il ne faut donc pas se lasser de mettre en lumière le texte de l'article 23 ;
ceux à qui il incombe de l'appliquer finiront peut-être ainsi par comprendre
la nécessité de faire plus sérieusement leur devoir.
Arrivons à la sculpture très-brillamment représentée cette année. Nos
notes suivront la marche adoptée par la majorité des visiteurs.
3078. — Une Jeune Fille au bain; statue, marbre, par Mrae Léon Ber-
taux, qui s'est inspirée des Orientales de Victor Hugo, et très-heureusement
inspirée.
3232 et 3233. — Le Courage militaire et la Charité; statues, plâtre, par
'Paul Dubois. Superbes figures destinées au monument qui doit être érigé à
Nantes au général de La Moricière.
3600. —Pietà; groupe, marbre, commandé à M. J. C. Sanson par le
Ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts.
1. Voir page 14J.
2. Voir l'Art, 1" année, tome II, page 35.