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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique étrangère
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Chronique de l'hôtel Drouot
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0113

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LES GRANDES VENTES DE LONDRES

MM. Sotheby, Wilkinson et Hodge, les Auctioneers de
Wellington Streer^qui se sont fait une spécialité des grandes ventes
de livres, de gravures, etc., exposeront aux enchères les 27, 28
et 29 avril, les 1" et 2 mai, la première partie de la précieuse
collection d'eaux-fortes, de gravures, de lithographies et de des-
sins formée par notre collaborateur M. Philippe Burty1. Une
courte et intéressante préface nous renseigne sur le but à la fois
littéraire et artistique qu'a eu en vue M. Burty en réunissant,
dans des conditions exceptionnelles, l'œuvre des plus habiles
aquafortistes et lithographes de notre temps. « La Collection
d'eaux-fortes modernes et de lithographies. dont la première
partie est aujourd'hui mise en vente, a été formée depuis
vingt ans avec un soin et une passion persévérants par l'émi-
nent critique d'art français. En rassemblant ces œuvres des
maîtres de toutes les écoles contemporaines, M. Burty se pré-
parait à publier sur chacun d'eux une étude séparée de manière à
composer par leur assemblage un livre du genre de ceux qui ont
été consacrés aux maîtres anciens. Le grand mouvement artis-
tique de la première moitié de ce siècle a témoigné d'une origi-
nalité qui justifiait cette entreprise; I'eau-forte et la lithographie
ont en effet fait preuve de qualités personnelles et intimes d'un
ordre supérieur. Les catalogues raisonnés de l'œuvre de Meryon,
de Seymour-Haden, de Henri Leys, de Paul Huet, etc., déjà
publiés, devaient être suivis par d'autres ; mais des livres spéciaux
et très-développés, consacrés récemment en France à Goya, à
Géricault, à Daubigny, — pour n'en citer que quelques-uns, —
amenèrent l'auteur à ne plus s'occuper que d'un seul ouvrage
comprenant tous les maîtres contemporains ; espérons que l'ap-
parition n'en tardera pas. Notre Catalogue offre aux amateurs de
très-importants renseignements d'un intérêt tout spécial et entiè-
rement nouveau. Les noms les plus illustres de l'art moderne s'y
. rencontrent. Dans l'œuvre de chaque maître réuni avec autant de
patience que de soin, on trouvera les plus brillants spécimens de
leur talent représentés par des épreuves de choix, par les états
les plus caractéristiques, les plus rares, les plus beaux. Il y a un
grand nombre d'épreuves qui sont absolument uniques ou de la
plus extrême rareté, mais tout ce qui n'a aucune importance
artistique et a pour seul mérite d'être rare a été écarté de cette
collection.

« La vente des collections Parguès et Lacombe, dont M. Burty

fut chargé de rédiger les catalogues, a de nouveau mis sous les
yeux du public français, il y a quelques années, les qualités par-
ticulières à la lithographie dont la découverte remonte seulement
aux premières années de ce siècle et qui a révélé, entre les mains
d'artistes tels que Bonington, Géricault, Charlet, Harding, Goya,
Delacroix, Decamps, etc., des ressources si extraordinaires et si
exquises.

« L'eau-forte, cultivée de nouveau avec tant d'ardeur de-
puis 1830, est arrivée aujourd'hui à un tel degré de popularité
que la plupart de nos grands artistes, pour ne pas dire tous, ont
abandonné l'art de dessiner sur pierre, mais personne ne peut oublier
ce que l'on doit à l'habile crayon de leurs prédécesseurs. Nous
ne croyons pas qu'il soit jamais possible, même en y consacrant
beaucoup de temps et d'argent, de réunir d'un aussi grand nombre
d'artistes une collection si complète d'œuvres dont beaucoup
furent considérées par leurs auteurs, lors des tentatives de renais-
sance de l'eau-forte, comme de simples essais ou comme un pur
passe-temps ; très-peu d'épreuves en furent en effet tirées, fort
souvent par suite de l'absence de l'outillage nécessaire à un
tirage régulier. Quant aux états ultérieurs, chacun sait avec quelle
rapidité ils se dispersent en tout sens, et combien grande est leur
importance pour établir les phases successives par lesquelles
passe une eau-forte depuis sa première morsure jusqu'à son com-
plet achèvement. Par son ensemble, la présente collection a droit
à être considérée comme un hommage historique rendu à l'art
moderne. »

