DOI Artikel:
Chronique étrangère
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0145
CHRONIQUE
Allemagne. — La Société des Arcs industriels de Munich
célèbre en aucomne prochain le 25e anniversaire de sa fondation.
Le professeur Reber, directeur de la Pinacothèque, consacre à
cette ^solennité un écrit qui sera publié par la Société. Une expo-
sition est en voie d'organisation. Déjà de nombreux envois sont
annoncés, dont la valeur est évaluée à cinq millions de florins, et
parmi lesquels figurera la célèbre cassette en ivoire de Chris-
tophe Angermeier, qui représente à elle seule une valeur de
100,000 florins. Des prix seront distribués aux exposants. Le
sculpteur Wagmiller est chargé des médailles en argent et en
bronze, et le peintre Seitz du dessin des diplômes qui seront
joints aux médailles. Une grande fête artistique sera donnée aux
exposants.
Angleterre. — Le rapport annuel des revenus et dépenses
du British Muséum vient de paraître. Il indique les divers achats
faits dans chaque département. Celui des manuscrits compte
comme son acquisition la plus importante soixante-six volumes
de manuscrits orientaux provenant de la collection de Sir Charles
Alexander Murray; plusieurs sont d'une très-grande beauté
d'exécution et d'un extrême intérêt artistique. Les principales
additions de la section des antiquités grecques et romaines con-
sistent en vingt-huit figurines en terre cuite trouvées dans les
tombes de Tanagra et un couvercle de miroir en bronze découvert
en Crète ; sur une face est gravée la figure d'Eros tenant d'une
main une amphore et de l'autre une situle; le dessin est d'une
finesse exquise et l'on voit des traces d'argent et de dorure sur
le bronze. Au revers se trouve un groupe en relief représentant
Aphrodite assise sur un rocher et Eros debout près d'elle. Il
faut aussi signaler un vase intéressant découvert à Chypre; il est
orné d'un décor peint d'un caractère assyrien.
La collection des monnaies et médailles s'est accrue d'une
série de vingt-deux tétradrachmes de Sicile et de cinq técradrachmes
d'Amphipolis à tête d'Apollon.
Le nombre des visiteurs du British Muséum s'est élevé en 1875
à 523,317.
— Les cercles artistiques se sont beaucoup égayés d'un récent
article de la Saturday Revieiv insinuant que l'exposition des
œuvres de Blake au Burlington Fine Arts Club est indécente. On
dit que cet incroyable article a été inspiré par un membre du
clergé scandalisé par. les nombreuses figures nues dessinées par
Blake et désireux de voir clôturer cette exhibition de perdition !
La Society of Painters in Water Colours} mue par de semblables
idées de puritanisme étroit, mit, dans le temps, un artiste en
demeure de vêtir diverses figures nues; le peintre préféra retirer
son œuvre et cesser de faire partie de l'association. L'article de
la Saturday Review émane d'une personne complètement étran-
gère aux questions d'art et qui a accumulé bévues sur bévues ;
aussi pareille publication faite dans un journal sérieux et où la
critique d'art est d'ordinaire autrement traitée et comprise,
a-t-elle été accueillie par force épigrammes et éclats de rire.
— Cette année, la Royal Academy est appelée pour la pre-
mière fois à dépenser la somme très-importante léguée par Sir
Francis Chantrey pour l'achat de tableaux modernes. Aux termes
du testament, le Conseil académique doit affecter à cette destina-
tion annuelle 3,000 livres sterling (75,000 francs) ec les œuvres
achetées doivent former une Galerie nationale de tableaux
modernes, institution inconnue jusqu'ici en Angleterre. Nous
croyons savoir que le Conseil a décidé qu'il commencerait ses
acquisitions par des productions des jeunes artistes ; la curiosité
esc naturellement très-excitée et on attend avec impatience le
résultat des délibérations académiques.
— Une importante lacune vient d'être heureusement remplie
par la publication d'un catalogue descriptif des tableaux de la
ÉTRANGÈRE
28 avril 1876.
