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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique française
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CHRONIQUE ETRANGERE. 287

à-dire des dessins au fusain, au crayon noir, à l'encre de Chine,
à la plume, à la mine de plomb, eaux-fortes, gravures, etc.
M. Durand-Ruel, à l'intelligente initiative duquel on doit déjà
plusieurs tentatives de décentralisation artistique, veut combler
cette lacune,et l'exposition du blanc et du s'ouvrira le ier juillet
pour fermer le 31 du même mois.

— Expositionde l'Union Centrale. — Malgré les difficultés
d'une installation qui demande les plus grands soins et un temps
relativement considérable, cette exposition sera ouverte leieraoût,
au palais des Champs-Elysées, ainsi que nousl'avons déjà annoncé.
Elle promet d'être particulièrement remarquable. La nef tout
entière, consacrée aux produits de l'art appliqué à l'industrie, est
tellement envahie qu'il est impossible de conserver les jardins.
L'orchestre, déplacé cette année, est porté en face du grand esca-
lier, au-dessus du restaurant, à la sortie de l'Est. A ses pieds, on
a réservé un parterre de fleurs ; c'est le seul qui sera maintenu.

L'escalier monumental d'une architecture grecque, à double
révolution, a ses grands paliers décorés par des boutiques qui
sont presque toutes occupées par des éditeurs, MM. Morel,
Delagrave, Ducher, Didot, Lévy. Au centre, entre les deux
rampants, M. Barbedienne.

L'escalier débouche sur une vaste antichambre qui précède le
salon réservé au Maréchal Président de la République. Ces deux
pièces seront entièrement décorées à l'aide des peintures que
M. Galland veut bien mettre à la disposition de l'Union. On a
voulu que le salon d'honneur de l'Union des Arts appliqués à
l'industrie fût réservé à l'œuvre de l'artiste qui est chargé, à
l'Ecole des Beaux-Arts, de diriger l'enseignement de la décora-
tion. Ce ne sera pas la moindre surprise de cette Exposition que
l'exhibition des grands panneaux empruntés à l'atelier du maître,
dont VArt publiait dernièrement les belles œuvres. Les meubles,
en vieux Beauvais, seront prêtés par le garde-meuble, et enfin
on verra dans le salon du maréchal un Christ en bois. parAlonso
Cano, une merveille inconnue, prêtée par le statuaire Oliva,
ainsi qu'un admirable vase grec que M. de Pontécoulant met à la
disposition de Y Union.

Le musée rétrospectif s'ouvre à droite et à gauche de l'anti-
chambre. D'un côté, au sud, il donne accès aux salles réservées
à l'Exposition des dessins des architectes de la Commission des
monuments historiques, et aux tableaux des vues de l'ancien

Paris. La porte Nord conduit aux tapisseries qui couvriront
toutes les parois des salles jusqu'au Nord-Est.

C'est là que s'étalera là plus merveilleuse réunion de tentures
qui se puisse imaginer. Les trésors du garde-meuble, ceux des mu-
sées des Gobelins et de Beauvais suffiraient seuls pour couvrir le
palais tout entier. Un choix très-étudié a été fait par la Commis-
sion du musée, qui doit réserver une partie de l'espace à cou-
vrir aux tapisseries qu'elle attend de Belgique, d'Espagne, d'Ita-
lie et d'Angleterre. Les offres sont si nombreuses qu'on a dû
limiter les envois proposés par les particuliers, et n'accepter
aucune répétition des séries que contient le mobilier national.
C'est donc à la propriété nationale que reviendra seul l'honneur
de représenter les anciennes fabriques de Beauvais, des Gobelins,
de la Savonnerie.

— Nous parlions, il y a quelques semaines, de Courbet et
des singularités de son atelier, il y a une dizaine d'années. Aujour-
d'hui le maître d'Ornans a un atelier plus digne encore d'être
décrit. Il est en Suisse, au bord du Léman, derrière Vevey, à la
Tour de Peilz. Les étrangers viennent de toutes parts le visiter.
Un de nos confrères y est allé et en a fait une pittoresque des-
cription. C'est plutôt, paraît-il, un musée qu'un atelier. Courbet
a réuni à l'étage supérieur de la maison qu'il occupe une collection
de ses œuvres et une collection de toiles d'anciens maîtres. Le
musée, comme l'indique le catalogue, « n'appartient pas à
M. Courbet, bien que M. Courbet en fasse l'explication aux
visiteurs ». Il est placé sous le nom d'un tiers qui remplit les
fonctions de majordome dans la maison.

