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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Yriarte, Charles: Lettres de Milan, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0130

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ii4

L'ART.

disséminés lui offrent la variété qu'il cherche, et un repos
agréable et encore plein d'intérêt.

Milan s'était vraiment mis en frais pour cette circons-
tance et, pour un peu, l'étranger ayant des relations et pouvant
pénétrer dans les familles, se serait cru à la season de Londres,
au milieu de ce mouvement et de ces divertissements multiples.
11 y avait cependant à lutter contre une concurrence formi-
dable; c'est le temps, en effet, où les Milanais quittent la ville
pour les villas des environs, et si on se figure Paris ou Londres
toujours fréquentés, même en temps caniculaire (parce que les
deux Amériques, les États-Unis, le Brésil, Lima, le Paraguay,
l'Uruguay et les républiques de l'Equateur viennent prendre la
place des Parisiens ou des Londonnais), on peut aisément ima-
giner que Milan, aux jours torrides de juillet, ne garde de ses
habitants que ceux que des fonctions administratives ou une
occupation quotidienne forcent à un séjour permanent. Cette
fois, on a reculé le départ jusqu'aux derniers jours de juin, et
on a prolongé l'hiver et les réceptions. La Scala elle-même est
restée ouverte, et nous avons dû à cette circonstance d'en-
tendre enfin le fameux Méphisto de Boïto, que toute l'Europe
connaîtra bientôt, excepté nous, et le ballet Excelsior, qui est
bien, de mémoire d'amateur, le plus extraordinaire ballet qu'on
ait jamais vu. On sait que l'Italie est le pays classique de ces
sortes de divertissements, mais jamais on n'avait eu l'idée de
mettre en ballet les prodiges de l'industrie : le télégraphe, le
téléphone, le percement de l'isthme de Suez, du Mont-Cenis,
la lutte enfin du progrès contre l'esprit des ténèbres. Le maître
qui a signé cette oeuvre, au point de vue de la conception, sait
à peine écrire, dit-on, et était naguère encore un homme de

métier manuel; rien n'est plus ingénieux et ne va plus directe-
ment à l'imagination des masses. On dit que Paris empruntera
Excelsior à Milan. Il faut le souhaiter ; avec nos moyens
d'action, avec le soin que l'Opéra apporte aux costumes, la
magie de talent de nos décorateurs et un certain sentiment
d'harmonie qui distingue l'Académie nationale de musique, on
devrait arriver ici à un effet prodigieux.

L'ouverture de l'exposition avait été aussi pour la munici-
palité de Milan l'occasion de finir certains travaux, de pré-
senter la ville sous son aspect le plus séduisant; on y a réussi.
C'était aussi le moment d'inaugurer le Musée Poldi-Pezzoli,
légué par l'honorable amateur de ce nom à la ville de Milan,
installé dans le palais et même dans l'appartement privé qu'il
habitait de son vivant; ce programme a été rempli. Après avoir
souvent admiré la collection chez celui qui l'avait formée, nous
l'avons revue à l'état de collection publique dans le même local
approprié définitivement, formant un ensemble d'une véritable
importance qui mérite qu'on s'y arrête, qu'on le décrive et
même qu'on l'illustre. Le public n'avait pu jusqu'ici connaître
qu'une faible partie des objets d'art rassemblés par Poldi-
Pezzoli, à deux reprises différentes, lors de la première expo-
sition rétrospective au palais Brera, et, dans une occasion plus
récente, au Salone du Corso Venezia, où VArmeria avait surtout
attiré l'attention des amateurs. Nous parcourrons prochaine-
ment les neuf salles qui forment la fondation, et on pourra
juger de l'importance du legs que le cav. Gian Giacomo
Poldi-Pezzoli d'Albertone a fait en mourant à sa ville natale.

Charles Yriarte.

(La suite prochainement.}

NOTRE BIBLIOTHÈQUE

CCLX1I

Inventaire des autographes et documents historiques, réunis par
M. Benjamin Fillon; décrits par Etienne Charavay, archi-
viste paléographe. Deux volumes in-4" de xu-240 et 368 pages.
Paris, Charavay frères. 1878-1879.

Ces deux volumes contiennent 2426 notices d'autographes
divers, dont les plus importants sont analysés et résumés ;
souvent même ils sont entièrement transcrits, ou reproduits
en fac-similé. Elles sont partagées en i5 séries, selon le clas-
sement déterminé par M. Benjamin Fillon :

I. Initiateurs, inventeurs. — io5 autographes.
II. Chefs de gouvernements. — iq3 autographes.

III. Hommes d'Etat; personnages politiques.— 168 auto-

graphes.

IV. Révolution française. — i85 autographes.

V. Navigateurs, explorateurs. — 21 autographes.
VI. Savants, érudits. — 180 autographes.

VIL Ecrivains. —■ 660 autographes.
VIII. Artistes dramatiques. — 66 autographes.
IX. Architectes, sculpteurs, peintres, graveurs. —
713 autographes.

X. Musiciens. — 133 autographes.

Un troisième volume, dont la mort de M. Benjamin Fillon
n'empêchera pas la publication prochaine complétera la série
et comprendra :

XI. Clergé catholique.

XII. Réformateurs et réformés.

XIII. Hommes de guerre.

XIV. Vendée contre-révolutionnaire

XV. Célébrités diverses.

Pour plus de facilité dans les recherches, chacune de ces
séries est divisée par nationalité, et l'ordre des autographes
est déterminé par la date de naissance de leurs auteurs.
Chaque nom est accompagné d'une courte notice et d'une
appréciation qui résume en quelques mots précis et nets
l'opinion personnelle de M. Benjamin Fil-

lon, surtout en ce qui ^s§^i_«» concerne les hommes

de la Révolution, les ^f^^i^" artistes et les musi-
ciens. Pour les autres, vSraiLi M- Ét. Charavay dé-
clare qu'il doit beau- "^'^lilonP coup aux notes de
M. B. Fillon, mais ^lalfc® qu'il ne s'est pas

astreint à les repro- Cachet duire littéralement:

« Pour la rédac- *-'e tion du catalogue de

i ' • 1 • Mlle Sarah Iiernhardt. , ,

la série des artistes et de celle des musi-

ciens, écrit M. Et. Charavav, je me suis, la plupart du temps,
servi des notices inscrites par M. B. Fillon au recto des che-
mises de chacun de ses autographes. Aussi dois-je lui laisser
l'entière responsabilité des appréciations sur la nature du
talent, le caractère privé ou la vie publi-

que des personnages t>tâSS§Sç:-^ dont les noms sont
mentionnés dans cette /partie de mon inven-
taire. Ces -apprécia- ■■Sr^tt^mW t'ons sont empreintes
d'un cachet trop per- \IJfc^gf^J/|p sonnel, pour qu'il ne
m'ait pas semblé bon (X^^^^^j^» de leur conserver leur
saveur originelle, au V^%?5pçg-îêf> " risque de laisser sub-
sister certaines répé- titions de mots, cer-
taines rudesses de Cachet langage. L'ensemble
forme un tout qui Germain Pillon. n est pas sans intérêt,
comme aperçu géné- ral sur l'art depuis les
débuts de la Renaissance jusqu'à nos jours, formulé par un
amateur vivant loin de Paris, au fond de la Vendée. »

On ne peut qu'applaudir au parti qu'a pris M. Ét. Charavay.
Les amis de M. B. Fillon auront toujours plaisir à retrouver
dans ces appréciations, la précision du langage, la sincérité et
 
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