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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Colvin, Sidney: Études sur quelques maîtres graveurs du XVe et du XVIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0310

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ÉTUDES

S U R

QUELQUES MAITRES GRAVEURS

DU XVe ET DU XVIe SIÈCLE1

IV

raveu r , orfèvre, et peintre, Martin Schongauer est en cette triple
qualité Tune des figures les plus importantes et en même temps les
plus énigmatiques que le xve siècle présente à celui qui étudie l'art
des pays septentrionaux. Sa vie et son œuvre s'accomplirent dans la
seconde moitié de ce siècle à Colmar en Alsace. Grande fut sa répu-
tation de son vivant, et tous les écrivains qui ont touché à cette
époque de l'art se sont faits les échos de cette gloire. Néanmoins
sa carrière présente une série de problèmes dont on a donné des
solutions sur lesquelles les critiques modernes ne sont point tombés
d'accord. Comme graveur, nous avons, il est vrai, de Martin

gravé par Israël van Mecliencn (fin du XVe siècle.)

Schongauer une intime et positive connaissance. Ce savoir est basé
sur une série de cent planches et plus, portant au bas les initiales M. S., séparées par une
figure qui ressemble à une croix dont le bras gauche se termine en forme de faucille. Le
lecteur sait que ces planches comptent parmi les plus coûteux et les plus désirables objets des
recherches des amateurs. Dans l'œuvre gravé ainsi signé se développe une personnalité unique
à ses divers états de croissance. Vasari et ceux qui ont écrit après lui sur ce sujet ont été
unanimes à reconnaître là l'œuvre de Martin Schongauer, et il n'y a pas la moindre raison de
mettre en doute cette paternité.

Mais c'est avant tout sur ses mérites comme peintre que reposait la renommée que ses
contemporains accordaient à notre maître. Un historien d'Alsace, qui écrivait fort peu d'années
après la mort de l'artiste, Wimpheling, parle de la foule des artistes qui se pressaient dans les
églises de Colmar et de Schlestadt pour copier ses retables, et qui tous d'une voix déclaraient
que rien n'en pouvait dépasser l'élégance et la suavité. Wimpheling ajoute que les tableaux du
maître se. vendaient non seulement dans sa patrie, mais encore en Italie, en Espagne, en France,
en Angleterre et en d'autres parties du monde. Beaucoup d'autres témoignages viennent à l'appui
de l'assertion de Wimpheling ; ce qui n'empêche pas que, de nos jours, ce soit avec peine que le
caractère et la personnalité de Schongauer comme peintre se laissent saisir et identifier. Il n'existe
point de peintures authentiques qui portent sa signature, son monogramme ou ses initiales. Et tandis
que de toutes les œuvres qu'on a l'habitude de lui attribuer clans son propre pays, une seulement
a trouvé définitivement grâce devant la critique, cette même critique n'a pas encore ratifié les
hypothèses d'après lesquelles on a reconnu sa touche dans des œuvres jusqu'ici regardées comme
anonymes.

Si la personnalité de Martin Schongauer comme peintre a défié ainsi nos investigations, une
plus grande obscurité encore recouvre les événements et les détails principaux de son existence.

i. Voir l'Art, 4e année, tome II, pages 149 et 180; 5e année, tome I", page 221, et tome II, page 217.
 
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