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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0241

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NOTRE BIBLIOTHÈQUE.

2l3

Or, ces chandeliers présentent avec la serrurerie connue,
sortie du même palais, une indiscutable analogie. Leur dessin
rappelle le goût italien du xv° siècle, mais avec une dose de
sobriété, d'élégance et de sveltesse, qui fut l'apport particulier
de l'esprit français dans l'emprunt direct fait par l'art français
à l'antiquité classique. Or ce caractère est précisément celui de
l'œuvre entier de Jean Bullant.

D'ailleurs tout dans ces chandeliers, composition et exé-
cution, ensemble et détails, trahit la main d'un architecte.

De plus, l'analogie est manifeste entre la forme générale
de ces chandeliers et la colonne de Catherine de Médicis, der-
nier vestige de l'hôtel de Soissons, englobé aujourd'hui dans la
halle aux blés, qui avait été construit par Jean Bullant.

Enfin, on retrouve les mêmes dessins et motifs d'ornemen-
tation dans la Reigle généralle d'architecture dès cinq manières
de colotines, rédigée par Jean Bullant, à Ecouen.

M. Courajod conclut son étude par ces lignes, parfaitement
justifiées à notre avis : « Tout conspire donc à notre démons-
tration. Les flambeaux du Louvre nos C. 381 et 382 ne sont pas
seulement les chandeliers de l'autel d'Ecouen, mais doivent
être encore considérés comme exécutés d'après un dessin de
Jean Bullant lui-même. Ils appartiennent à cet incomparable
ensemble de monuments réunis et groupés par Anne de Mont-
morency dans sa demeure favorite, et jadis, ils concouraient,
avec les chefs-d'œuvre qui les avoisinaient, à faire de la cha-
pelle du château d'Ecouen un des plus merveilleux sanctuaires
des arts de la France. Aujourd'hui ils méritent au premier chef
d'occuper une place d'honneur dans nos collections natio-
nales. »

C'est une nouvelle trouvaille à ajouter à la liste de celles
dont notre savant collaborateur a enrichi l'histoire de l'art.
L'année dernière, il reconstituait dans cette revue la statue de
Ludovic Sforza, par Léonard de Vinci. En 1878, il insérait dans
le XXXVIII0 volume des Mémoires de la Société nationale des
Antiquaires de France le résultat de curieuses recherches à
propos des deux statues qui portent au catalogue des sculptures
modernes du Louvre les nos 19G et 197, et démontrait que ces
deux prétendus prisonniers étaient deux des soldats préposés à
la garde du tombeau de Jésus-Christ provenant de la chapelle
funéraire des Valois. Les recherches qu'il a faites à cette occa-
sion l'ont amené à commenter le texte où Sauvai décrit, dans
le magasin des Marbres du roi, les figures destinées originaire-
ment au tombeau des Valois et de ce commentaire résultent
plusieurs conclusions intéressantes. Ainsi la statue que Sauvai
donne pour « le corps mort d'Anne de Bretagne » représente
Catherine de Médicis; elle est probablement l'œuvre de Jérôme
délia Robbia et ne doit pas être confondue avec celle qu'a
faite Germain Pillon pour le sépulcre des Valois. Le Christ
mort que Sauvai décrit dans le même passage est celui qu'on
voit aujourd'hui dans la chapelle de l'École des Beaux-Arts, et
peut, suivant toute vraisemblance, être considéré comme une
des plus belles œuvres de Paul Ponce.

En 1877, M. Courajod publiait dans le même recueil,
tome XXXVIII, une notice d'où il résulte que le bronze qui
figure dans la Description des Sculptures modernes, n° 14S,
comme portrait de Philibert de Lorme, n'est qu'une copie et

L'un des Chandeliers en ter ciselé
provenant de la chapelle du château d'Écouen.
Dessin de Ed. Corroyer.

même un surmoulé moderne d'une œuvre italienne destinée à
représenter Platon.

Il serait curieux de poursuivre cet examen et de donner la
liste complète des découvertes de M. L. Courajod. Ce serait
un travail des plus utiles que nous ferons un jour, si la modestie
de cet infatigable chercheur veut bien s'y prêter, mais qui est
trop important pour être ainsi présenté accessoirement.

Eugène Véron.
 
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