L' art: revue hebdomadaire illustrée (7.1881 (Teil 3))

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BENJAMIN FILLON

La mort récente de M. Fillon n'est pas seulement un
deuil cruel pour tous ceux qui l'ont connu, c'est aussi une
perte irréparable pour l'art, pour l'histoire et pour la
science. Il avait atteint, en effet, depuis quelques années
cette plénitude de connaissances, cette lucidité de coup d'ceil,
cette liberté de jugement, qui ne s'acquièrent que par une
constante étude et qui donnent seules l'autorité dans les
questions délicates qu'elle soulève journellement. 11 avait,
malgré sa modestie, le sentiment de la valeur de ses tra-
vaux, et il attendait avec impatience la guérison pour mettre
la dernière main à plusieurs d'entre eux, qui n'eussent pas
été les moins importants. Hélas ! ces espérances sont à
jamais détruites, et il ne nous reste aujourd'hui qu'à
rappeler brièvement ses titres à notre reconnaissance. La
tâche est si vaste qu'il faut la circonscrire. Aussi ne par-
lerai-je ici qu'incidemment du numismate, de l'archéologue
et de l'historien; en m'efïorçant de montrer en lui l'ama-
teur et le curieux, je ne me flatte pas de tout savoir, ni de
tout dire.

M. Benjamin Fillon était né au village de Grues
(Vendée) le i5 mars 1819, mais sa véritable patrie de cœur
et de souvenirs était Fontenay-le-Comte, où il fut amené
dès l'âge de cinq ans et où il fit toutes ses humanités. Sa
famille, très ancienne dans le pays, avait combattu dans

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Encadrement composé et dessiné pour « l'Art » par John Watkins.
Tome XXVI. iq