Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

DOI Heft:
Vandalisme
DOI Artikel:
Della Rocca, ...: Les fouilles d'Alife
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0292

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
258

L'ART.

spéciale, a gratté la moitié de la tête de la petite femme qui
descend si coquettement l'estacade au bas de laquelle l'attend
le canot du yacht la Sirène.

« Cela fait pendant à la fameuse tache d'encre de la Danse
de Carpeaux. Et c'est bien pis. Du reste inutile d'insister sur
le procédé qui est absolument inqualifiable, et les profonds
connaisseurs dont les soupçons absurdes ont, bien malgré eux,

exciti cet iconoclaste anonyme, seront les premiers, sans
doute, à le flétrir, peut-être en se mordant les doigts. »

Il n'y a qu'à emprunter à l'Indépendance son trop juste
qualificatif : c'est immonde, immonde sous tous les rapports,
et les instigateurs inconscients de pareil acte encourent là une
responsabilité qui, si indirecte qu'elle puisse être, est bien la
moins enviable des responsabilités.

LES FOUILLES D'ALIFE

es terres qui environnent la ville d'Alife, près de
Piedimonte, sont parsemées d'antiquités; mais
il y en a une surtout, formant un rectangle de la
surface d'environ 25,ooo mètres carrés et nom-
mée Conca d'Oro, qui a eu de tous temps la répu-
tation de contenir beaucoup de tombes et d'objets antiques.
La tradition populaire raconte que l'emplacement en question
cache une fontaine avec un bassin et douze tuyaux en or (d'où
dérive sa dénomination), qu'on y aurait découvert des tombes
voûtées remplies d'or et d'argent, etc. Des personnes encore
vivantes jurent sur tous les saints qu'un habitant de leur
connaissance a vu de ses propres yeux des trésors accumulées
dans une de ces tombes, où reposait une vierge bien conservée
et richement habillée entre deux torches allumées ; que cette
même personne, ayant voulu s'emparer des trésors, a été
battue et jetée hors du sépulcre par des fantômes qui en
étaient les gardiens, et qu'elle est morte ensuite de peur, etc.

Au milieu des fantaisies de ces légendes populaires, il y a
quelque chose de vrai : à plusieurs reprises et surtout il y a
vingt ou vingt-cinq ans, on a fait à cette place des découvertes
importantes. Les vases d'Alife déposés au Musée national
de Naples proviennent en grande partie de la Conca d'Oro ;
entre autres on y voit un vase unique dans son genre. Quant à
la dérivation du nom Conca d'Oro, je me l'explique comme
suit : l'eau d'une des sources qui naissent à Piedimonte était
portée par un aqueduc (dont il existe encore des traces) dans
la direction de la plaine duVolturne; on suppose que l'aque-
duc menait au cap Misène. Dans tous les cas, à juger par les
tuyaux de plomb qu'on trouve dans les environs de la Conca,
l'aqueduc principal devait longer le versant de la montagne et
avoir des ramifications, au moyen desquelles on pouvait
arroser la campagne de cette contrée, tandis que d'autres
champs étaient privés du bénélice de l'irrigation. Quelque
réservoir d'eau vive, qui portait la richesse et l'abondance
dans ces parages, a pu, par conséquent, donner lieu à la
dénomination de Conca d'Oro.

Ce territoire se trouve au nord-est, à environ trois kilo-
mètres d'Alife, et s'incline légèrement du nord au sud.

M. Egg m'écrit : « Il y a plusieurs années que j'achetai ce
bien-fonds de la Conca d'Oro, dans l'intention d'y entreprendre
des fouilles, mais ce ne fut qu'au commencement de cette
année que j'ai mis en exécution mon projet; et comme mes
premières recherches ont été couronnées d'un succès tout à
fait inattendu, j'ai pris la résolution de remuer successivement
tout le terrain. Malheureusement, les trouvailles ne furent
pas toujours abondantes : il se passait parfois des semaines,
presque des mois entiers, sans qu'on trouvât la moindre chose,
et j'aurais sans doute renoncé à ce travail, colossal dans son
genre et très coûteux, si je n'avais pas été encouragé à per-
sister par deux considérations : d'abord, par la conviction que
je serais dédommagé par les fouilles ultérieures, et ensuite par
l'espoir que ce terrain si profondément remué me permettrait
d'y planter un vignoble qui serait d'une fécondité excep-
tionnelle.

« Le terrain exploré jusqu'à présent occupe une étendue
superficielle de 6,200 mètres carrés.

« Le défoncement fut effectué en quatre sections, chacune
de 20 à 3o mètres de large sur Go de long. On creusait succes-
sivement des tranchées, longues environ de 25 mètres, ayant
une largeur et une profondeur de 5o centimètres — l'emploi
des sondes étant impossible à cause de la nature pierreuse du
terrain — chaque tranchée était assez près de l'autre pour que,
en renversant la partie de terre restant entre elles, rien pour
ainsi dire ne pût échapper à ma vigilance. C'est ainsi qu'avan-
çant par une marche lente et systématique, on était en situa-
tion de tout observer, de prendre note de ce qui pouvait être
important et de marquer sur un plan l'endroit, la direction
et la profondeur (variant entre im,6o et 2 mètres) de chaque
tombe et de chaque cadavre simplement déposé dans la terre.

« Les objets découverts attendent le moment où ils seront
rangés et disposés scientifiquement, de manière à représenter
un ensemble homogène et une période importante de l'histoire
locale.

« Tous les objets sont intacts. Il suffira de les nettoyer.
Malgré l'enveloppe de terre et les incrustations adhérentes à
ces objets, on reconnaît sans peine les formes plus ou moins
parfaites et élégantes des vases; on distingue même le genre
de peinture dont ils sont revêtus.

« Les sépulcres les plus intéressants et en même temps les
plus anciens, mais qui malheureusement ont déjà été en partie
vidés par des fouilles antérieures, sont construits en pierres de
tuf noir, parfois en tuf jaune, d'une épaisseur variant entre
12 et 40 centimètres. Des vases et des objets d'origine grecque
et même asiatique et égyptienne, et surtout de fort petites
monnaies en argent, grecques ou campaniennes, contenues
dans ces tombes, portent à croire que celles-ci remontent à
l'établissement des colonies grecques dans ces provinces.
Chacune de ces tombes contient quatre objets d'argile, pour
la plupart bien conservés, mais fortement encroûtés. Parfois
il y a aussi d'autres petits objets en verre, en ivoire, en pierre
dure ciselée (scarabées), en bronze, en fer et même des restes
de bois. Dans plusieurs de ces tombes en tuf, il y avait encore
des débris de stuc blanc, recouverts de peintures décoratives
ou de figures plus ou moins bien conservées, peintes en
rouge, jaune et noir. Ces fragments ont été soigneusement
recueillis et se trouvent dans ma collection.

« Outre les tombes précédemment décrites, on en ren-
contre beaucoup construites en briques, mais celles-ci ne
contiennent que rarement des objets dignes d'être mentionnés
et souvent elles ne renferment rien du tout, si ce n'est des
squelettes en très bon état, tandis que les ossements dans les
tombes de tuf sont presque entièrement décomposés.

« La plupart des tombes, ainsi que les corps enterrés, sont
placés dans la direction de l'est à l'ouest, la tête étant à l'est;
d'autres vont du nord au sud, regardant vers le sud; et un
certain nombre se trouvent dans des positions obliques, mais
'dans aucun cas la tête n'est du côté du sud.

« Les tombes en briques ne contiennent en général que
 
Annotationen