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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Chronique étrangère
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Chronique de l'hôtel Drouot
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0351

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CHRONIQUE DE L'HOTEL DROtJOT.

in

fusain de M. Greenough ; et dans la sculpture, un buste de jeune
fille, œuvre très-distinguée de M. Vinçotte, Une Tragédie,
bronze plein de caractère par M. Vanderstappen, les bustes lar-
gement établis de M. Paul De Vigne, un portrait de femme,
plâtre très-réaliste mais non moins artiste de M. Julien Dillens,
et de piquantes terres cuites de M. Harzé.

— La ville de Mons s'est donné, à l'occasion de sa « ker-
messe », le luxe d'un salon de peinture dont les lions sont des
artistes montois d'un vrai talent, deux peintres, MM. Bourlard
et Hennebicq, un sculpteur, M. Brunin, et deux graveurs,
MM. Danse et Lenain.

CHRONIQUE DE L'HOTEL DROUOT
LA VENTE SCHNEIDER 1

m.

PENDANT.
(suite )

Nos lecteurs savent ce que valaient les Rembrandt de
M. Schneider, par les citations de divers journaux que nous
avons eu soin de mettre sous leurs yeux'2, et qui leur ont,prouvé
combien nos appréciations de cette galerie, si déplorablement
mêlée, étaient partagées par tout juge désintéressé dans la ques-
tion. C'est cependant de ces tableaux que l'expert n'avait pas
craint de dire : « Ces deux portraits sont des plus précieux
dans l'œuvre du maître, non-seulement par l'expression péné-
trante des physionomies, la chaleur puissante du coloris, leur
grand caractère, mais aussi par leur dimension exceptionnelle qui
les rend uniques. Ainsi que l'indique la date, ils ont été peints
deux ans après la Leçon d:anatomie, du musée de La Haye. Ils
sont restés d'une pureté absolue et d'une conservation par-
faite 3. »

Il est vrai que, pour la préface de ce même Catalogue,
M. Charles Blanc qui écrit admirablement à propos de n'importe
quelle question d'art, remplaçant le savoir par l'extrême élé-
gance du style, M. Charles Blanc s'était oublié jusqu'à risquer
des assertions du genre de celles-ci :

i° « Il ne s'y trouve pas (dans la galerie de M. Schneider),
ou il ne s'y trouve guère de morceau 'qui ne soit trié sur le
volet, et de plus, tous les noms qu'on y peut lire ont leurs seize
quartiers4 ; »

2° « ... Van Dyck,... et les deux grands maîtres de l'art
septentrional, Rubens et Rembrandt, y sont représentés par
des œuvres de choix5. »

C'est déjà passablement raide quand on songe qu'il s'agit de
trois maîtres qui n'étaient représentés que par des œuvres d'une
indiscutable fausseté ; pas un connaisseur ne s'y est laissé
prendre, à commencer par leur maître à tous, M. Etienne Le
Roy, qui assistait à la vente; l'audace des attributions était
telle qu'ils se sont contentés d'en sourire et de hausser les
épaules.

Mais après un brevet d'authenticité aussi risqué, M. Charles
Blanc, tenant à donner bonne mesure, a encore forcé la note :

3" Maintenant que les tableaux de ,1a galerie d'Hertford sont
passés en Angleterre, il n'y a plus, je crois, que la maison
Rothschild qui puisse en montrer d'aussi beaux, et j'ajoute
d'aussi bien conservés °. »

MM. de Rothschild ont dû être singulièrement flattés du

parallèle établi entre leurs inestimables trésors d'art, et cette réu-
nion de tableaux en si grand nombre frelatés.

40 » On ne trouvera jamais dans un musée ni dans une
galerie quelconque deux Teniers plus ravissants, plus parfaits,
plus purs de toute retouche, de tout dommage, que ceux de
M. Schneider7. »

M. Charles Blanc a raison, à cela près que si l'un des deux
Teniers est un chef-d'œuvre , l'autre est une ruine enrichie de
repeints8 et est rentrée dans la famille du vendeur, personne n'en
ayant voulu à 60,000 fr. L'Enfant prodigue, au contraire, a été
vivement disputé et M. le prince Paul DemidofF, qui l'a payé
130,000 fr., s'est fort judicieusement abstenu de suivre le con-
seil de M. Charles Blanc qui « estimait que l'amateur qui achètera
l'un, ne pourra se défendre d'acheter l'autre, ne sachant lequel
préférer9. »

« Ne sachant lequel préférer » est une perle d'une si belle eau
que nous serions tentés d'en rester là de nos citations, mais on
ne nous pardonnerait pas d'oublier cet autre joyau précieux :

50 « Je ne puis passer sous silence une Sainte Famille, de
Rubens, qui serait remarquée même au Louvre, et qui éclaire
toute la galerie Schneider. Enfin je ne saurais clore cette préface,
déjà longue, sans dire un mot du Greuze, qui, les yeux humides,
levés au ciel, la lèvre frémissante et l'épaule nue, fait une prière
à l'Amour10... »

Le fâcheux de l'affaire, c'est que l'assistance, sans doute trop
éclairée, a fait à ce pseudo-Rubens et à ce non moins pseudo-
Greuze l'accueil le moins flatteur. Le premier est allé rejoindre
le soi-disant Rembrandt et pour la même cause, — faute d'en-
chères,— et le second n'a pas eu un sort plus digne d'envie;
l'expert sait mieux que personne quel est l'infortuné à qui il est
resté sur les bras.

Il y a bien aussi M. Paul de Saint-Victor qui a éprouvé le
besoin de proclamer que « deux chefs-d'œuvre de Rembrandt
régnent sur cette galerie - de chefs-d'œuvre11, » et surtout le
fameux article-réclame à qui la palme revient de droit : « Le chef
glorieux de l'Ecole du Nord nous apparaît dans toute la plénitude
de sa première manière, avec deux grands portraits, en pied et de
grandeur naturelle, du pasteur Ellison et de sa femme. Tous
deux ils sont signés et datés en caractères cursifs, d'une fierté
magistrale, Rembrandt, 1-^64... Comme caractère et comme
expression, ils rappellent la gravité janséniste des portraits de
Champagne; comme exécution, ils sont de cette pâte ferme,
ambrée, lumineuse et large tout à la fois, qui caractérise sa touche
de 1633 à 1640, des petits Philosophes, du Louvre, au Ménage
du menuisier. Les Rembrandt de la galerie de M. Schneider appar-

1. Voir l'Art, ae année, tome V, pages 70 et 96.

2. Voir page 71.

3. Page Sa du Catalogue.

4. Page 5.

5. Page 6.

6. Page 6.

7. Page 12,

It. N' 38. La Famille des Teniers.

9. Page 12.

10. Page 14.

11. Page il).
 
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