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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Carr, J. Comyns: Frederick Walker
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0157

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FREDERICK WALKER

(FINI.)

endant que sa réputation de dessinateur gagnait constamment du terrain,
Walker s'absorbait dans les problèmes les plus compliqués de son art. Je
ne sais pas la date exacte à laquelle il commença l'étude de la couleur,
mais en 1863 il exposa un tableau à la Royal Academy, et en 1864 il fut
nommé associé de la Société des Aquarellistes (Society of Painters in
Water Colours). A partir de cette époque rien n'entrava la libre expres-
sion de son génie. Si ses premières gravures sur bois trahissent l'influence
d'autres artistes plus anciens, si elles indiquent le respect de la tradition
et de certaines méthodes conventionnelles auxquelles il dut pendant
quelque temps se conformer, du moins dans sa peinture nous ne rencon-
trons que lui-même. Là, ses mérites et ses défauts n'appartiennent qu'à lui; il est son propre maître.
Qu'il fasse de l'aquarelle ou de la peinture à l'huile, il attiré à sa suite, dans chaque branche, une foule
de disciples et d'imitateurs, mais il serait difficile d'indiquer un nom de peintre à qui lui-même fût beau-
coup redevable. Considéré comme coloriste, Walker possède justement les qualités qu'on doit attendre
du caractère de son génie, exprimé au préalable par l'intermédiaire de la gravure. J'ai déjà fait remar-
quer la délicatesse pénétrante de son dessin, sa recherche soigneuse de la grâce la moins affectée, et
sa façon à la' fois énergique et tendre de saisir des vérités dont la perception échapperait à tout autre
artiste moins sensible que lui. Dans son coloris les mêmes qualités de son tempérament se retrouvent.
Là, comme ici, c'est le fini de son travail qui le distingue nettement de ses contemporains. Il ne se
contente jamais de l'imitation des couleurs prédominantes de la nature. Celles-ci, en effet, sont dans
son œuvre toujours en parfaite pureté de ton, mais enrichies de la reproduction précise et parfaite
des teintes subordonnées, si bien que la surface entière du tableau, travaillée d'une touche exquise,
semble un bijou rare, à la fois brillant et doux, plein de couleur, mais d'une harmonie fine qui satisfait
pleinement le regard. Ceci est le caractère saillant des meilleures aquarelles de Walker, mais dans
l'emploi de la couleur à l'huile, il lui était permis de s'abandonner à une plus complète maestria. Il
n'aurait probablement jamais acquis la manière leste et sûre de bien des peintres modernes, parce
qu'il n'aurait pu exprimer, par aucun système d'exécution rapide, ces qualités de la nature qu'il aspirait
le plus ardemment à traduire ; mais s'il avait vécu plus longtemps, il serait sans doute arrivé à une
meilleure compréhension des qualités réclamées par la peinture à l'huile. Il se serait habitué à l'échelle
plus large sur laquelle il avait à s'exercer, et aurait perfectionné, par lui-même et par ses efforts indé-
pendants, les procédés techniques appropriés aux exigences de chaque branche particulière de son
art. Je dis par ses propres efforts, car c'était un trait saillant chez Walker de ne solliciter que rare-
ment les conseils d'autres peintres, fussent-ils ses amis les plus intimes. Il était étrangement réservé
sur ses travaux à lui, et très-peu communicatif au sujet des œuvres des autres. Sa conversation ne se
rapportait que rarement à l'art : c'était un sujet qu'il semblait plutôt vouloir éviter. Un de ses amis les
plus chers, qui l'a accompagné à Paris en 1867, m'a dit que c'est à peine s'il peut se rappeler une seule
observation faite par le peintre soit au Louvre, soit à l'Exposition. Parfois, lorsqu'ils traversaient tous
deux les salles, Walker s'arrêtait brusquement et exprimait le désir de revoir un tableau dans une salle
déjà parcourue. 11 revenait sur ses pas, et restait immobile devant l'œuvre, la contemplant attentivement

1. L'Art, 2e année, tome IV, page 175:. La maladie d'un de nos graveurs nous a obligés à retarder jusqu'à ce jour la publication de l'a
fin de l'étude de M. J. Comyns Carr.
 
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