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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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NOTRE BIBLIOTHÈQUE

CCLX

Bibliographie céramique, nomenclature analytique de toutes
les publications faites en Europe et en Orient sur les arts et
l'industrie céramiques, depuis le xvic siècle jusqu'à nos jours,
par Champfleury, conservateur du musée de Sèvres. A. Quan-
tin, 1881. In-8».

La notoriété que M. Champfleury a obtenue depuis quel-
ques années dans l'érudition égale celle qu'il a si laborieuse-
ment conquise dans le roman. Il a apporté d'ailleurs dans ses
études nouvelles la même patience, la même sagacité, et parfois
le même humour. L'Histoire de la Caricature ancienne et mo-
derne, celle de l'Imagerie populaire, sa grande monographie
des Faïences révolutionnaires, sont familières à tous ceux qui
ont abordé l'un ou l'autre de ces sujets; mais, entre toutes ces
curiosités qui ont de bonne heure sollicité son esprit, aucune
n'a été l'objet de préoccupations plus constantes que la céra-
mique. Eile lui a inspiré la nouvelle qui résume le mieux,
selon moi, les qualités maîtresses du romancier et, quelques
années plus tard, un travail qui peut marcher de pair avec
cette Histoire de l'Art pendant la Révolution dont Jules Renou-
vier nous a laissé la puissante ébauche.

M. Champfleury a été appelé depuis au poste de conserva-
teur du musée de Sèvres; tous ceux qui ont parcouru les gale-
ries de la nouvelle manufacture savent combien il a aidé à cette
classification ingénieuse et simple qui permet de suivre, dans
l'ordre chronologique et ethnographique, les diverses manifes-
tations du génie décoratif de chaque peuple. Aujourd'hui
M. Champfleury a voulu donner un guide à ceux qu'attire cette
étude si complexe, et il a réuni en un fort volume in-8°, intitulé
Bibliographie céramique, le relevé de toutes les publications
spéciales qui lui ont passé sous les yeux ou que possède la
bibliothèque de la manufacture.

L'auteur confesse dans sa préface l'embarras qu'il a éprouvé
quand il a fallu adopter une méthode suffisamment claire et
commode pour mettre à la portée de tous les chercheurs le
résultat de ses investigations. Il s'est décidé à donner d'abord
une table générale alphabétique, par noms d'auteurs, de toutes
les publications qu'il a enregistrées dans la seconde partie sous
des rubriques spéciales, comportant d'abord le nom d'un pays,
puis diverses sections : technique, marques, biographies, cata-
logues de collections, etc. L'énumération est ici le plus souvent
accompagnée de notes qui lui ôtent l'aridité résultant de toute
nomenclature. Le système de M. Champfleury permet donc au
travailleur, s'il n'a qu'un nom propre pour se guider, de feuil-
leter la liste générale et, s'il veut se rendre compte de la nature
du travail dont il a besoin, de se reporter à la deuxième partie.
Les doubles emplois auxquels l'auteur s'est exposé sont com-
pensés par les facilités qu'il a fournies à son lecteur.

La France tient très légitimement la première place dans
cette bibliographie analytique; c'est la seule que nous puissions
juger avec quelque connaissance de cause, et M. Champfleury
lui-même, malgré les secours dont il s'est entouré, n'est nulle-
ment certain de n'avoir rien omis d'important sur les cérami-
ques anglaise, allemande, italienne, etc. C'est aussi sur la
partie française que porteront les quelques additions et correc-
tions que je prends la liberté de lui indiquer. Elles n'ont d'ail-
leurs d'autres prétentions que de l'aider à compléter quelque
jour son excellent travail, et d'autre origine que le « petit bon-
heur » du chercheur qui trouve souvent ce qui serait plus utile
à son voisin qu'à lui-même; en voici un exemple :

