La grande médaille d'honneur pour la sculpture a
été vivement disputée cette année. Les deux concur-
rents étaient MM. Allar et Gautherin, auteurs, le
premier, d'un groupe en marbre, la Mort d'Alceste; le
second, d'un groupe en marbre appartenant à la ville
de Paris et dont le sujet est le Paradis perdu. Chacun
des deux groupes a une valeur considérable et on
comprend les hésitations des artistes qui avaient à
opter non seulement entre deux ouvrages, mais en
quelque sorte entre deux tendances. 11 y a peut-être
dans M. Allar un ensemble mieux équilibré, une somme
plus complète de talent : le défaut est plus difficile à
saisir et à signaler. Mais dans son rival on trouve, à
côté de parties relativement faibles, des morceaux
plus puissants, plus significatifs, et surtout plus dans
le courant des idées modernes.
M. Allar, auquel la médaille d'honneur a été
buste de m. e. Frosmont, de Dieppe. décernée, est connu et apprécié depuis longtemps par
Dessin de E. Millet de Marcilly, d'après son marbre. i irc-rr e s * j
- le public. Sa lohe hmire représentant un hnfant des
(Salon de 1881.) .
Abru\\es a déjà obtenu avant d'être en marbre un
grand et légitime succès. 11 a donné là une note de réalité, dont l'élégance est puisée exclusive-
ment dans le spectacle de la nature. Le sujet est des plus simples : un enfant qui porte de l'eau
dans un vase; si le mouvement est gracieux, si la forme est exquise, c'est en raison d'un choix
judicieux de l'artiste qui, aux prises avec la nature, a préféré tel geste à tel autre, et entre une
foule d'enfants se livrant au même exercice a choisi celui qui présentait la meilleure allure.
i. Voir l'Art, y' année, tome II, pages 156, 180, 207, 2-25, 249, 273 et 297, et tome III, pages 5 et 2S.
Tome XXVI.
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été vivement disputée cette année. Les deux concur-
rents étaient MM. Allar et Gautherin, auteurs, le
premier, d'un groupe en marbre, la Mort d'Alceste; le
second, d'un groupe en marbre appartenant à la ville
de Paris et dont le sujet est le Paradis perdu. Chacun
des deux groupes a une valeur considérable et on
comprend les hésitations des artistes qui avaient à
opter non seulement entre deux ouvrages, mais en
quelque sorte entre deux tendances. 11 y a peut-être
dans M. Allar un ensemble mieux équilibré, une somme
plus complète de talent : le défaut est plus difficile à
saisir et à signaler. Mais dans son rival on trouve, à
côté de parties relativement faibles, des morceaux
plus puissants, plus significatifs, et surtout plus dans
le courant des idées modernes.
M. Allar, auquel la médaille d'honneur a été
buste de m. e. Frosmont, de Dieppe. décernée, est connu et apprécié depuis longtemps par
Dessin de E. Millet de Marcilly, d'après son marbre. i irc-rr e s * j
- le public. Sa lohe hmire représentant un hnfant des
(Salon de 1881.) .
Abru\\es a déjà obtenu avant d'être en marbre un
grand et légitime succès. 11 a donné là une note de réalité, dont l'élégance est puisée exclusive-
ment dans le spectacle de la nature. Le sujet est des plus simples : un enfant qui porte de l'eau
dans un vase; si le mouvement est gracieux, si la forme est exquise, c'est en raison d'un choix
judicieux de l'artiste qui, aux prises avec la nature, a préféré tel geste à tel autre, et entre une
foule d'enfants se livrant au même exercice a choisi celui qui présentait la meilleure allure.
i. Voir l'Art, y' année, tome II, pages 156, 180, 207, 2-25, 249, 273 et 297, et tome III, pages 5 et 2S.
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