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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Frizzoni, Gustavo: Exposition de dessin de maîtres anciens au Palais Poldi Pezzoli, à Milan pendant le printemps et l'été de 1881, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0187

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EXPOSITION

de

DESSINS DE MAITRES ANCIENS

AU PALAIS POLDI PEZZOLI, A MILAN

PENDANT LE PRINTEMPS ET L'ÉTÉ DE 18 SI 1

(suite)

l faudrait tenir Bernardino Barbatelli dit le Poccetti (né en 1542,
mort en 1612) pour un digne imitateur d'Andréa del Sarto, si l'on
pouvait établir comme venant vraiment de lui la tête d'enfant mort,
dessin à la sanguine et certainement d'après nature, qui fait partie
de la collection de M. le chevalier Louis Ginoulhiac. La manière de
conduire le crayon et de distribuer les masses d'ombre et de lumière
rappelle tout à fait celle d'Andréa del Sarto. L'abandon complet de
cette tête sans vie, l'expression de la mort sur ce visage en raccourci
sont saisis d'une manière assez profondément vraie pour produire
sur le spectateur une impression de pitié presque pénible.
Lctu-c composée et gravée par Jcm iwton. Au reste, le Poccetti a laissé à Florence des traces de son talent,

surtout dans des décorations de salles et de cloîtres ; il fut un orne-
maniste remarquable, un ingénieux conteur de légendes, comme on le voit par exemple dans les
lunettes du cloître de YAnnunçiata où Andréa del Sarto avait déjà peint sa célèbre Madonna
del Sacco. Parmi ses dessins de l'Exposition on doit en remarquer deux de la collection Bertini
où l'on voit pour ainsi dire le style d'Andréa del Sarto reparaître avec un peu plus d'exagération :
l'un représente deux études de nu, l'autre deux jeunes gens couverts d'une ample draperie.

La savoureuse tête grandeur nature (de la même collection), faite au fusain et de face, qui
représente un enfant aux yeux grands et intelligents et à la chevelure pittoresquement emmêlée,
rappelle également l'influence de la manière d'Andréa del Sarto; elle est modelée avec beaucoup
de science et de vivacité d'esprit. Nous ne pouvons dire si le Jacopo Chimenti d'Empoli, dont on
voit le nom écrit au-dessous, a fait jamais preuve d'autant de talent.

C'est incontestablement à Poccetti qu'il faut attribuer une remarquable composition à la sépia
et à la plume qu'on voit dans la salle de la collection Prayer. C'est la première pensée pour
son beau tableau de saint Ivon, sur un trône entouré de ses fidèles; ce tableau, qui fait partie
de la galerie des Uffizi, est plein d'une inspiration délicate et d'une vive expression pathétique.

Le Florentin Giovanni Francesco de San Gallo, qui concourut en qualité d'architecte à la
construction de Saint-Pierre de Rome2, est représenté à la collection de dessins des Uffizi
par quelques études à la plume faites directement, d'après des morceaux d'architecture antique
qu'il avait vus à Rome. Ces dessins concordent parfaitement avec trois dessins de la
collection Morelli qui pourraient servir à compléter la série. Il est aisé de reconnaître la
main de ce maître, tant dans les modules architectoniques des corniches, chapiteaux, bases et
ornements, que dans quelques têtes et figures de bas-relief. Le dessin A est particulièrement
intéressant. L'architecte, selon l'usage de son temps, s'est donné la peine de noter dans le détail

1. Voir l'Art, 7e année, tome II, page 3oy, et tome III, pages 35 et 121.

2. Vasari, édition Lemonnier, tome XI, page 201.
Tome XXVI.
 
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