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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Chronique française et étrangère
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0135

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CHRONIQUE FRANÇAISE ET ÉTRANGÈRE.

119

Keneh, emprisonné et relâché sans avoir fait d'aveux, se décida
enfin, il y a six semaines, à révéler l'endroit où il puisait ses
trésors.

Les résultats dépassèrent tout ce qu'on pouvait imaginer :
un premier inventaire, dressé par deux employés du musée,
MM. Emile Brugsch et Achmed-EfFendi-Kemâl, donna cinq
mille objets divers. On a trouvé, entassés dans une petite
chambre, trente-six sarcophages avec leurs momies, dont plus
de la moitié ont appartenu à des rois thébains. On y rencontre
des princes de la dix-septième dynastie, presque tous les pre-
miers Pharaons de la dix-huitième, y compris le plus grand de
tous, Thoutmès III, Séti Ior, de la dix-neuvième, le Pinotem,
dont le papyrus avait servi d'indice, en outre une vingtaine de
princesses et princes royaux, dont la plupart portent des noms
illustres dans l'histoire d'Egypte. Peu de papyrus; la plupart
avaient déjà été volés; néanmoins on en a recueilli cinq, qui
sont intacts, et dont le plus beau a appartenu à la princesse
célèbre Hatassou. Cent cinquante hommes ont travaillé pen-
dant douze jours à charger le bateau à vapeur du musée et un
grand chaland qu'il a fallu louer pour la circonstance.

Cette trouvaille fait plus que doubler le nombre des momies
et des cercueils royaux connus jusqu'à ce jour. La réunion de
tant de personnages en un même endroit ne laisse pas que de
soulever des difficultés. Quelques-uns des Pharaons dont on a
si inopinément retrouvé les corps ont leur tombe officielle dans
la Vallée des rois. M. Maspero ne voit d'autre manière d'expli-
quer cette agglomération étonnante que de supposer que,
vers la fin de la vingtième dynastie, au moment où des vols
nombreux se commettaient dans la nécropole thébaine, un roi,
pour soustraire les corps de ses prédécesseurs à la profanation,
les aura fait transporter dans une cachette : c'est la chambre
que M. Maspero a eu le bonheur de découvrir.

A Saqqarah le succès a été splendide. Les dernières fouilles
de Mariette avaient mis au jour la tombe de deux rois de la
sixième dynastie (Haut-Empire). M. Maspero a fait ouvrir cinq
pyramides nouvelles, dont trois ont rendu un nombre consi-
dérable de textes du plus haut intérêt. C'est d'abord le dernier
roi de la cinquième dynastie, Ounas; puis, son successeur, le
premier roi de la sixième, Téti ; enfin, l'avant-dernier roi de
la sixième, Papi II. M. Maspero n'a eu le temps d'étudier que
les textes de la tombe de Ounas (travail énorme qui correspond
à 800 lignes d'hiéroglyphes), et il a eu la satisfaction d'y
retrouver des textes liturgiques et magiques, en partie déjà
connus, mais qui offrent cet intérêt capital de nous prouver
que le canon des livres religieux d'Egypte était déjà fixé à
cette époque reculée. Tous les dieux du panthéon égyptien y
sont nommés, depuis les plus grands jusqu'aux génies les plus
secondaires, même les dieux thébains, comme Ammou, qu'on
ne s'attendrait pas à trouver à Memphis.

Depuis les magnifiques découvertes de Mariette au Séra-
péum, aucun événement de cette importance ne s'était produit
dans l'archéologie égyptienne. Nous sommes heureux et fiers
de nous associer aux applaudissements qui ont accueilli au
sein de l'Académie l'exposé de notre jeune et savant compa-
triote. Il a mis, d'ailleurs, à faire cet exposé une modestie et
une simplicité qui ont été très appréciées.

— L'Académie des beaux-arts a jugé le 16 juillet le
concours de peinture pour le prix de Rome.

Le premier grand prix a été décerné à M. Paul-Edouard
Fournicr, né à Paris, le 17 décembre 1857, élève de
M. Cabanel.

Le second grand prix a été décerné à M. Danger, élève de
M. Gérome.

