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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Chronique française et étrangère
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Nécrologie
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0300

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264

L'ART.

fumée sur la toiture, où travaillaient des zingueurs, ont donné
l'alarme. Mais les clefs du théâtre se trouvant chez l'architecte,
il fallut, pour ne point perdre de temps, enfoncer les énormes
portes en chêne de l'édifice, que les flammes envahissaient
déjà de toutes parts.

La salle des peintures a été la première réduite en cendres,
et, à l'arrivée des pompiers qui se sont fait attendre près
d'une heure, les services d'appel en cas d'incendie n'ayant
pas fonctionné, le magnifique théâtre national, un des plus
beaux ornements de Prague, ne formait plus qu'un immense
brasier. . .

On a cependant sauvé, en les jetant par les fenêtres, une
partie des décors, des costumes, des appareils, des archives,
qui ont été recueillis dans l'île Sophie et au palais Lazansky.

On n'a pas de mort à déplorer, mais une trentaine de
personnes, qui se tenaient appuyées à une balustrade près de
la Ferdinandstrasse, ont été blessées, cette balustrade ayant
cédé sous leur poids et les ayant précipités dans la rue d'une
assez grande hauteur.

Quant à la cause du sinistre, elle est attribuée à la chute
du plomb fondu dont se servaient les zingueurs occupés à
réparer le paratonnerre du théâtre. Le réchaud, s'étant ren-
versé, a communiqué le feu à la toiture, et les malheureux
ouvriers, saisis d'effroi et n'ayant aucun moyen d'éteindre les
flammes, se sont enfuis.

Belgique. — Un congrès musical se réunira du 11 au
13-septembre à Malines. Il est organisé parla Société royale
la Réunion lyrique de cette ville, sous le patronage du roi, la
présidence d'honneur du ministre de l'intérieur, et les auspices
de l'administration communale. Les organisateurs ont natu-
rellement donné à la musique une place importante dans les
fêtes qui auront lieu à l'occasion du congrès. Quatre concerts
le premier jour, trois le second, et un le troisième; total huit,

sans parler du carillon qui se fera entendre lundi à midi. Le
congrès a pour but essentiel d'assurer le développement du
rôle des sociétés musicales, d'améliorer l'organisation des
concours et des fêtes musicales. La réception solennelle des
membres du congrès aura lieu dimanche 11 septembre, à
onze heures, par les différentes sociétés et l'autorité commu-
nale de Malines.

— La ville de Verviers vient de rendre un solennel hom-
mage aux restes de Henri Vieuxtemps, le violoniste. Ses
cendres ont été transportées dans cette ville le 28 août, et y
ont été reçues par les autorités de la ville, le bourgmestre,
M. Ortmans-Hauzeur, ses échevins, tous en uniforme ; les
députés de l'arrondissement, les sociétés chorales, et un grand
nombre d'artistes distingués.

Le cercueil de Vieuxtemps était placé à l'intérieur d'un
corbillard que traînaient six chevaux caparaçonnés. Le cortège
s'est dirigé vers la place du Martyr en suivant les principales
rues de Verviers, et s'est arrêté à l'une des extrémités de la
place, où des discours ont été prononcés par le bourgmestre
de Verviers et par M. Radoux, directeur du Conservatoire de
Liège, qui ont retracé la vie du compositeur et du virtuose
renommé.

M. Radoux a parlé des œuvres de Vieuxtemps; il a eu un
souvenir touchant lorsqu'il a rappelé le dernier concerto du
grand violoniste, celui qu'il composa à la demande de Fétis et
qu'il exécuta à une séance de l'Académie de Belgique. Vieux-
temps avait introduit dans ce concerto l'air de Grétry : « Où
peut-on être mieux qu'au sein de sa famille. »

Le cortège s'est mis ensuite en marche vers le cimetière,
où s'est produit un incident assez émouvant. M. Ysaïe, élève
de Vieuxtemps, qui avait porté derrière le char funèbre le
violon de son maître, a voulu prononcer quelques paroles
d'adieu, mais la douleur l'en a empêché.

NECROLOGIE

— On annonce la mort de M. de Pietro Cossa, poète-
chanteur dramatique célèbre en Italie. On connaît de lui
Néron, Messaline, Cléopâtre et les Borgia. Sa dernière
pièce, intitulée les Napolitains en 1/<)<), a été représentée
pour la première fois à Rome l'an passé.

— Le 26 août est mort, à Londres, M. Charles-Lamb
Kinney, auteur dramatique et critique très estimé. Né à
Londres en 1828, Charles-Lamb Kinney, — filleul du célè-
bre artiste dramatique Charles Lamb,—débuta dans le jour-
nalisme dès l'âge de dix-neuf ans et n'a cessé de produire
depuis cette époque des livres, des articles de journaux et
des pièces de théâtre, très estimés et qui lui valurent
l'amitié des Dickens, des Thackeray et autres brillants
écrivains de sa génération. Parmi ses principaux ouvrages,
il faut citer les Portes de l'Orient, une Biographie de
Balfe et une Vie de Balzac qui a eu les honneurs de la
traduction en plusieurs langues.

Charles-Lamb Kinney a, en quelque sorte, servi de
parrain à l'opéra-bouffe moderne sur la scène anglaise.
C'est lui, en effet, qui a écrit les librettos anglais de la
Grande-Duchesse, de la Princesse de Trébi^onde, de la
Belle Hélène et d'autres ouvrages d'Offenbach.

Dans sa jeunesse, M. C. L. Kinney s'associa avec M. de

Lesseps pour lancer le projet de percement de l'isthme de
Suez; il prit une grande part également à l'organisation
du service de transports pour la guerre de Crimée.

— Victor Coche, le flûtiste bien connu, mari de
M"10 Coche, qui fut longtemps professeur de piano au
Conservatoire, vient de mourir. Il était âgé de soixante-
quatorze ans.

Victor Coche laisse une méthode de flûte et un nom-
bre considérable de morceaux pour cet instrument. C'était
un artiste des plus distingués, dont le talent et le carac-
tère étaient vivement appréciés de tous ceux qui le
connaissaient.

— Un autre musicien vient de mourir, Emile Ettling,
le compositeur bien connu de musique de danse.

Il a été enlevé presque subitement à Contréxeville, où
il avait l'habitude de se rendre chaque année. Il est mort
le 26 août; trois jours après, le 29, son fils le suivait dans
la tombe.

Emile Ettling a composé une grande quantité de
valses, polkas et mazurkas, dont quelques-unes ont été
de véritables succès.

Il a également fait représenter quelques opérettes aux
Bouffes et sur d'autres scènes de genre.

Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VÉRON.
 
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