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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Leroi, Paul: L' Exposition de Lille, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0345

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VI

e qui honore au plus haut degré les
/^^^w^^^^^f collègues d'Herlin, c'est que tous —
y /kT^5^&@N^y ^ *es artistes étant en majorité parmi
I —^^^^f^^à euxi^e ^alt n'en est que plus éloquent
A Wl^'^'ï^^vV^t?3 —tous sans exception reportaient sur
y\ \^^m^^^/L^^i> ^eur président le mérite du succès,
c'est que tous témoignaient à l'envi
^œzottj, *—-3^*-" je ieur ardent désir de voir recon-
naître de la manière la plus éclatante ses longs et désinté-
ressés services.

Dût-il m'en vouloir de trahir son secret, je révélerai que le
vice-président, M. Louis Sauvaige, le mariniste distingué dont
le tableau a été l'un des francs succès du Salon de 1881, se
rendit tout exprès à Paris pour y appuyer le vœu unanime de
la Commission, de la ville entière, faut-il dire, pour être abso-
lument dans le vrai.

Mais je m'aperçois que je m'expose à être accusé d'usur-
pation de fonctions au profit d'Auguste Herlin. Il n'est en effet
officiellement que premier vice-président, tout en étant bel et
bien président de fait pour tout ce qui concerne l'opiniâtre
labeur auquel il lui a fallu se livrer dès l'hiver dernier.

Accoutumé à m'exprimer sans ambages, je ne cacherai
pas que l'organisation de la Commission pèche, comme c'est
trop souvent le cas dans les départements, par un défaut
essentiellement provincial : la présidence a été donnée au
maire ; d'où une présidence nécessairement fictive, à moins
que l'on n'ait affaire à un maire d'autant plus jaloux de son au-
torité présidentielle qu'il est moins apte à en user. Ce n'est
point le cas à Lille; la presse a l'honneur de voir un des siens
à la tête de la municipalité de cette grande cité. Lettré déli-
cat, M. Géry Legrand a trop de tact pour ne pas avoir laissé
carte blanche à Herlin et à ses collègues; il a fait preuve d'in-
finiment de goût en ne s'immisçant pas directement dans l'or-
ganisation du Salon lillois, mais il n'a pu échapper entière-
ment à la fausse situation que lui créait la réunion à sa
magistrature civique d'une présidence insolite à laquelle il
s'attachait avec raison à demeurer le plus étranger possible.
Il n'a certes pas voulu contribuer si peu que ce soit à encom-

brer le Palais Rameau de la moindre croûte, et cependant il
est indéniable que, s'abritant derrière sa présidence, des in-
fluences municipales ont énergiquement agi, à son insu, pour
imposer l'admission de toiles aussi énormes que détestables.
La Commission, du premier au dernier de ses membres, est
injustifiable de n'avoir pas opposé un veto absolu à l'accepta-
tion des horribles Fruits commis par M. Alfred Florent, du
Cardinal Régnier qui, fort heureusement, est mort, — cela lui
épargne la douleur de se voir caricaturé par M. Achille Dela-
deuille, — d'Honneur et Douleur, par M. Oscar De Haes qui
a également sur la conscience un impardonnable Léon XIII,
— de Pivoines, panneau décoratif dont je m'abstiens de nom-
mer l'auteur par respect pour le beau sexe qui est aussi le sexe
faible, on s'en souvient trop en voyant pareille peinture, — de
Y Inauguration d'un buste, marmelade fleurie dont s'est rendu
coupable M. Ernest Crepy, — de l'incroyable Bataille de Ba-
paume; armée du Nord 1871, par M. Edmond Chagot, qui
a les honneurs de la cimaise tout comme l'Arrivée d'un
pigeon; siège de Paris (décembre i8jo), par M. Eugène Bel-
langé ■— Arcades ambo!

Toute la galanterie du monde ne suffit pas à expliquer la
présence de la Marine de MUc Sarah Bernhardt, cela n'existe
ni peu ni prou; — et comment n'avoir pas refusé l'informe
barbouillage que M. Florimond Boudrenghien intitule pom-
peusement Robespierre et Saint-Just écoutant la défense de
Danton, — cela recule les limites du mauvais, — Anticham-
bre(\\\), par M. Carlos Cardon, — Caïn et Abel de M. Gustave
Krabansky, — la Peinture, la Musique, la Vierge et l'Enfant
Jésus, trois fresques de M. Victor Mottez, etc. ?

Trop de douceur cette fois, infiniment trop de douceur,
mon cher Herlin. Un rude coup de balai eût été de saison ;
votre superbe exposition y eût singulièrement gagné. Elle ne
se serait pas mal trouvée non plus de ne point être encombrée
du colossal Saint Almaque — Dieu sait combien de mètres de
toile vulgaire ! — par M. Joseph Stallaert, qui ne se fait nulle-
ment pardonner ce Dernier combat de gladiateurs par l'envoi
d'une petite Idylle, qui n'est ni dessinée, ni composée, n
peinte. En fermant de même vos portes à quelques autres cadres
ejusdem farina;, — vous les connaissez aussi bien que moi et
vous les détestez davantage encore, — vous auriez formé un

1. Voir l'Art, 7" année, tome III, page 280.

Tome XXVI.

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