« En entrant, on a devant soi des paysages d'hiver, placés
sur des chevalets. Courbet a fait là des études qui sont de véri-
tables tours de force ; il va révolutionner toute l'école alpestre.

« Courbet montre avec fierté des copies de Rembrandt qu'il
a faites à Munich. Il raconte complaisamment qu'il mit un jour
ses copies à la place de l'original et que personne ne s'aperçut de
la substitution.

« Il y a aussi dans le musée de Courbet un petit Raphaël,
mais il est là comme dans une maison de correccion...

« Depuis que Courbet a pris possession de cette localité, jadis
ignorée, les aubergistes font des affaires d'or. La Tour de Peilz
est non-seulement un point de promenade intéressant pour les
curieux, c'est aussi un joyeux rendez-vous... »

CHRONIQUE ETRANGERE

Angleterre. — Les travaux complémentaires de la. National
Gallery sont à peu près terminés maintenant ; ils auront pris un
peu plus de quatre ans. L'architecte, M. Barry, R. A., n'a pas
pu réaliser son plan dans toute son étendue. Nous lisons dans
VArchitect que les travaux exécutés jusqu'à ce jour consistent en
un bâtiment de briques à l'arrière, avec planches à l'épreuve du
feu, contenant de larges salles pour les étudiants, etc., etc. Ces
salles continuent les nouvelles galeries de tableaux. Des modifi-
cations ont été apportées aussi à l'entrée de Trafalgar Square.

On arrive aux nouvelles galeries par les anciennes, dont les
collections ont subi une classification nouvelle. Les Turner occu-
pent une salle où se trouvaient des tableaux de maîtres italiens.
Huit salles sont consacrées aux peintres anglais. Au centre des
nouvelles galeries se trouve une salle octogone, surmontée d'un
dôme et ornée des bustes de Gainsborough, Turner, Michel-
Ange, Raphaël, Reynolds, Hogarth, Titien et Murillo. Sur l'un
des panneaux est inscrite en lettres d'or cette parole tirée d'un
discours académique de sir Joshua Reynolds : « Les œuvres de
ceux dont la renommée a traversé les âges ont droit à une véné-
ration à laquelle les modernes ne peuvent prétendre. » Cette
salle octogone a 43 pieds de diamètre et 55 de hauteur. Quatre
corridors plancheyés de chêne y aboutissent; chacun de ces

corridors a 40 pieds de long sur 30 de large ; aux extrémités
sont des groupes de figures en relief représentant les arts, pein-
ture, sculpture, architecture ; à l'extrémité du quatrième, le
buste de la Reine.

Si l'on prend le couloir Nord, on arrive dans une grande
salle de 120 pieds de long sur 40 de large et 32 de hauteur. Sur
les murs sont inscrits les noms d'artistes célèbres, dont plusieurs
sont représentés dans la National Gallery par quelques-unes de
leurs œuvres. On remarque dans cette salle, de Paul Véronèse :
la Famille de Darius aux pieds d''Alexandre; de Sébastien del
Piombo : la Résurrection de Lazare; de Corrége : Ecce Homo ;
plusieurs autres tableaux qui se trouvaient auparavant dans
d'autres salles et deux toiles qui viennent du South Kensington
Muséum, notamment le célèbre tableau de Maclise : la scène du
théâtre dans Hamlet. Après avoir traversé les collections Turner
et Vernon, l'on entre dans une salle contenant la plus grande
partie du legs Wynn Ellis. Il y a la 94 tableaux de maîtres
flamands, hollandais, allemands, italiens, espagnols et français.

On estime que les travaux ont fait de la place pour un
millier de tableaux en plus. La dépense s'est élevée à 83,000 1. st.

— Le 19e rapport annuel des conservateurs de la galerie
nationale de portraits vient de paraître. Il constate que l'année
 
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