Galerie de Duhvich Collège, rédigé par M. John Sparkes, qui est
à la tête de l'Ecole d'art de Lambeth.
— On s'occupe de la constitution d'une société pour la publi-
cation d'une série de fac-similé des gravures des maîtres italiens
primitifs. La splendide collection qu'en possède le British Mu-
séum doit servir de base à cette excellente entreprise, mais
l'association se réserve de puiser également dans les plus pré-
cieuses collections particulières. M. Read, le conservateur des
gravures et dessins du Musée, aura la direction générale de la
Société nouvelle dont tous les amateurs de l'art italien désirent
la prompte fondation.
— Un des tableaux destinés à être populaires à l'exposition de
la Royal Academy est la vaste toile où M. Cope, R. A., a re-
présenté le Conseil académique occupé à recevoir les tableaux
pour le Salon anglais de cette année. Cette œuvre importante a
été achetée par M. Moore pour êtredonnéeen cadeau à la Royal
Academy.
— Le 24 avril s'est ouverte la douzième Exposition de la
Société des Artistes français dans la galerie de M.'Deschamps,
Old Bond Street. C'est une réunion choisie d'ouvrages, la plupart
tout â fait hors pair. Mentionnons quatre dessins de Pierre Bil-
let, dont l'un — Haymakers Resting — représente quatre
paysannes se reposant des fatigues de la fenaison. La forme est
puissante et les attitudes pleines de grâce naturelle; les trois au-
tres dessins nous montrent chacun une seule figure; une d'elles
est l'étude pour un tableau que l'artiste expose cette année au
Salon de Paris. — Un paysage par J. F. Millet — Nuit étoilée
— qui a fait partie de la vente du grand artiste que la France a
perdu — est une conception admirablement exécutée. Il y a aussi
trois dessins de Millet; les plus remarquables sont le Berger
et la Cueillette des haricots dont l'artiste a fait un tableau bien
connu des lecteurs de VArt par la jolie eau-forte de M. Edmond
Hédouin1. Nous avons trouvé chez M. Deschamps les Canotiers
exposés au Salon de 1875 par M. Manet, diverses études de bal-
lerines et de répétitions du corps de ballet qui ont été pour
M. Degas l'occasion de révéier des qualités de tons et une en-
tente de la mimique très-intéressantes; deux charmants paysages
de M. Bastien-Lepage, une marine de M'Me Cazin, trois portraits
par M. Legros et trois paysages de M. Whistler. Ces derniers,
qui ont été mentionnés dans l'Art, sont sans aucun doute au
nombre des meilleures productions de l'artiste. Il en est un sur-
tout, une étude de la Tamise au clair de lune, que recommande
une exquise tonalité argentine.
— L'exposition particulière de la Society of Painters in Water
Colours, qui toujours précède l'ouverture de l'expositionpublique,
a eu lieu le 22 avril. L'exposition particulière de la Royal Aca-
demy reste fixée au vendredi 28.
Autriche.—L'Académie des Beaux-Arts de Vienne annonce
que l'inauguration de ses nouveaux édifices et l'exposition histo-
rique des Beaux-Arts, qui devait avoir lieu à cette occasion le
15 octobre 1876, sont ajournées au 15 mars 1877.
Belgique. — La dix-septième exposition de la Société royale
belge des Aquarellistes s'est ouverte le 17 avril au Palais Ducal
en présence du Roi et de la Reine et au milieu d'une affluence
considérable d'artistes ec d'invités. Ce petit salon d'aquarelles
n'est pas très-fourni, mais les médiocrités y sont rares. A l'in-
verse de la plupart des expositions, la qualité l'emporte sur la
quantité. Le Roi a fait plusieurs acquisitions : la Lecture par
A. Cluysenaar; le Saut de la haie par A. Hubert; la Vallée de
Josaphat par E. Huberti; Arabe par Ramon Tusquets; Chemin
creux à Boistfort par V. Uytterschaut; Souvenir d'Egypte par
E. Wauters ; et l'Ancienne Poste à Bruxelles par Wylie. Le
comte de Flandre a acheté le Repos, grande aquarelle mili-
1. Voir l'Art, i" année, tome Ier, page 162.
Allemagne. — La Société des Arcs industriels de Munich
célèbre en aucomne prochain le 25e anniversaire de sa fondation.
