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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Courrier des musées
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Expositions
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Chronique française et étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0134

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COURRIER DES MUSEES
LXXIII

France. — « On sait que Mmc Thicrs a laissé à l'Etat, pour
être placés dans une salle spéciale du musée du Louvre, les
objets qui faisaient l'ornement du cabinet de l'illustre homme
d'État.

« MiIe Dosne a chargé M. Charles Blanc de cataloguer
complètement ces objets et, d'autre part, elle s'est entendue
avec M. le ministre de l'instruction publique pour qu'une salle
du musée du Louvre fût aménagée de manière à rappeler
autant que possible le cabinet de M. Thiers ; un contrat a
même été signé dans ce sens entre les intéressés. La collection
se compose de bronzes, de terres cuites, de copies de tableaux
célèbres faites pour la plupart à l'aquarelle, et d'un grand
nombre d'assiettes de vieux Sèvres. »

Cette note, qui a paru dans tous les journaux, est exacte à
un détail près, détail de sérieuse importance. C'est à M. Charles
Mannheim, le savant et si honorable expert, dont M. Thiers
faisait le plus grand cas, que Mmc Thiers s'est adressée pour
rédiger l'inventaire, véritable catalogue des oeuvres d'art qui
composaient la collection de son mari. M. Mannheim s'en est
acquitté avec l'extrême conscience et le goût qu'il apporte en

toutes choses. Si M. Charles Blanc fait un catalogue, il se
bornera à parer de sa prose le savoir d'autrui, et ce sera fort
heureux pour la réputation de collectionneur sérieux qu'avait
justement l'ancien Président de la République. Nous avons la
preuve que tout récemment le critique deux fois académicien
dont l'Art a mis la science en pleine lumière faisait deman-
der à M. Charles Mannheim communication de son travail.

C'est aussi à M. Mannheim, et à M. Mannheim seul, qu'ap-
partient l'excellente idée de disposer au Louvre la collection
de M. Thiers, comme elle l'était dans l'hôtel delà place Saint-
Georges. Il a dès le premier jour insisté auprès de Mmo Thiers
pour recommander l'adoption de cette mesure, prescrite en
quelque sorte par la nature même des objets d'art et de haute
curiosité qu'elle avait résolu d'offrir au musée du Louvre.

Allemagne. — Le musée de Berlin vient de recevoir en
cadeau de-la part de la princesse impériale un tableau de
Rembrandt, un Changeur ; cette précieuse toile est datée
de 1627; le maître n'avait pas encore vingt ans. C'est la pre-
mière œuvre connue de Rembrandt; mais on y remarque déjà
les qualités éminentes de l'artiste de génie.

EXPOSITIONS

Portugal. — Une magnifique exposition des procédés et
des produits de l'art décoratif espagnol et portugais doit avoir
lieu au mois de septembre à Lisbonne. Elle sera installée dans

un vaste palais situé à Janellas Verdes, à mi-chemin entre
Lisbonne et Belem, d'où l'on domine un magnifique pano-
rama, traversé par le Tage et bordé par l'Océan.

CHRONIQUE FRANÇAISE ET ETRANGERE

France. — Loterie nationale algérienne ( 5 millions de
francs). — Le comité général de la presse française s'est
réuni mardi 19 juillet. Il a été donné lecture d'un arrêt ministé-
riel autorisant une loterie de cinq millions de francs afin de
venir en aide aux populations algériennes.

Les lots, d'une valeur totale d'un million, seront en espèces.

Une commission spéciale a été nommée et elle a reçu
mission de prendre toutes les dispositions nécessaires pour
émettre les billets dans le plus bref délai possible.

Souscription nationale de la Presse française pour venir en aide
aux populations algériennes.

Le Comité de la Presse française vient de publier la
quatrième liste de souscription.

Les trois premières listes s'élevaient à 96,671 fr. 65 c.
La 4e liste à............33,iq6 fr. 70 c.

Total général .... 129,778 fr. 35 c.

— Dans la séance de l'Académie des Inscriptions du
22 juillet, M. Gaston Maspero, professeur au Collège de
France, directeur général des musées d'Egypte, a vivement
intéressé l'Académie par le récit des importantes découvertes

résultant des fouilles récemment entreprises sous sa direction.

Les fouilles ont eu lieu sur trois points différents : à
Alexandrie, à Thèbes et à Saqqarah.

Alexandrie n'a pas fourni d'antiquités du genre de celles
qu'on s'attendait à rencontrer sur la foi de rapports exagérés.
Il faut signaler la statue d'un personnage appelé Hor ; elle
représente un Egyptien revêtu du costume militaire grec; c'est
un spécimen unique du mélange de l'art grec avec l'art
égyptien.

Depuis une dizaine d'années, M. Maspero voyait paraître
périodiquement des objets de toute nature portant les cartou-
ches de rois dont les tombeaux n'étaient pas connus des
Européens. C'étaient, entre autres, le papyrus funéraire du roi
Pinotem Ier (20e dynastie), acheté par le colonel anglais Camp-
bell; deux papyrus aujourd'hui conservés au Louvre; deux
autres, acquis par le musée de Boulaq, tous provenant de
reines apparentées à Pinotem. Toutes les tentatives faites pour
arracher leur secret aux Arabes étaient restées inutiles. En
arrivant à Louqsor, M. Maspero apprit, par le témoignage
unanime des gens du pays et des voyageurs, que le principal
recéleur des antiquités royales était un certain Abd-er-Rassoul,
qui vivait à Gournah, dans une tombe transformée en maison.
Cet individu arrêté, interrogé en vain d'abord, puis conduit à

1. Voir l'Art, 7e année, tome II, page 1^4.
 
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