DOI Artikel:
Carr, J. Comyns: Expositions de la "Royal Academy" et de la "Grosvenor Gallery", [3]
DOI Artikel:Isola, Giuseppe: La Cathédrale de Gênes
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0287
LA CATHÉDRALE DE GÊNES. 253
En somme, le niveau du Salon de la Royal Academy s'est indiscutablement élevé; il est
permis de penser que l'émulation qu'a nécessairement engendrée l'utile et magnifique création de
la Grosvenor Gallery, par Sir Coutts Lindsay, est loin d'avoir été étrangère à cet excellent
résultat.
La courtoisie prescrit de ne point passer sous silence les exposants étrangers; rien ne serait
plus agréable que d'avoir à leur consacrer une longue étude; malheureusement ils n'étaient très
brillamment représentés que par M. Cecil van Haanen, un Hollandais de Venise que recommande
un grand talent de dessinateur et de coloriste. Quant à M. Fantin-Latour, son Portrait de
M"c L. R. est distingué comme tout ce qu'il fait, mais n'ajoute rien à la réputation de cet artiste
dont nous nous rappelons maintes œuvres supérieures.
J . C o m y n s C a r r.
LA CATHÉDRALE DE GÊNES
'antique cathédrale de la capitale
de la Ligurie a fait de tout temps
et fait encore de nos jours l'objet
d'études constantes de la part des
savants qui se consacrent à l'his-
toire locale, et de la part de ceux
qui se livrent à des recherches
artistiques. On n'a pas cependant
encore une description exacte des
chefs-d'œuvre de peinture et de
sculpture dont elle est remplie, et
il serait digne du journal l'Art
d'en publier une avec de bons
dessins. En attendant, nous croyons à propos de donner de ce monument célèbre une description
générale qui puisse mettre le lecteur en état de se faire une idée nette de son importance
artistique et archéologique.
Les documents anciens font mention de cette église dès la fin de l'année 878, époque à
laquelle l'évêque Sabatinus y transporta de la villa Mattusiana, — le San Remo de nos jours, —■
les reliques de saint Romulus; ils enregistrent sous la date de 1100 la délibération par laquelle les
consuls résolurent de la reconstruire avec magnificence. On en trouve le résultat dans cette
merveilleuse façade, dans ces trois superbes portes uniques clans leur genre et qui font l'admi-
ration des connaisseurs. C'est une singulière architecture, d'un style gothico-moresque remarquable
par la richesse et la variété des marbres employés dans la construction et la décoration. L'intérêt
artistique et l'effet de l'ensemble sont encore accrus par la grande quantité de bas-reliefs en
marbre qui s'y trouvent placés clans ce double but. Ils sont de style gréco-romain et représentent
des sujets mythologiques ; beaucoup d'entre eux sont évidemment des sarcophages et des urnes
cinéraires du paganisme.
Une attention particulière doit s'attacher aux deux portes des côtés, et surtout à la porte
orientale ; la forme des chapiteaux, le goût des ornements composés de figures d'hommes, de
femmes ou d'animaux, rappelant ceux de Saint-Michel de Pavie, ne laissent aucun doute sur
leur origine lombarde. Ce qui accroît l'intérêt de ces deux portes, c'est une architrave d'ordre
En somme, le niveau du Salon de la Royal Academy s'est indiscutablement élevé; il est
permis de penser que l'émulation qu'a nécessairement engendrée l'utile et magnifique création de
la Grosvenor Gallery, par Sir Coutts Lindsay, est loin d'avoir été étrangère à cet excellent
résultat.
La courtoisie prescrit de ne point passer sous silence les exposants étrangers; rien ne serait
plus agréable que d'avoir à leur consacrer une longue étude; malheureusement ils n'étaient très
brillamment représentés que par M. Cecil van Haanen, un Hollandais de Venise que recommande
un grand talent de dessinateur et de coloriste. Quant à M. Fantin-Latour, son Portrait de
M"c L. R. est distingué comme tout ce qu'il fait, mais n'ajoute rien à la réputation de cet artiste
dont nous nous rappelons maintes œuvres supérieures.
J . C o m y n s C a r r.
LA CATHÉDRALE DE GÊNES
'antique cathédrale de la capitale
de la Ligurie a fait de tout temps
et fait encore de nos jours l'objet
d'études constantes de la part des
savants qui se consacrent à l'his-
toire locale, et de la part de ceux
qui se livrent à des recherches
artistiques. On n'a pas cependant
encore une description exacte des
chefs-d'œuvre de peinture et de
sculpture dont elle est remplie, et
il serait digne du journal l'Art
d'en publier une avec de bons
dessins. En attendant, nous croyons à propos de donner de ce monument célèbre une description
générale qui puisse mettre le lecteur en état de se faire une idée nette de son importance
artistique et archéologique.
Les documents anciens font mention de cette église dès la fin de l'année 878, époque à
laquelle l'évêque Sabatinus y transporta de la villa Mattusiana, — le San Remo de nos jours, —■
les reliques de saint Romulus; ils enregistrent sous la date de 1100 la délibération par laquelle les
consuls résolurent de la reconstruire avec magnificence. On en trouve le résultat dans cette
merveilleuse façade, dans ces trois superbes portes uniques clans leur genre et qui font l'admi-
ration des connaisseurs. C'est une singulière architecture, d'un style gothico-moresque remarquable
par la richesse et la variété des marbres employés dans la construction et la décoration. L'intérêt
artistique et l'effet de l'ensemble sont encore accrus par la grande quantité de bas-reliefs en
marbre qui s'y trouvent placés clans ce double but. Ils sont de style gréco-romain et représentent
des sujets mythologiques ; beaucoup d'entre eux sont évidemment des sarcophages et des urnes
cinéraires du paganisme.
Une attention particulière doit s'attacher aux deux portes des côtés, et surtout à la porte
orientale ; la forme des chapiteaux, le goût des ornements composés de figures d'hommes, de
femmes ou d'animaux, rappelant ceux de Saint-Michel de Pavie, ne laissent aucun doute sur
leur origine lombarde. Ce qui accroît l'intérêt de ces deux portes, c'est une architrave d'ordre