DOI Artikel:
Carr, J. Comyns: Frederick Walker
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0158
FREDERICK WALKER. i3z
pendant quelque temps, mais il ne lui échappait que rarement une parole de blâme ou de satisfaction.
Le même ami m'a raconté que chaque fois qu'il allait voir l'artiste dans son atelier, Walker tournait
rapidement le chevalet contre le mur. Il ne permettait guère qu'on examinât ses ouvrages inachevés,
et lorsque enfin le tableau apparaissait, c'était une surprise aussi bien pour ses amis que pour le public.
En observant cette étrange réserve au sujet de sa peinture, Walker obéissait probablement aux conve-
nances de son tempérament. Avec une nature si profondément sensible et un goût si personnel, sa
propre critique de lui-même était sans doute la seule chose qu'il pût endurer. Les conseils des autres,
La Toilette de Denis Duval.
Dessin composé par Frederick Walker pour la nouvelle de Thackeray : The Toikt of Denis Duval.
Gravure de J. Swain.
quoique bien intentionnés, n'auraient servi qu'à paralyser ses efforts, et, au lieu de faire progresser son
œuvre, l'aurait arrêtée net.
Le premier tableau important de Walker, les Baigneurs, auquel nous avons déjà fait quelque
allusion, fut exposé, en 1867, à la Roval Academj. L'année précédente, le peintre avait été élevé à
la position de membre de la Société des Aquarellistes, et pendant les cinq années suivantes il fut un
exposant régulier à YAçademy. Nous avons vu comment l'artiste développa graduellement le sujet de
ce tableau d'après une esquisse, faite plusieurs années auparavant. L'œuvre est intéressante aussi
sous un autre rapport. Elle exprime pour la première fois d'une façon manifeste cette sympathie de
Walker pour les principes de l'art antique, sympathie qui apparaît plus éclatante encore dans les
ouvrages de ses dernières années. La grâce de ces jeunes formes au bord d'une rivière anglaise est
pendant quelque temps, mais il ne lui échappait que rarement une parole de blâme ou de satisfaction.
Le même ami m'a raconté que chaque fois qu'il allait voir l'artiste dans son atelier, Walker tournait
rapidement le chevalet contre le mur. Il ne permettait guère qu'on examinât ses ouvrages inachevés,
et lorsque enfin le tableau apparaissait, c'était une surprise aussi bien pour ses amis que pour le public.
En observant cette étrange réserve au sujet de sa peinture, Walker obéissait probablement aux conve-
nances de son tempérament. Avec une nature si profondément sensible et un goût si personnel, sa
propre critique de lui-même était sans doute la seule chose qu'il pût endurer. Les conseils des autres,
La Toilette de Denis Duval.
Dessin composé par Frederick Walker pour la nouvelle de Thackeray : The Toikt of Denis Duval.
Gravure de J. Swain.
quoique bien intentionnés, n'auraient servi qu'à paralyser ses efforts, et, au lieu de faire progresser son
œuvre, l'aurait arrêtée net.
Le premier tableau important de Walker, les Baigneurs, auquel nous avons déjà fait quelque
allusion, fut exposé, en 1867, à la Roval Academj. L'année précédente, le peintre avait été élevé à
la position de membre de la Société des Aquarellistes, et pendant les cinq années suivantes il fut un
exposant régulier à YAçademy. Nous avons vu comment l'artiste développa graduellement le sujet de
ce tableau d'après une esquisse, faite plusieurs années auparavant. L'œuvre est intéressante aussi
sous un autre rapport. Elle exprime pour la première fois d'une façon manifeste cette sympathie de
Walker pour les principes de l'art antique, sympathie qui apparaît plus éclatante encore dans les
ouvrages de ses dernières années. La grâce de ces jeunes formes au bord d'une rivière anglaise est