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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 2.1876 (Teil 2)

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Pougin, Arthur: Théatre de l'Opéra-comique: première représentation de Piccolino
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Chasrel, T: Exposition de la Société royale Belge des aquarellistes
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https://doi.org/10.11588/diglit.16690#0167

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i38

L'ART.

finale vif et bien en scène, voilà de bonnes pages, qui décèlent la I
main d'un véritable artiste. Le troisième acte est moins fertile,
quoiqu'on y puisse signaler la grande scène du carnaval, dans
laquelle M. Guiraud a fait entrer le Carnaval de sa suite d'or-
chestre, le joli petit air de Piccolino, où il a employé pour thème
et travaillé avec goût une vieille chanson populaire : // était un'
bergere; et le duo dramatique des deux femmes.

En résumé, on ne saurait trop le répéter, l'œuvre de M. Gui-
raud est des plus honorables, et révèle un artiste déjà expéri-
menté, sûr de lui, et qui a franchi la période des tâtonnements.
C'est, à tout le moins, une heureuse promesse pour l'avenir, et
un gage de prochains succès. Quelle que soit la fortune ulté-
rieure de Piccolino, —et le public des premiers soirs l'a accueilli
très-favorablement —■ on peut dire dès aujourd'hui que cet ou-
vrage classe M. Guiraud au nombre des jeunes musiciens sur les-
quels la scène lyrique et l'art national ont le plus droit de
compter.

SOCIÉTÉ ROYALE

L'exposition d'aquarelles ouverte à Bruxelles au palais ducal,
depuis le 17 avril, obtient un grand succès, et chacun félicite
la Société royale belge des Aquarellistes des dimensions mo-
destes de son exposition la dix-septième, et du choix géné-
ralement exquis des envois dont elle se compose. 11 est sage
en effet de ne pas abuser de l'aquarelle. Le procédé a son
charme tout particulier d'impromptu, de délicatesse et de fraî-
cheur, mais les ressources naturelles en sont trop restreintes
pour qu'on les prodigue. En s'efforçant d'en accroître la puis-
sance et la variété, l'aquarelliste se heurte à deux écueils égale-
ment périlleux, la confusion des genres et l'excentricité. Aussi
est-ce un véritable plaisir que d'examiner avec attention, dans
un petit Salon comme celui du palais ducal, dont le catalogue ne
compte que 148 numéros, des œuvres sincères, distinguées sans
prétention, des aquarelles en un mot, et non pas de fausses
huiles... à l'eau.

11 est fâcheux seulement que le contingent étranger ne soit
pas plus complet. L'abstention des maîtres français, et notamment
de M. Harpignies, est surtout regrettable, bien que l'aquarelle
française soit représentée par deux artistes de sérieuse valeur :
Mme la baronne Nathaniel de Rothschild, à qui de remarquables
essais d'amateur ont valu des lettres de naturalisation artistique
légitimées avec un nouvel éclat par son Portail de l'église de
Beost, Basses-Pyrénées, dont les colorations se fondent dans une
lumière très-harmonieuse, un motif original, interprété avec
autant de distinction que de franchise; et M. Edmond Morin,
qui peuple Y Avenue du Bois de Boulogne de toute une cohue
printanière, équipages élégants, chevaux fringants , piétons ahu-
ris, au milieu de laquelle son crayon spirituel et son pinceau
coquet s'amusent avec infiniment de verve.

Les Anglais aussi sont moins nombreux qu'à l'ordinaire, mais il
se fait maintenant en Angleterre une telle consommation de Water-
Colours qu'il n'y a pas trop lieu de s'étonner s'il n'en reste plus guère
pour l'exportation. Le meilleur envoi anglais est d'un Allemand
établi à Londres, M. Hubert Herkomer : La mort du Bracon-
nier. C'est un peu mélodramatique, et la facture, comme la com-
position, trahit l'école de Dusseldorf, l'influence de Knaus et de
Vautier. On ne voit que les pieds du pauvre diable qui roule au
fond d'un précipice, dont le cadre ne permet pas de mesurer la
profondeur. Son chapeau tyrolien, qui s'étale au premier plan, a
des intentions attendrissantes. Ce chapeau sans défaut vaut seul
un long poëme. Mais les personnages, accourus pour sauver