Le professeur Reber, directeur de la Pinacothèque, consacre à
cette ^solennité un écrit qui sera publié par la Société. Une expo-
sition est en voie d'organisation. Déjà de nombreux envois sont
annoncés, dont la valeur est évaluée à cinq millions de florins, et
parmi lesquels figurera la célèbre cassette en ivoire de Chris-
tophe Angermeier, qui représente à elle seule une valeur de
100,000 florins. Des prix seront distribués aux exposants. Le
sculpteur Wagmiller est chargé des médailles en argent et en
bronze, et le peintre Seitz du dessin des diplômes qui seront
joints aux médailles. Une grande fête artistique sera donnée aux
exposants.
Angleterre. — Le rapport annuel des revenus et dépenses
du British Muséum vient de paraître. Il indique les divers achats
faits dans chaque département. Celui des manuscrits compte
comme son acquisition la plus importante soixante-six volumes
de manuscrits orientaux provenant de la collection de Sir Charles
Alexander Murray; plusieurs sont d'une très-grande beauté
d'exécution et d'un extrême intérêt artistique. Les principales
additions de la section des antiquités grecques et romaines con-
sistent en vingt-huit figurines en terre cuite trouvées dans les
tombes de Tanagra et un couvercle de miroir en bronze découvert
en Crète ; sur une face est gravée la figure d'Eros tenant d'une
main une amphore et de l'autre une situle; le dessin est d'une
finesse exquise et l'on voit des traces d'argent et de dorure sur
le bronze. Au revers se trouve un groupe en relief représentant
Aphrodite assise sur un rocher et Eros debout près d'elle. Il
faut aussi signaler un vase intéressant découvert à Chypre; il est
orné d'un décor peint d'un caractère assyrien.
La collection des monnaies et médailles s'est accrue d'une
série de vingt-deux tétradrachmes de Sicile et de cinq técradrachmes
d'Amphipolis à tête d'Apollon.
Le nombre des visiteurs du British Muséum s'est élevé en 1875
à 523,317.
— Les cercles artistiques se sont beaucoup égayés d'un récent
article de la Saturday Revieiv insinuant que l'exposition des
œuvres de Blake au Burlington Fine Arts Club est indécente. On
dit que cet incroyable article a été inspiré par un membre du
clergé scandalisé par. les nombreuses figures nues dessinées par
Blake et désireux de voir clôturer cette exhibition de perdition !
La Society of Painters in Water Colours} mue par de semblables
idées de puritanisme étroit, mit, dans le temps, un artiste en
demeure de vêtir diverses figures nues; le peintre préféra retirer
son œuvre et cesser de faire partie de l'association. L'article de
la Saturday Review émane d'une personne complètement étran-
gère aux questions d'art et qui a accumulé bévues sur bévues ;
aussi pareille publication faite dans un journal sérieux et où la
critique d'art est d'ordinaire autrement traitée et comprise,
a-t-elle été accueillie par force épigrammes et éclats de rire.
— Cette année, la Royal Academy est appelée pour la pre-
mière fois à dépenser la somme très-importante léguée par Sir
Francis Chantrey pour l'achat de tableaux modernes. Aux termes
du testament, le Conseil académique doit affecter à cette destina-
tion annuelle 3,000 livres sterling (75,000 francs) ec les œuvres
achetées doivent former une Galerie nationale de tableaux
modernes, institution inconnue jusqu'ici en Angleterre. Nous
croyons savoir que le Conseil a décidé qu'il commencerait ses
acquisitions par des productions des jeunes artistes ; la curiosité
esc naturellement très-excitée et on attend avec impatience le
résultat des délibérations académiques.
— Une importante lacune vient d'être heureusement remplie
par la publication d'un catalogue descriptif des tableaux de la
ÉTRANGÈRE
28 avril 1876.
Galerie de Duhvich Collège, rédigé par M. John Sparkes, qui est
à la tête de l'Ecole d'art de Lambeth.
