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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Chennevières, Henry de: Les Slodtz: décorateurs de pompes funèbres et de fêtes de cour
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0301
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Fragment d'une frise peinte par Galland. —

Dessin de H. Scott, gravure de Puyplat.

LES SLODTZ

DÉCORATEURS

DE POMPES FUNÈBRES

ET DE FÊTES DE COUR

orsque rhomme honore la mort en son semblable, il salue dans le
deuil qui passe le mérite supposé d'une existence éteinte. Et, chose
étrange ! jamais il n'estime avoir assez fait pour ceux qui cessent
de vivre, s'il ne les célèbre avant leur complète disparition. Ce
besoin d'environner la tombe des marques d'une grandeur que la
vie vient parfois de démentir, est le mystère de l'humanité. Elle
apporta cet instinct en naissant : ni l'éducation, ni les milieux ne le
détruisent.

Lettre tirée d'un manuscrit du XVIIe siècle.

Les anciens avec le bûcher fatal, l'urne funéraire, les tristes
pleureuses ; le christianisme et ses prières, ses hymnes, ses céré-
monies, ses espérances ; les tribus sauvages avec leurs usages

bizarres, ont déployé pour les morts tout l'appareil des grands jours. Sous l'ancienne monarchie
française, il n'est pas de réjouissances publiques, pas de mariages de princes, pas de triomphes,
qui puissent égaler les pompes funèbres de Notre-Dame ou de Saint-Denis.

Le xvinc siècle, l'époque des plus joyeuses fêtes de Versailles, fut aussi le temps des
plus beaux deuils de cour. — Ces hommes qui ne craignaient qu'une chose, l'ennui, se
complaisaient clans la vue d'un catafalque. Faut-il dire qu'ils changèrent la théorie des décorations
funèbres du siècle précédent? Le Brun organisa de royales funérailles pour les princes, à Saint-
Denis, à l'Oratoire pour Séguier, son protecteur; Van der Meulen dessina de curieuses obsèques
à Notre-Dame; mais ces peintres, tout habiles qu'ils fussent, présageaient peu les jolies ordonnances
des trois décorateurs de la cour de Louis XV : les frères Slodtz.

Ces artistes, au nom modeste d'ailleurs, furent les rois du catafalque. Qu'on ne sourie point.
— L'édifice funèbre qui s'élevait dans l'église métropolitaine, à chaque mort illustre, n'était pas
laissé, comme de nos jours , aux mains de manœuvres , qui disposent statues et emblèmes tarifés
qu'un entrepôt divise par classes. Peintres, statuaires, décorateurs, réunissaient leurs efforts autour
du cénotaphe; ils en composaient un monument que Paris visitait et dont les chroniques détail-
laient l'aspect ingénieux et varié. Et les propos, les dires, les conversations, les petits riens de la
cour et de la ville, célébraient les Slodtz, comme s'ils fussent devenus des artistes fameux. En
vérité, c'étaient d'habiles gens1. Tour à tour dessinateurs du cabinet du Roi, ils partagèrent avec

i. Sébastien-Antoine Slodtz ("'-17D4), Paul-Ambroise (1702-1758), et Michel-Ange Slodtz (1705-1764) étaient fils de Sébastien Slodtz
(1655-1726!, originaire d'Anvers et élève de Girardon. Leur talent de sculpteurs reste fort contestable. Michel-Ange Slodtz est le plus célèbre.
Il a fait quelques ouvrages remarqués : à Saint-Pierre de Rome un Saint Bruno, à Saint-Louis-des-Français le mausolée de Wleughels,

Tome XXVI. 34

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