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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Ménard, René: Robert Hills, [1]
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Salon de 1876 à Rome
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0082

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66 L'ART.

pour la même raison qu'on a soin de creuser des mares ou de faire couler des ruisseaux dans les
endroits où on veut avoir des cerfs et des daims.

En hiver, ces animaux boivent très-peu, et, au printemps ou à l'automne, l'herbe imprégnée de
rosée peut à la rigueur leur suffire; mais quand viennent les sécheresses et les grandes chaleurs de
l'été, ils doivent absolument trouver de l'eau pour se désaltérer. Une jolie composition de Hills nous
montre un grand cerf quittant le bord de l'eau, et deux autres qui sont encore dans les roseaux et
semblent jouir de la fraîcheur du sol.

René Ménard.

(La fin prochainement.)

SALON DE 1876 A ROME

uwy,; a quarante-septième exposition de la société des Beaux-

a ^rtS ^C ^ome s'est ouvcrte5 ^ans les salles de la place
du Peuple, le dimanche 6 février dernier : le prince
Humbert et la princesse Marguerite ont tenu à donner à cette,
ouverture par leur présence une certaine solennité.

Toutes proportions gardées, cette exposition de Rome est
loin d'avoir en Italie le même retentissement qu'ont en France nos
Salons de Paris. C'est à peine si les journaux de Rome en ont
parlé, le jour de l'ouverture, et, un peu plus tard, à l'occasion
des achats faits par le Roi. On n'a ménagé au public aucun jour
d'entrée gratuite, et, si nous en jugeons par une double expé-
rience personnelle, un peu tardive, il est vrai, les visiteurs ont
dû être bien peu nombreux. Les exposants n'ont même pu atti-
rer sur leurs œuvres le degré d'attention qui permet aux carica-
turistes d'en faire un thème de charge; cette forme, plus ou
moins souhaitable, de la célébrité avait cependant été prodiguée,
l'an dernier, aux envois de nos artistes de la villa Médicis. La
Bethsabée de M. Ferrier et VOreste de M. Lematte, deux toiles
que vous pourrez voir au prochain Salon, avaient joué un grand
rôle politique en fournissant aux petits journaux de Rome des
armes allégoriques contre le ministère italien ou des allusions aux
événements de France.

L'exposition de Rome est d'une étendue très-restreinte : elle
occupe à peine trois salles, et compte, en tout, 224 numéros. Le
catalogue offre cette particularité de donner, à côté de chaque
œuvre, le prix qu'en demande l'artiste. Si l'on s'avisait de ranger
les œuvres dans l'ordre des prix marqués, on arriverait à un
singulier classement.

L'impression des journaux italiens, — où l'on ne trouve
du reste aucun compte rendu critique, — est que l'exposition de
cette année est de beaucoup supérieure à celle de l'année dernière
et à celles des années précédentes. L'Italie constate en outre
qu'on y voit non-seulement des œuvres d'artistes romains ou
domiciliés à Rome, mais aussi des envois d'artistes des autres
provinces, et elle se félicite de cet acheminement vers la centra-
lisation artistique. Nous pouvons ajouter que l'étranger est éga-
lement représenté : la Russie, la Prusse, l'Espagne, la Hongrie,
l'Angleterre, voire l'Amérique, figurent au catalogue ; la France
seule en est absente, mais dans quelques jours elle aura son
exposition spéciale à la Villa Médicis.

Quoique supérieure, nous dit-on, à celles des années précé-
dentes, l'exposition actuelle est loin d'être brillante. Nous aimons
à croire, — et le petit nombre des envois permet cette hypothèse,
que beaucoup d'artistes italiens, les meilleurs, ont trouvé de
bonnes raisons pour ne pas exposer, ou encore, comme l'insinue

le Fanfulla, que l'art italien est surtout représenté par la colonie
artistique de Paris. Quoi qu'il en soit, au milieu de beaucoup
d'œuvres médiocres ou tout à fait mauvaises, il y a cependant
un certain nombre de toiles et de marbres qui méritent et sou-
tiennent l'attention.

Il est à peine besoin de dire que la sculpture comprend les
bustes de Victor-Emmanuel et de Garibaldi : une petite statuette
de Pie IX complète la galerie. Le buste du Roi, en plâtre, est de
M. Luigi Preantoni, deNovare ; il est d'une ressemblance par-
faite : ceux qui pensent qu'un portrait doit être un peu flatté
lorsqu'il y a lieu, trouveront même que la ressemblance est trop
parfaite. Il faut féliciter M. A. Rondoni et M. G. Zappalà des
bonnes intentions qui les animent : ils ont été les seuls à se
hasarder dans la grande sculpture, l'an avec sa S ira l'esclave,
l'autre avec son Italie monumentale. Nous espérons qu'ils feront
mieux l'année prochaine. M. A. Bottinelli de Milan expose deux
bustes de femmes allégoriques, l'Eté et l'Hiver : l'idée est simple
et l'exécution délicate. La duchesse de Rancidello en a fait l'ac-
quisition, et a donné, en cela, une preuve de goût.

Le succès inouï de la Fille de madame Angot a laissé sa trace
dans l'art italien : un certain nombre de costumes Directoire en
font foi. Nous préférons de beaucoup les costumes grecs de
M. Joseph Sciuti, d'Acireale : c'est lui qui a eu les honneurs de
l'Exposition. Le jury lui a donné une médaille d'argent, et c'est
assurément, de toutes les récompenses décernées, la moins contes-
table. Il a exposé une Sapho abandonnée et un Temple de Vénus ■
ces deux intérieurs doriques sont d'un coloris agréable et d'une
heureuse disposition ; on pourrait cependant reprocher à M. Sciuti
d'avoir donné des têtes trop italiennes à ses personnages grecs.
Il faut bien citer le tableau de M. L. Toro, de Sessa, puisque
c'est le plus grand de l'Exposition, et qu'il a été acheté par le
Roi; mais comme cette couleur crue est fatigante, et comme les
attitudes sont peu naturelles ! Le sujet est historique et vise au
grand style : Agostino Nifo à la cour de Charles V; mais l'exé-
cution, trop minutieuse, est celle d'un tableau de genre, et d'un
médiocre tableau de genre. Nous voudrions pouvoir parler des
paysages ; mais, hélas !'... Les marines sont meilleures, dumoins
celles de M. A. La Volpe, de Naples. Quant aux portraits, c'est
vraiment un crime de n'en pas faire de plus agréables, lorsqu'on
a de si jolis originaux. Cette exposition donnerait une faible idée
de la beauté italienne, qui heureusement a sa réputation faite et
est à l'abri des calomnies de Fart.

Somme toute, l'exposition de la place du Peuple vaut une
visite; mais je me ferais scrupule de conseiller à personne de
faire, à cette occasion, le voyage de Paris à Rome.
 
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