Cette brève notice des commissaires-priseurs anglais n'est
que rigoureusement vraie et nous sommes convaincu que les
enchères démontreront l'exactitude de leur appréciation. Où
retrouver une épreuve de l'unique eau-forte qu'ait gravée Barye :
un Cerf et un Lynx (n° 24 du Catalogue)? de pareilles épreuves
des lithographies de Bonington, de Charlet, de Jules Dupré, de
Delacroix, de Géricault, d'Isabey, de Goya, de Raffet, etc., et
des eaux-fortes de Braquemond, de Daubigny, de Meryon, de
Flameng, de Léon Gaucherel, de Geddes, de Jules de Goncourt,
de Goya, de Seymour Haden, de Paul Huet, de Charles Jacque,
de Jules Jacquemart, d'Alphonse Legros, de Whistler, de Millet,
de Henri Leys, de la Pompadour, de Rajon, de Sir David
"Wilkie, etc.?

CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT

— Le 27 mars a eu lieu à l'hôtel Drouot la vente des OEuvres
de Marius Ramus} statuaire ; elle se composait de 46 numéros :
2 plâtres, 37 terres cuites et 7 marbres dont 3 statues de gran-
deur naturelle. On a fait, (nous ne disons pas qu'on a vendu pour
cette somme), 6,545 francs. Ç'a été un véritable désastre pour
l'infortuné sculpteur qu'on eût dû détourner de faire cette vente
aux frais si lourds pour un artiste. Nous ne désirons pas avoir à
revenir sur ce pénible sujet.

—A la dernière vacation de la première vente des Objets d'art
et d'ameublement provenant du Château de Vaux-Praslin2, le
n° 236, magnifique régulateur en bois d'ébène très-richement
garni de bronzes ciselés et dorés à l'or moulu, pièce d'aspect
vraiment monumental et datant des premières années du règne
de Louis XVI, avec mouvement par Ferdinand Berthoud, s'est
vendu 25,500 francs; le n° 237, admirable écran Louis XIV
avec une merveilleuse tapisserie des Gobelins à décor dans le
style de Bérain, 7,400 francs; le n° 239, très-belle commode

Louis XIV en marqueterie de cuivre 'sur écaille rouge très-
richement garnie de bronze ciselé et doré, 3,200 francs à M. At-
tenborough; n° 277, très-beau meuble de salon du temps de
Louis XIV en bois naturel sculpté et couvert de très-belles ta-
pisseries à larges' bouquets de fleurs sur fond clair, et se compo-
sant d'un très-grand canapé à joues et de cinq fauteuils,
7,050 francs; ^"279, deux canapés et dix fauteuils en bois
sculpté du temps de Louis XV, couverts en tapisserie des Go-
belins à sujets champêtres d'après Boucher, 25,100 francs ;
n° 280, deux canapés et huit fauteuils en bois sculpté et peint en
blanc du temps de Louis XVI, couverts en tapisserie des Gobe-
lins à larges médaillons de fleurs encadrés de guirlandes et de
festons de fleurs se détachant en couleurs sur fond vert clair,
16,050 francs; n° 290, Le Triomphe de Bacchus et Ariane
(8m,45 sur 3"',60 de haut), 24,000 francs; n° 291, Le Triomphe de
Vulcain (6™,10 sur 3™,60 de haut) 9,350 francs; n° 292, Vénus
et Apollon (2™,92 sur 3"',6o) 7,900 francs; ces trois belles tapis—

1. On peut se procurer le Catalogue, dont la rédaction a été l'objet des plus grands soins, chez M. Loizelet, 12, rue des Beaux-Arts, à Paris,
a. Voir l'Art, 2e année, tome V, page 47 et $8.
 
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