— Le Journal officiel a publié une série de nominations
dans la Légion d'honneur faites à l'occasion des expositions
internationales de Sydney et de Melbourne ; voici celles qui
se rapportent à des artistes français :

Ont été nommés chevaliers : MM. Michel Bouquet, artiste

peintre; Alexandre Defaux, artiste peintre; Jules Cambos,
artiste sculpteur; Charles-Louis Courtry, graveur; Pierre
Petit, artiste photographe; Alphonse Leduc, éditeur de musique
à Paris.

— Sur le rapport de M. de Longpérier, conformément aux
propositions de la commission du concours d'Allier de Haute-
roche, l'Académie accorde le prix de numismatique à M. Zobel
de Zangronis, auteur d'une Histoire de la monnaie espagnole
antique depuis son origine jusqu'à l'époque romaine.

— M. Thomson, député de Constantine, vient de déposer,
au nom de la commission du budget, le rapport du projet de
loi du gouvernement ayant pour objet d'autoriser l'érection
d'un monument commémoratif de la mission Flatters et l'allo-
cation de subsides aux familles des membres de la mission.

Un crédit de 200,000 francs est accordé au ministre des
travaux publics.

Sur cette somme, 10.000 francs seront employés à élever
un monument commémoratif qui sera érigé à Ouargla, point
de départ de la mission.

Le reste, soit 190,000 francs, sera réparti entre les familles
françaises et indigènes qui ont perdu leurs soutiens dans le
désastre de cette mission.

Les sommes ainsi attribuées aux veuves et orphelins ne
porteront, bien entendu, aucun préjudice à celles que leur
accordent les lois et règlements sur les pensions et les secours.

— L'inauguration de la statue de Dupont (de l'Eure), au
Neubourg, est définitivement fixée au dimanche 4 septembre.

— Jeanne d'Arc va bientôt avoir sa statue à Domrémy, sa
ville natale. Les travaux sont déjà commencés, et les sous-
criptions affluent.

Le Comité avait eu la pensée d'ouvrir un concours pour le
choix du sculpteur qui serait chargé du monument, mais il a
fallu renoncer à ce projet pour éviter des embarras presque
inextricables.

C'est à M. Allar, le très habile sculpteur, qui a obtenu cette
année la grande médaille d'honneur au Salon, avec sa Mort
d'Alceste, qu'a été confiée l'exécution du groupe en marbre et
en bronze qui est le premier et le principal objet de la sous-
cription. Ce groupe comprendra quatre statues : celle de
Jeanne d'Arc sur le premier plan, et les figures de saint Michel,
de sainte Catherine et de sainte Marguerite.

D'après le projet de l'artiste, la statue de Jeanne sera seule
en marbre, et les personnages célestes seront représentés en
bronze.

Ce groupe monumental sera placé à quelques pas de l'église
paroissiale de Domrémy, sous le clocher d'une chapelle élevée
sur les ruines de l'oratoire auquel, depuis des siècles, est atta-
ché le nom de Jeanne d'Arc. Les plans de la nouvelle chapelle
ont été dressés par M. Paul Sédille, architecte à Paris, qui a
obtenu pour ses travaux la grande médaille d'honneur de la
Société centrale des architectes, et deux médailles d'or à l'Ex-
position universelle de 1878.

Le Comité prie instamment les promoteurs de la sous-
cription, qui n'ont pas encore versé les fonds, de le faire le
plus promptement possible, entre les mains de Mmu Picard,
secrétaire du Comité, iy, rue des Gravilliers, à Paris, afin que
l'on puisse employer sans retard les ressources disponibles.

Alsace-Lorraine. — Le monument élevé à Desaix dans
l'île des Épis, près de Strasbourg, était dans un état déplorable
et une souscription a été ouverte, comme on sait, dans le but
de le restaurer. Cette restauration vient d'être terminée.

Le casque gigantesque, haut de 2 mètres 40 centimètres,
qui depuis 1822 avait été enlevé par le gouvernement de
Louis XVIII, a repris sa place au haut du monument élevé
par la République française à la mémoire du général.

Ce casque en grès rouge a été hissé, non sans difficultés,
sur l'acrotôre de la pierre commémorative.

La plaque dédicatoire en marbre noir, avec ces mots en
 
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