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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Courrier des musées
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Expositions
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0268

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238

L'ART.

sur un rapport de M. Turquet, il vient d'être créé au musée
du Louvre un département des « antiquités orientales », qui
comprendra les monuments chaldéens, assyriens, perses,
phéniciens, juifs et puniques.

M. Léon Heuzey, conservateur-adjoint au département
des Antiques, est nommé conservateur du nouveau départe-
ment, avec M. Ledrain comme adjoint. Il sera remplacé dans
son ancien emploi par M. Héron de Villefosse.

Quant à l'ancien département des Antiques, il prendra
désormais le titre de département des Antiquités grecques et
romaines.

■— Le musée ethnographique. ■— Le palais du Trocadéro
contient, outre la salle des fêtes, deux galeries latérales et
plusieurs salles centrales que l'Etat destine à des expositions
permanentes.

Le musée ethnographique, entre autres, est actuellement
en pleine voie de formation.

Primi tivement, une des galeries lui avait été consacrée, et
déjà l'installation était achevée, quand une nouvelle décision
du ministère lui alloua définitivement la partie centrale du
palais.

Dans les deux salles oblongues où étaient exposés, en
1878, les tableaux historiques, nous avons trouvé les collections
les plus remarquables.

La section d'Amérique, en particulier, est complètement
terminée.

Toutes les peuplades du nouveau continent y sont repré-
sentées. .

Ce ne sont donc que vases en terre cuite aux formes les
plus bizarres ; ustensiles de ménage, outils, armes de guerre,
silex gigantesques, dieux authentiques du Mexique, masques

indiens, ornements en argent massif du Pérou, fuseaux pour
tisser les étoffes, pirogues taillées dans un seul tronc d'ar-
bre, etc.

Tous ces objets curieux ont été envoyés par des voya-
geurs : MM. Charnay, Pinard, Viéner, etc.

Ils sont le résultat de fouilles très importantes, et ils per-
mettent de se représenter les races anciennes telles qu'elles ont
véritablement existé.

Les deux pièces les plus remarquables sont assurément
deux monuments mortuaires rapportés d'Amérique et exacte-
ment reconstitués.

Le premier mausolée est celui d'un Indien.

Le mort est enseveli dans un lit de coquillages ; d'im-
menses ossements de baleine tiennent lieu de pierre mortuaire
à cette tombe étrange.

La seconde sépulture est péruvienne.

Le cadavre, après avoir été préalablement replié sur lui-
même et mis dans un sac de toile, a été enfoui dans le sable.

Autour de lui, on a disposé tout ce qui est nécessaire à
la vie : une sorte de pioche pour écarter le sable environnant,
des vases, un sac de maïs, des cordes, etc.

On sait, en effet, que les anciens Péruviens croyaient à
la résurrection.

Mentionnons encore plusieurs types d'indigènes (Peaux-
Rouges , Esquimaux, Patagons ) qui ont été moulés spéciale-
ment au palais du Trocadéro , sous la direction du docteur
Hamy.

Il faut ajouter que l'Asie, l'Afrique et l'Océanie auront
leur exposition dans les anciennes salles des conférences,
tandis que l'Europe sera représentée dans une pièce attenante
à la bibliothèque.

EXPOSITIONS

France. — L'Académie des beaux-arts rappelle aux inté-
ressés que les tableaux pour le concours du prixTroyon doivent
être adressés au secrétariat de l'Institut, au plus tard, le
i5 septembre prochain, avant quatre heures de l'après-midi.

L'exposition, publique et gratuite, durera trois jours, à
l'aile droite du palais Mazarin.

— L'inauguration de l'exposition des beaux-arts, à Lille,
a eu lieu le 28 août sous la présidence de M. Turquet.

M. le sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts est arrivé à
Lille à midi ; il a été reçu par M. Paul Cambon, préfet du
Nord, Bouffet, secrétaire général, et Géry-Legrand, maire de
Lille.

M. Turquet s'est rendu au Palais-Rameau où a été amé-
nagée l'exposition. L'installation est splendide ; près de quinze
cents œuvres sont exposées. Les écoles anglaise, hollandaise,
belge , espagnole , allemande et française sont parfaitement
représentées. M. Turquet a exprimé à plusieurs reprises son
admiration.

A l'issue de la visite des galeries, M. le sous-secrétaire
d'État aux Beaux-Arts a remis les palmes d'officier de l'instruc-
tion publique à M. Herlin et Colas, et celles d'officier d'académie
à MM. Sauvaige, Darcq, Schouteten, membres de la commis-
sion, Mercier et Schneider - Bouchez, adjoints au maire de
Lille. Puis il s'est rendu au musée de peinture de la ville; il a
promis d'augmenter encore la richesse de ce musée par des
dons de l'État. On a inauguré ensuite la salle du nouveau
musée archéologique, installé dans une aile du palais Rihour,
qui a été restauré dans le style du temps.

Le soir, un banquet de deux cents couverts a été offert à

M. Turquet, ainsi qu'à tous les sénateurs, députés, artistes et
personnages présents.

Le maire a porté un toast à M. Turquet. D'autres toasts
ont été portés par MM. Cambon, préfet du Nord, Edmond
About et Testelin.

Voici le résumé du discours de M. Turquet :

« Monsieur le maire, j'ai accueilli avec une légitime fierté
l'honneur que vous m'avez fait en m'invitantà présider à l'inau-
guration de l'exposition. Le moment est bien choisi. Nous
sommes au lendemain de l'imposante manifestation qui a
prouvé une fois de plus à la France que la forme de son
gouvernement est celle qui répond le mieux à ses aspirations.
(Applaudissements.)

« Où pouvais-je rencontrer des auditeurs plus attentifs,
plus intéressés? La splendide exposition à laquelle nous avons
aujourd'hui assisté en est le témoignage.

« Permettez-moi d'exposer le rôle que je me suis assigné
depuis que j'ai été appelé à seconder dans sa tâche M. Jules
Ferry.

« Ma plus grosse préoccupation, depuis mon entrée aux
affaires, a été de rechercher le renouvellement de l'art par
l'application des idées du beau, du bien, du vrai. M. Guillaume,
mon prédécesseur, l'artiste incomparable que vous connaissez,
avait compris la nécessité d'une réforme. Nous avons été plus
plus loin dans cette voie. Nous avons voulu que l'enseignement
du dessin devînt obligatoire dans les écoles. Nous avons voulu
créer un lien entre le crayon et l'outil, apprendre aux enfants
à dessiner en même temps qu'à écrire.

« Le département du Nord a été le premier dans cette
 
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