L'interprétation de l'œuvre nouvelle est bonne au point de
vue de l'ensemble, excellente en ce qui concerne quelques-uns des
artistes qui en sont chargés. La nature étrange et mélancolique
du talent de Mme Galli-Marié ladésignait tout naturellement pour
remplir le rôle de Piccolino, où elle s'est montrée parfaite de tout
point : M. Ismaël est vraiment superbe dans un personnage épi-
sodiquc et malheureusement trop effacé, celui du pasteur Tyd-,
mann; M. Barré est excellent dans Musaraigne, M. Achard très-
bien dans Frédéric, M. Bernard remarquable dans Strozzi,
M. Potel très-amusant dans le gargotier Macassane, M. Duver-
nay très-intelligent et très-élégant dans Annibal. L'ensemble est
bien complété par Mmos Franck-Duvernay, Decroix, Nadaud,
Lina-Bell et M. Dufriche. Enfin, on sent dans l'exécution géné-
rale la main d'un vrai chef d'orchestre, et M. Charles Constan-
tin a droit à tous les éloges.

Arthur Pou gin.

AQU ARELLISTES

l'infortuné camarade, un vieillard, un jeune homme, qui s'arrê-
tent pétrifiés d'épouvante, et dans le fond deux femmes désolées
qui n'osent pas avancer, ces figures sont admirablement prises
dans leurs attitudes et leurs expressions d'une saisissante tris-
tesse. Le paysage est bien traité. En somme et malgré nos pré-
férences, d'ailleurs contestées, pour ^e Pèlerinage exposé l'an
dernier par le même artiste, l'aquarelle de M. Herkomer n'en
est pas moins une des belles choses du Salon.

Parmi ses compatriotes, Allemands d'Allemagne, voici un
nouveau venu. M. le professeur Eugène Ducker, de Dusseldorf,
un professeur qui se pose en maître, avec deux marines, vues
de Capri, études d'après nature, et très-nature, une surtout, Pic-
cola marina, remarquable par l'exécution serrée des roches
grises du premier plan. Les Italiens font preuve d'adresse comme
à l'ordinaire, mais quelle que soit la virtuosité de MM. Vincenzo
Cabianca, Pio Joris, Luigi Riccardi, A. Vianelli et Nazzareno
Cipriani, ils sont distancés par un Romain au prénom espagnol,
M. Ramon Tusquets, dont le talent souple et brillant a tout
l'attrait de la surprise et toute la saveur du fruit nouveau.
L'Arabe est d'un ragoût pimenté qui fait penser à Fortuny ;
Decamps ne désavouerait pas la chaude et pittoresque lumière
de la Rue de Terentino, et la grande aquarelle M'aime-t-il? une
jeune femme effeuillant des roses, est d'un lavis large et sûr qui
en fait un modèle du genre.

M. Michel de Zichy est le seul champion de la Russie, mais
l'artiste est de taille à répondre pour un grand pays. Sa Fan-
taisie sur la boîte à couleurs est un peu... boîte à couleurs, mais
l'idée est si spirituelle, le dessin qui forme ce caprice fantasque
est si magistral qu'on oublie la crudité du ton. Dans les deux
sepias, épisodes de chasse aux cerfs en Ecosse, on admire l'habi-
leté de la mise en scène, la hardiesse du mouvement, la grandeur
de l'aspect. La Russie réclame aussi M.- Wylie, Allemand par
l'éducation artistique, maintenant installé à Bruxelles, où il a
portraituré les ruines de Y Ancienne poste ; l'aquarelle est un peu
pâteuse, mais il y a de l'esprit et du mouvement dans le dessin
des petits bonshommes qui se promènent sur la neige boueuse de
la rue de la Montagne, et les affiches, sur la palissade élevée
devant la poste, sont un amusant trompe-l'œil.

A part M. Bosboom, Mme Bisschop et deux ou trois autres
notabilités, les Hollandais sont presque tous au rendez-vous
fidèles. Voici M. Rochussen qui s'inspire du dernier succès lit-
téraire de la George Sand néerlandaise, Mme Bosboom-Tous-

EXPOSITION

de la

BELGE DES
 
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