La Décade philosophique est assurément plus connue que

feuilletée, l'absence de toute table générale rendant les recher-
ches fastidieuses; eh bien! en dépouillant ses cinquante-quatre
volumes, j'y ai trouvé (tome IX, page 386), l'extrait d'un rap-
port de Darcet sur la manufacture du citoyen Ollivier, au fau-
bourg Saint-Antoine. On sait quelle place ce fabricant tient
dans la céramique parisienne de la fin du siècle et combien les
documents qui le concernent sont rares : M. Champfleury
signale seulement trois plaquettes (dont deux n'existent que
dans la bibliothèque du Loane-Museum de Londres). Le rap-
port de Darcet, qui lui avait échappé, est fort intéressant puis-
qu'il énumère et décrit les divers procédés 0 nouveaux et
utiles » du citoyen Ollivier : « Faïences en terre d'Angleterre,
faïence bronzée pouvant aller au feu, terre de couleur fauve
imitant une de celles de Wedgwood, poterie noire imitée aussi
de Wedgwood, pierre de sable appliquée aux usages domesti-
ques, substitution du sable de Paris au sable de Neven », enfin,
et surtout, la construction de ces fameux poêles qui ont sauvé
son nom d'un injuste oubli.

Ne quittons pas la céramique populaire sans nous étonner
d'une omission de M. Champfleurv, telle qu'elle ne peut être
attribuée qu'à la perte d'une fiche dans un classement général.
Il ajoute quelques mots à la description d'une brochure de
M. Ludovic Pichon sur la Faïence à emblèmes patriotiques du
second empire (1874,^1-32), et il oublie la vive et substantielle
réplique d'Aug. Poulet-Malassis : A propos d'une faïence révo-
lutionnaire à la date de 1S68 ( 1873, in-32). Inspirée par la belle
assiette de M. Bracquemond (dont une reproduction sur bois
est jointe au texte), cette boutade, qui se termine, il est vrai,
par une mystification à l'adresse des amateurs crédules, méri-
tait bien un souvenir. Quant à l'assiette même, ceux qui ne la
connaissent pas pourront en voir une épreuve dans la collection,
aujourd'hui publique, de M. de Liesville, où elle clôt dignement
la série des faïences parlantes.

Parfois aussi, les catalogues de ventes publiques révèlent
des desiderata inattendus et qu'il serait impossible plus tard
de satisfaire; qu'est devenu par exemple cet Etat des porce-
laines présentées à Louis XVI en ijSj, in-folio, 12 pages,
frontispice aux armes royales, qui se vendait 21 fr. 5o c. à
une vente du Bibliophile voyageur, Leblanc (ier mars 1839,
n° 15 g) ?

Qui pourrait songer, d'ailleurs, à faire à M. Champfleury
un grief de ce qu'il ne connaît pas tout ce que comporte son
sujet? Aussi bien, pour mener jusqu'au bout cette vilaine
besogne des critiques de détail, je lui signalerai encore l'omis-
sion du nom de Diderot, éditeur du Traité posthume de d'As-
clais de Montamv, sur les couleurs de la peinture en émail et
en porcelaine, et la confusion très fréquente des travaux de
Duhamel du Monceau, Fourcroy, Gallon, Milly, sur l'art du
potier de terre, etc., avec les études semblables parues dans
l'Encyclopédie ; les divers Arts font en effet partie de la Des-
cription des 'arts et métiers faite ou approuvée par MAI. de
l'Académie royale des sciences, publication officielle dont ['En-
cyclopédie fut la brillante concurrence,

Laissons là ces vétilles qui ne prouvent, après tout, que la
valeur même du livre de M. Champfleury et joignons-nous à
lui pour appeler l'attention des chercheurs sur deux artistes,
dont l'un n'a obtenu depuis un siècle, dans les répertoires bio-
graphiques, que quelques redites banales et vagues, et dont
l'autre serait encore ignoré si l'auteur de la Bibliographie
n'avait retrouvé, à l'Arsenal, l'exemplaire (peut-être unique) de
la Réfutation que Joseph-Adam Hannong l'aîné opposait en
1781 à une lettre de M. Chaumont de la Galiziaire, intendant
d'Alsace. Ce manufacturier, domicilié à Haguenau, paraît avoir
 
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