— On s'occupe de la constitution d'une société pour la publi-
cation d'une série de fac-similé des gravures des maîtres italiens
primitifs. La splendide collection qu'en possède le British Mu-
séum doit servir de base à cette excellente entreprise, mais
l'association se réserve de puiser également dans les plus pré-
cieuses collections particulières. M. Read, le conservateur des
gravures et dessins du Musée, aura la direction générale de la
Société nouvelle dont tous les amateurs de l'art italien désirent
la prompte fondation.
— Un des tableaux destinés à être populaires à l'exposition de
la Royal Academy est la vaste toile où M. Cope, R. A., a re-
présenté le Conseil académique occupé à recevoir les tableaux
pour le Salon anglais de cette année. Cette œuvre importante a
été achetée par M. Moore pour êtredonnéeen cadeau à la Royal
Academy.
— Le 24 avril s'est ouverte la douzième Exposition de la
Société des Artistes français dans la galerie de M.'Deschamps,
Old Bond Street. C'est une réunion choisie d'ouvrages, la plupart
tout â fait hors pair. Mentionnons quatre dessins de Pierre Bil-
let, dont l'un — Haymakers Resting — représente quatre
paysannes se reposant des fatigues de la fenaison. La forme est
puissante et les attitudes pleines de grâce naturelle; les trois au-
tres dessins nous montrent chacun une seule figure; une d'elles
est l'étude pour un tableau que l'artiste expose cette année au
Salon de Paris. — Un paysage par J. F. Millet — Nuit étoilée
— qui a fait partie de la vente du grand artiste que la France a
perdu — est une conception admirablement exécutée. Il y a aussi
trois dessins de Millet; les plus remarquables sont le Berger
et la Cueillette des haricots dont l'artiste a fait un tableau bien
connu des lecteurs de VArt par la jolie eau-forte de M. Edmond
Hédouin1. Nous avons trouvé chez M. Deschamps les Canotiers
exposés au Salon de 1875 par M. Manet, diverses études de bal-
lerines et de répétitions du corps de ballet qui ont été pour
M. Degas l'occasion de révéier des qualités de tons et une en-
tente de la mimique très-intéressantes; deux charmants paysages
de M. Bastien-Lepage, une marine de M'Me Cazin, trois portraits
par M. Legros et trois paysages de M. Whistler. Ces derniers,
qui ont été mentionnés dans l'Art, sont sans aucun doute au
nombre des meilleures productions de l'artiste. Il en est un sur-
tout, une étude de la Tamise au clair de lune, que recommande
une exquise tonalité argentine.
— L'exposition particulière de la Society of Painters in Water
Colours, qui toujours précède l'ouverture de l'expositionpublique,
a eu lieu le 22 avril. L'exposition particulière de la Royal Aca-
demy reste fixée au vendredi 28.
Autriche.—L'Académie des Beaux-Arts de Vienne annonce
que l'inauguration de ses nouveaux édifices et l'exposition histo-
rique des Beaux-Arts, qui devait avoir lieu à cette occasion le
15 octobre 1876, sont ajournées au 15 mars 1877.
Belgique. — La dix-septième exposition de la Société royale
belge des Aquarellistes s'est ouverte le 17 avril au Palais Ducal
en présence du Roi et de la Reine et au milieu d'une affluence
considérable d'artistes ec d'invités. Ce petit salon d'aquarelles
n'est pas très-fourni, mais les médiocrités y sont rares. A l'in-
verse de la plupart des expositions, la qualité l'emporte sur la
quantité. Le Roi a fait plusieurs acquisitions : la Lecture par
A. Cluysenaar; le Saut de la haie par A. Hubert; la Vallée de
Josaphat par E. Huberti; Arabe par Ramon Tusquets; Chemin
creux à Boistfort par V. Uytterschaut; Souvenir d'Egypte par
E. Wauters ; et l'Ancienne Poste à Bruxelles par Wylie. Le
comte de Flandre a acheté le Repos, grande aquarelle mili-
1. Voir l'Art, i" année, tome Ier, page 162.