Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

DOI Artikel:
La vente Schneider, [2]
DOI Artikel:
Nécrologie
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0122

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LA VENTE

SCHNEIDER

ni.

PEKDA NT.
(suite )

N° 21 du Catalogue. — Intérieur hollandais par Gabriel
Metsu qui est né à Leide en 1630 et mourut après 1667, tandis
que le Catalogue le fait naître en 1615 et mourir en 1658.
L'expert a demandé 30,000 francs de ce joli tableau qui a beau-
coup souffert ; aussi n'a-t-il été adjugé à Mrae Asselin qu'à
10,500 francs.

22. — Femme à sa toilette détestable tableau donné à Willem
van Mieris. Cette œuvre porcelaineuse et criblée de repeints a
été vendue 10,100 francs. L'expert en avait demandé 12,000.

23. — Portrait de Willem van Mieris par lui-même. Très-bon
spécimen de ce maître, 4,700 francs à M. Schneider fils.

24. —- Divertissement d'hiver^ par Aart van der Neer. Cette
toile exquise, d'une finesse incomparable de tons, étoffée d'une
foule de patineurs indiqués d'une touche preste et spirituelle, a
été acquise par le Musée royal de Belgique au prix tout à fait
raisonnable de 15,000 francs.

25. — Intérieur de cabaret par Adriaan van Ostade. C'est
le célèbre petit tableau — o'",36 de haut sur om,33 — de la
galerie du prince de Conti et de la Collection Poulain. Sa con-
servation est parfaite et c'est vraiment un des chefs-d'œuvre de
l'illustre disciple deFrans Hais. L'expert en demande 50^000 fr.,
ce qui n'est pas cher. Les enchères qui se succèdent avec une

animation endiablée se chargent de le prouver. C'est Lord
Dudley qui a conquis ce bijou précieux; il l'a payé 103,000 fr.
— Une seule figure du même maître — Cuisinière hollandaise
(n° 26) — n'a pas dépassé 6.000 fr. — Nous avons à faire notre
meâ culpâ au sujet de l'Izaak van Ostade qui était invisible ou
autant vaut, dans un angle du cabinet de M. Schneider, et pour
lequel nous avons eu le tort de nous en rapporter au catalogue
qui le qualifiait de « tableau capital dans l'œuvre du maître ».
Le grand jour de l'hôtel Drouot a fait immédiatement justice de
« ce trésor,2; » on s'est en effet trouvé en présence d'un tableau
affreusement dessiné, mou au possible, gratifié d'une fausse si-
gnature et de repeints à profusion. M. Etienne Le Roy, l'émi-
nent expert du Musée de Bruxelles, a fort justement qualifié
cette Plage de Schcveningue (n° 27) ; ce n'est autre chose que les
tristes restes d'un fort pauvre De Heer. Ces restes-là se sont
vendus 18^000 fr. ! ! !

28. — Animaux dans une prairie, un Paulus Potter fort mé-
diocre. C'est terriblement sec et non moins mal dessiné. Il est
vrai que le peintre n'avait que vingt ans ; le tableau est
daté de 1645, mais on connaît de lui une bonne eau-forte
de 1643, tandis que le taureau noir debout du panneau qui nous
occupe, ressemble à un méchant jouet de Nuremberg. Adjugé à
28,500 francs.

N. B. Autre exploit du Catalogue : il transforme Paulus
Pocter en un artiste du xviii" siècle en le faisant naître en 1725
et mourir en 1754, au lieu de 1625 et 1654.

(La suite au prochain numéro.)

NÉCROLOGIE

Il vient de mourir à Londres un sculpteur dont la car-
rière témoigne éloquemment des vicissitudes qu'avait à en-
durer dans la première partie de ce siècle un artiste aux
hautes visées. John Graham Lough appartenait à l'arc de la
génération précédente. Né au commencement de notre ère, à
Greenhead dans le Northumberlandshire, il débuta par
être valet de charrue. Tout jeune, son imagination fut
surexcitée par lâ lecture de la traduction d'Homère
de Pope, dont un exemplaire vint s'égarer dans le cot-
tage paternel, et son frère et lui se mirent à en repré-
senter immédiatement les principales scènes en une série de
grossiers modèles en argile. La bienveillance d'un riche voi-
sin permit ensuite à l'enfant de voir des plâtres d'après Ca-
nova et Michel-Ange et le style de ce dernier l'impressionna
profondément. Il se rendit à Londres et se mit à étudier
avec passion les marbres conquis par lord Elgin et que ve-
nait d'acquérir le British Muséum. En 1826 il exposait
pour la première fois à la Royal Academy) et l'année sui-
vante il terminait les statues de Milo et de Samson qui furent
achetées par le duc de Wellington. A cette époque il se lia

avec le peintre Haydon qui nous a laissé dans son Journal
un poignant récit de la lutte soutenue par le jeune sculpteur
pendant qu'il exécutait ces deux ouvrages. « Il me jura so-
lennellement, écrit Haydon, que depuis trois mois il n'avait
pas mangé de viande et que chaque jour à l'heure du dîner
mourant d'envie d'en goûter, il se couchait jusqu'à ce que
le désir fût passé... Il n'avait qu'un seau de charbon pour
tout l'hiver et s'étendait près de sa terre glaise^, grelottant
pendant des heures jusqu'à ce que le sommeil vînt. 1 Un
jour, « on le surprit pleurant sur sa chemise et en faisant
des chiffons humides afin d'humecter la glaise de sa statue •.
Enfin celle-ci fut achevée et exhibée dans une exposition
privée comme le lui conseillait Haydon. Parmi ceux dont les
éloges encouragèrent le plus le jeune artiste, il ne faut pas
oublier la célèbre actrice, Mrs. Siddons.

Plus tard Lough se rendit à Rome et en 1845 il exécuta
la statue de la Reine pour le Royal Exchange à Londres.
C'est lui qui avait d'abord été choisi pour modeler les lions
de Trafalgar Square dont fut ensuite chargé Sir Edwin
Landseer.

ERRATUM. — Page 43, ligne 42, (irc col.), au heu de : l'italien Cicéri, liseç : son compatriote Cicéri.

t. Voir l'Art, 2e année, tome V, pages 15 et 70
1. Style-rec'ame

Le Directeur-Gérant, EUGÈNE VÉRON.
 
Annotationen