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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Vosmaer, Carel: Un mot à propos de Rembrandt
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Buisseret , Augustin de: 8 mai 1876
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Lettres romaines
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0201

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LETTRES ROMAINES. 167

rique sur la paix de 1648, au musée de Rotterdam, la Prédication de saint Jean-Baptiste, chez lord Ward,
les paysages à Brunswick et à Cassel, sont des illustrations plus explicites de cette manière. Mais plus
ou moins accusée, elle se rencontre partout chez Rembrandt, et c'est d'après ces considérations que
l'on doit juger aussi la Sortie de la compagnie des gardes civiques du capitaine Banning Cock

C. Vosmaer.

8 MAI 1876

e sacrifice est consommé. Je sors du Théâtre-Français.
J'en sors profondément ému comme tous ceux qui ont
assisté à cette glorieuse représentation. Il était plus de
minuit et demi quand le rideau s'est abaissé une dernière fois.
L'art dramatique venait de perdre une de ses plus admirables
interprètes. Un tonnerre d'applaudissements avait à son entrée
en scène salué Mme Arnould-Plessy qui se retirait dans tout
l'éclat de son merveilleux talent ; des bravos enthousiastes l'ont
interrompue pendant tout le cours de cette soirée où, voulant
ajouter à nos regrets, elle s'est tour à tour montrée incom-
parable dans l'Aventurière, le Misanthrope et le Legs, et quand
elle nous a dit ses Adieux, entourée de tous ces artistes d'élite,
sociétaires et pensionnaires de la Comédie française, elle a dû
comprendre aux ovations réitérées de cette foule lettrée qui l'ac-
clamait et parmi laquelle on était heureux d'entendre M. Emile
Augier rappeler plus chaleureusement que personne l'interprète
sans rivale de Dona Clorinde, elle a dû comprendre que ce n'é-
tait pas adieu qu'on lui disait, mais que de toutes parts on lui
criait au revoir. Malgré les larmes qui remplissaient les yeux de
Mme Plessy, quand, redemandée de nouveau, elle s'est avancée
pour la dernière fois vers la rampe, — plus que chancelante et
littéralement soutenue par Febvre et Coquelin, — il me semble
bien douteux qu'elle revienne sur sa décision. Les beaux vers de
M. Sully-Prudhomme qu'elle a murmurés comme une canti-
lène suprême avec toutes les harmonies multiples de sa voix en-
chanteresse, ont évidemment été inspirés par une volonté bien
arrêtée de ne disparaître qu'au milieu d'un triomphe sans mé-
lange, d'une de ces victoires qui laissent un vide selon nous irré-
parable.

La douleur de l'adieu m'est par vous embellie,
Mais en abandonnant cette scène à jamais,

Pourrais-je déserter, comme un toit qu'on oublie,
Sans un mot de tendresse et de mélancolie,
Sans filial soupir, la maison que j'aimais?

Nous avons si longtemps fêté Molière ensemble,
Tant de fois vos regards cléments m'ont fait oser,
Quand j'épclais ses vers comme un écho qui tremble;
Je vous ai tant montré mon âme qu'il me semble
N'avoir plus en partant de masque à déposer.

Les heures d'idéal, les seules fortunées,

Je vous les dois : j'aurais à renaître, aujourd'hui,

Je choisirais encore entre les destinées

Celle où les visions peuvent être incarnées,

Où le cœur bat toujours avec les cœurs d'autrui.

Tout le deuil est pour moi qui m'en vais solitaire ;
Pour vous les soirs passés auront des lendemains.
Le temps ne force pas les chefs-d'œuvre à se taire.
Des flambeaux du génie, humble dépositaire.
Ma main lasse les cède à de plus jeunes mains.

Du moins, je viendrai voir au travers de mon voile,
Si l'ancien feu sacré luit toujours sur l'autel ;
Et, palpitante encore aux frissons de la toile,
Applaudir avec vous plus d'un lever d'étoile,
Car la France est féconde et l'art est immortel !

II y a huit jours, à la dernière représentation de Tartuffe, en
produisant une de ses élèves sous les traits de Mme Pernelle,
Mme Arnould-Plessy avait en quelque sorte fait part de sa réso-
lution de se consacrer désormais exclusivement à l'enseignement
de son art. Elle fera sans aucun doute des élèves dignes d'elle,
mais il est permis de craindre qu'elle n'en forme jamais qui
l'égalent.

Augustin de Buisserkt.

LETTRES ROMAINES

(Correspondance particulière de l'Art.)

Le Popolo Romano consacre un feuilleton, sous la rubrique
de Revue artistique, à l'Exposition de l'Académie de France à
Rome, dont nous avons donné un compte rendu sommaire Cet
article est intitulé Une Visite à la villa Médicis. M. E. Monnosi,

1. Voir l'Art, 2e année, tome V, page 69

Rome, 6 mai 1876.

qui l'a signé, commence par déclarer qu'il n'est pas artiste, et il
semble avoir voulu en donner une preuve éclatante par la défi-
nition suivante de l'art, que je traduis littéralement : « Transac-
tion de lui-même avec le beau et avec le vrai, — l'art est la

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