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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Ménard, René: Le Salon de 1881, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0015

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La Leçon de chant.
Dessin d'Emile-Louis Adan, d'après un fragment de son tableau. (Salon de 1881.)

LE SALON DE 1881'

Avant de parler des peintres qui voient la nature
en dehors de l'espèce humaine, ou du moins qui ne
donnent à la figure qu'une importance tout à fait secon-
daire, nous voulons signaler quelques tableaux qui n'ont
pas encore trouvé leur place ici, mais que nous n'avons
jamais eu l'intention d'omettre. Ainsi, clans les sujets
historiques, nous n'avons pas nommé YHérodiade de
M. Benjamin Constant. Le peintre des sujets orientaux
et pittoresques, le peintre du soleil africain s'est essayé,
cette année, clans un sujet biblique, et dans un sujet
ne comportant qu'une seule figure, c'est-à-dire dont
tout l'intérêt doit être dans les délicatesses de
l'expression et du modelé. Sacrifiant de parti
pris le côté mélodramatique de son programme,
La leçon de chant. il ne fait pas paraître la tète ensanglantée du

Dessin d'Emile-Louis Adan, d'après un fragment de son tableau. • , 1 • i

saint et nous montre la jeune danseuse, assise

(Salon de 1881.) '

et méditant son action. Les bracelets qu'elle
a aux bras, les bijoux qu'elle porte dans les cheveux, les broderies métalliques qui enrichissent
ses vêtements forment un contraste avec l'expression de son visage, qui n'a rien de la gaminerie
inconsciente que Henri Regnault avait donnée au même personnage, mais indique une rage ou
plutôt une mauvaise humeur concentrée. Il y a un bien sérieux talent clans cette figure dont la
couleur pourtant n'est pas sans m'inquiéter un peu. Le ton lilas, que l'artiste lui a donné, présente,
je n'en disconviens pas, une note agréable pour la vision, mais il est assurément conventionnel,
et on s'explique difficilement pourquoi un peintre, observateur rigoureux de la réalité dans toutes
ses œuvres pittoresques, cesse de l'être en abordant un programme biblique. Au reste, ce n'est là

1. Voir l'Art, 7e année, tome II, pages 156, 180, 207, 225, 249, 273 et 297.
 
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