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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Leroi, Paul: Burger et Carpeaux
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Bonnin, A.: L' éloquence des chiffres
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0132

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io6

L'ART.

a une certaine personnalité dans ses représentations de l'Orient moderne, par exemple dans le Boucher
turc, du Salon de 1863 : prodige d'exécution fine, patiente, très-distinguée. »

Je ne saurais quitter Biirger sans dire la reconnaissance que je lui ai d'avoir découpé dans un
journal du temps et d'avoir conservé pour la postérité cette appréciation, qui n'a pas cessé un instant
d'être vraie, de ce qu'on appelle par courtoisie le talent de M. Cabanel. A un mot près — l'adjectif
agréable qui n'a jamais été en situation, — cela est aujourd'hui plus juste encore qu'en 1865 et cela ne
saurait trop être réédité, surtout à la veille de l'ouverture du Salon 1 : « M. Cabanel est admirablement
choisi pour rapprocher, lier et conglutiner les coteries. Son talent agréable et muqueux ne peut effa-
roucher aucune école. Le jaune d'œuf qui fait les liaisons, si j'en crois la Cuisinière bourgeoise, abonde
dans les portraits etles tableaux de cet artiste. On y savoure encore un jus de groseille rafraîchissant et
quelque peu détersif. »

La reproduction n'est pas interdite, au contraire.

Qu'il me soit donc permis de la recommander comme une œuvre pie, à tous les ennemis de la caba-
nellisation de l'école française.

Paul Leroi.

L'ÉLOQUENCE DES CHIFFRES

'art a tenu ses lecteurs au courant des grandes ventes qui, depuis deux mois, ont
attiré à l'hôtel Drouot les amateurs, non-seulement dé Paris, mais, on peut le dire,
de toute l'Europe. — Un de nos collaborateurs a suivi attentivement ces impor-
tantes vacations , notant les enchères, indiquant d'un mot la valeur des œuvres
ainsi que leur état, et relevant, en passant, avec une réelle érudition, les erreurs
et les attributions hasardées dont les faiseurs de catalogues gratifient trop volontiers
la crédulité des acquéreurs. — Nos lecteurs connaissent ainsi les moindres incidents de ces journées
mémorables, et ils pourront profiter des remarques judicieuses, des affirmations précises et des cri-
tiques dont l'Art a accompagné le relevé des enchères.

A côté de ces observations qui contiennent d'utiles renseignements, il en est d'autres moins tech-
niques qui se dégagent de ces prix souvent exorbitants, qui en sont comme le langage, — puisqu'il est
convenu d'attribuer une éloquence aux chiffres, — et qui portent en elles de sérieuses leçons.

Le principal enseignement que nous donnent ces hauts prix, ou plutôt ces « folles enchères »,
selon le terme consacré et qui ne fut jamais mieux approprié, est l'indication de la tendance vers
laquelle inclinent de plus en plus les prédilections des collectionneurs. Et malheureusement il faut
constater que si les sommes considérables qui viennent d'être dépensées attestent que le goût de la
peinture est très-vif chez certains favorisés de la fortune, elles témoignent aussi que la connaissance
de l'art est peu avancée et que ses manifestations supérieures sont peu comprises.

Sur quels ouvrages en effet se sont engagées les grandes batailles à coups de billets de banque?
Uniquement svir les compositions familières des petits maîtres flamands. On a donné ce qui ferait

1. Bùrger, — Salon de 1865, — tome II, page 167.
 
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