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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Guitton, Gaston: La porte du Palais Stanga de Crémone au Louvre
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Mancino, Léon: Deuxième exposition de peintures, dessins, gravures faite par un groupe d'artistes
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0051

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36

L'ART.

Si on a le soin de placer, dans la petite salle sur laquelle s'ouvre la baie, quelques belles œuvres
françaises, les statues de Poncher et de Roberte Legendre, par exemple, avec la Vierge de M. Timbal,
que j'attribuerais volontiers à Michel Colomb; après avoir passé par la salle de Michel-Ange, sous un
arc de triomphe italien, au milieu d'un feu d'artifice éblouissant, un moment de repos sera bien
permis, et là, au sein du calme et de la raison, on aura encore sujet d'être fier de la sculpture
française.

Gaston Guitton.

Chapiteau de la Porte Stanga.
Fac-similé d'un dessin de Champollion.

DEUXIÈME EXPOSITION
DE PEINTURES, DESSINS, GRAVURES

FAITE PAR UN GROUPE D'ARTISTES

cause commune avec la camaraderie qui s'oublie à brûler un en-
cens sophistiqué en l'honneur de gens qui n'ont pas même le
mérite d'une folie sincère, seule circonstance atténuante qui pût
plaider en leur faveur.

L'insenséisme de leur début eût passé pour un coup de pis-
tolet destiné à provoquer la curiosité et à se créer une notoriété
quand même, si la suite avait révélé un progrès quelconque ou
une qualité maîtresse si mince qu'elle fût. Mais rien, absolument
rien, si ce n'est le pire venant se greffer de plus en plus sur le
mauvais, l'exécrable et le néant. Nous avons simplement affaire
à une bande de vanités affolées qui spéculent audacieusement
sur la sottise humaine pour lui faire croire au talent de gens
d'une impuissance désormais incurable, condamnés par leur igno-
rance crasse à la production , perpétuelle de tentatives dépour-
vues de toute pensée créatrice, de toute science de composition,
de toute trace de dessin, de la moindre notion de perspective, de
toute étude anatomique, de toute virtuosité de brosse. Leur mince
bagage se réduit tout au plus à quelques raclures de palette plus
ou moins brillantes ou plus ou moins malpropres.

Je ne puis m'empêcher de m'indigner quand je songe que les
auteurs de ces sottes gamineries le prennent de fort haut et avec
les noms les plus illustres et avec des hommes d'un talent tel que
ces misérables pygmées ne leur viendront jamais à la cheville.
Ce que ces iconoclastes de l'art prétendent chercher et découvrir,
il y a longtemps qu'un véritable artiste celui-là, un maître, bien

'an dernier l'Art' a rendu compte d'une vente
publique d'œuvres informes signées par quelques-
uns des membres du groupe organisateur de
MU"1 jj l'exposition ouverte depuis le 30 mars dans les
fe> galeries de M. Durand-Ruel, 11, rue Le Peletier.
Ce groupe a du bon en ce sens qu'après avoir prouvé une
première fois sa ferme résolution de faire ses affaires lui-même
en débutant — en 1874 — par une exposition indépendante installée
au boulevard des Capucines dans les anciennes salles de la pho-
tographie Nadar, il s'est affirmé de nouveau l'an dernier par son
exhibition à l'hôtel Drouot et continue aujourd'hui cette attitude
virile et digne d'un meilleur sort par sa seconde tentative de Sa-
lon libre. En cela il se montre très-supérieur à la généralité
des artistes qui, prodigues de gémissements annuels, n'ont su
engendrer qu'une intention de se constituer en société et trans-
former cette velléité en un projet d'association déposé — je de-
vrais dire enterré — depuis une grande année chez quelque no-
taire, absolument comme le plan de M. Trochu.

Le groupe d'artistes dit les intransigeants, les impressionnistes,
la secte de la pure tache, l'école du plein air et autres so-
briquets aussi niais dont ces messieurs sont tout fiers, n'a mal-
heureusement aucune autre qualité que son organisation indépen-
dante pour se recommander au public et attirer l'attention de la
critique. L'Art qui ne leur a point mâché la vérité, il y a un
an, est moins que jamais disposé à faire, si peu que ce soit,

1. Voir l'Art, 1" année, tome i, pages 33s et suivante.
 
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