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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Renaud, Victor: Salon de 1876: sculpture, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0152

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SALON DE 1876

SCULPTURE

(SDITE1.)

II

sculpture monumentale

ai sons une déclaration préliminaire. Pour mettre un peu de clarté dans la
suite de cette étude sur les œuvres dont je dois m'occuper, je crois nécessaire,
dès à présent, de les disposer par groupes constituant autant d'ensembles.
Chaque partie de ce tout donnera lieu à un examen particulier.

Je commencerai donc aujourd'hui par le genre de sculpture qui devrait
avoir le plus d'importance. Les statues étant presque toujours destinées à
faire partie de monuments complexes, d'édifices auxquels elles sont inhérentes,
il est bien difficile de les considérer et de les juger séparément et loin du milieu
dont elles doivent devenir un ornement ou un complément. Dans le cas présent, il faut pourtant
se résigner ou à les étudier isolément ou à n'en pas parler du tout.

A presque toutes les grandes périodes de l'histoire des arts, soit en France, soit en Italie, on peut
remarquer dans les statues architecturales un caractère d'ensemble propre à chaque âge et à chaque
pays, et qui nous sert encore aujourd'hui à en déterminer la date.

De notre temps au contraire les architectes devenus éclectiques ne font guère que des monu-
ments qui rappellent les caractères d'un style antérieur. La sculpture, qui doit les orner, est donc
forcée de prendre, pour accompagner ces imitations, les formes les plus variées, et de se plier au sens
propre de chacune des œuvres des constructeurs, dont les sculpteurs sont et ne peuvent être, en
ce cas, que les intelligents auxiliaires.

Il est donc entendu qu'il ne faut pas chercher là une originalité bien tranchée. Nous verrons
plus loin dans des ouvrages qui ne sont pas soumis à la même tutelle, qui sont des études pures ou
des fantaisies, se développer le goût particulier à chaque artiste, son style à lui, s'il en a un, et son
individualité réelle.

Parmi les œuvres importantes dans la série qui m'occupe, je placerai au premier rang, et pour le
caractère bien déterminé, et pour les perfections de l'exécution, les deux statues que M. Paul Dubois
a détachées de l'ensemble du tombeau élevé parla ville de Nantes, dans sa cathédrale, à la mémoire du
général de Lamoricière. Ces deux statues, représentant l'une un Guerrier, l'autre une Charité avec deux
enfants sur les genoux, ont une très-grande tournure, une allure vraiment magistrale ; elles ont tout à
fait le style que M. P. Dubois a voulu leur donner. La Charité est bien chrétienne. Sa tête est d'une
expression élevée, la douceur de son regard couve bien les deux enfants auxquels elle a fait un doux
nid de son giron. Tout cela est indiscutable ; ce qui l'est moins, c'est précisément le choix du style
d'une époque absolument déterminée, et déjà fort éloignée de nous.

Le monument, au premier aspect, ne fera pas penser à un général français qui a combattu en
Algérie au milieu du xixe siècle ; et pour se bien rendre compte du nom et du genre de gloire du héros,
il faudra recourir à des inscriptions et à des dates. Les souvenirs du temps de la Renaissance, les mau-

l. Voir VArt} 2' année, tome V, page 109
 
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