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JE? H
EXPOSITION HISTORIQUE DE L'ART ANCIEN
LES GRANDES COLLECTIONS
AU TROC A DÉ RO1
COLLECTIONS DE MM. LES BARONS DE ROTHSCHILD2
(suite.)
ÉMAUX.
La peinture sur émail est surtout un art français, s'il faut entendre par ce terme,
non une attribution exclusive de nationalité, mais la prépondérance d'une nation quelconque
dans la culture d'une branche de l'art. Qui dans ce genre, parmi les étrangers, pourrait
opposer de sérieux rivaux à nos Pénicaud et à nos Limosin ? Qui pourrait montrer une
école aussi anciennement brillante, un aussi grand nombre d'artistes éminents ? Du reste,
la loi inflexible de toute production a consacré cette supériorité , et, pendant des siècles,
les ateliers de Limoges ont victorieusement résisté à toute concurrence.
L'art de l'émailleur complétait autrefois avec bonheur la décoration intérieure et
l'ameublement de luxe; il servait la piété et le plaisir; il faisait des triptyques, des
tableaux pour les autels des églises et les prie-Dieu des gens religieux, et des médaillons,
des plats et des aiguières pour les cabinets des courtisans et les toilettes des mondaines.
Il semblait qu'il ne dût y avoir sans lui ni chez soi élégant, ni recueillement, ni parure :
nous devons nous en féliciter, car nous y avons gagné nombre d'œuvres admirables qu'il
a semées partout et que le zèle des collectionneurs rassemble sans cesse.
Les collections de MM. les barons de Rothschild nous en font voir de très-importantes,
soit qu'il s'agisse de l'émail en grisaille, cette noble et austère peinture qui laisse de côté
toutes les séductions et toutes les ressources de la couleur, pour ne devoir ses effets
1. Voir l'Art, 40 année, tome III, page 261, et tome IV, page j.
2. Une erreur s'est glissée dans notre dernier numéro. Page 9, légende de la gravure, et page 11, ligne 8 : au lieu de bronze,
il faut lire argent.
ncadrement tiré de l'ouvrage intitulé : ■ Fêtes publiques données par la ville de Paris à l'occasion du mariage de Monseigneur le Dauphin, les 25 et 26 février MDCCLXX
Tome XV. 4
JE? H
EXPOSITION HISTORIQUE DE L'ART ANCIEN
LES GRANDES COLLECTIONS
AU TROC A DÉ RO1
COLLECTIONS DE MM. LES BARONS DE ROTHSCHILD2
(suite.)
ÉMAUX.
La peinture sur émail est surtout un art français, s'il faut entendre par ce terme,
non une attribution exclusive de nationalité, mais la prépondérance d'une nation quelconque
dans la culture d'une branche de l'art. Qui dans ce genre, parmi les étrangers, pourrait
opposer de sérieux rivaux à nos Pénicaud et à nos Limosin ? Qui pourrait montrer une
école aussi anciennement brillante, un aussi grand nombre d'artistes éminents ? Du reste,
la loi inflexible de toute production a consacré cette supériorité , et, pendant des siècles,
les ateliers de Limoges ont victorieusement résisté à toute concurrence.
L'art de l'émailleur complétait autrefois avec bonheur la décoration intérieure et
l'ameublement de luxe; il servait la piété et le plaisir; il faisait des triptyques, des
tableaux pour les autels des églises et les prie-Dieu des gens religieux, et des médaillons,
des plats et des aiguières pour les cabinets des courtisans et les toilettes des mondaines.
Il semblait qu'il ne dût y avoir sans lui ni chez soi élégant, ni recueillement, ni parure :
nous devons nous en féliciter, car nous y avons gagné nombre d'œuvres admirables qu'il
a semées partout et que le zèle des collectionneurs rassemble sans cesse.
Les collections de MM. les barons de Rothschild nous en font voir de très-importantes,
soit qu'il s'agisse de l'émail en grisaille, cette noble et austère peinture qui laisse de côté
toutes les séductions et toutes les ressources de la couleur, pour ne devoir ses effets
1. Voir l'Art, 40 année, tome III, page 261, et tome IV, page j.
2. Une erreur s'est glissée dans notre dernier numéro. Page 9, légende de la gravure, et page 11, ligne 8 : au lieu de bronze,
il faut lire argent.
ncadrement tiré de l'ouvrage intitulé : ■ Fêtes publiques données par la ville de Paris à l'occasion du mariage de Monseigneur le Dauphin, les 25 et 26 février MDCCLXX
Tome XV. 4