L' art: revue hebdomadaire illustrée (7.1881 (Teil 3))

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Clairin, Couturier, Roger, Jourdain et quelques autres artistes
venus tout exprès de Paris, y assistaient.

Quiconque a le'sentiment de l'art s'associera à ces paroles
du président :

« Parmi les récentes promotions dans l'ordre de la Légion
d'honneur, il n'en est pas une qui sera plus applaudie que celle
que nous fêtons en ce moment. J'ajouterai qu'elle est la consé-
cration d'un des jeunes talents les plus aimés de notre
époque. »

— Le statuaire Barrias a terminé le monument de la
défense de Saint-Quentin, qui sera inauguré le 8 octobre, jour
anniversaire de la première attaque. C'est un groupe où la
Ville est représentée par une femme qui d'une main tient un
rouet, et de l'autre soutient un garde national. A côté est un
enfant, qui saisit le canon du fusil. Le piédestal est orné de
deux bas-reliefs : la Défense militaire et la Défense civile,
chacun surmonté du médaillon des deux défenseurs de Saint-
Quentin : le général Faidherbe et M. Anatole de la Forge.

— Le comité du monument qui doit être élevé à Jeanne
Darc à Domrémy vient de confier à M. Allar l'exécution du
groupe en marbre et en bronze qui a été le principal objet de
la souscription.

Ce groupe, d'une importance considérable, comprend
quatre statues : celle de Jeanne Darc, sur le premier plan, et
les figures de saint Michel, de sainte Catherine et de sainte
Marguerite. La statue de Jeanne Darc sera seule en marbre,
les personnages célestes seront représentés en bronze.

Ce groupe monumental sera placé à quelques pas de
l'église paroissiale de Domrémy, sous le clocher d'une nou-
velle chapelle construite sur l'emplacement de l'oratoire auquel
la tradition a laissé le nom de Jeanne Darc.

Allemagne. ■— Un important travail d'art a été achevé le
mois dernier à Aix-la-Chapelle. Nous voulons parler des
mosaïques de la coupole du dôme restituées par Antonio
Salviati, de Venise. A vrai dire, cette restitution est une véri-
table création, car s'il est établi que la coupole était jadis
ornée de mosaïques, à telles enseignes que les traces en étaient
encore visibles il y a quelques années, les restes en étaient
fort peu saisissables et tout à fait insuffisants pour qu'on se
fît une idée d'une ornementation dévorée depuis des siècles
par les couches de plâtre et de chaux dont l'avaient recouverte
de véritables vandales. Tout ce qu'on croyait savoir, c'est que
la composition représentait Jésus assis sur un trône, dans sa
gloire, recevant les hommages des apôtres et des anciens. La

RT.

restitution des mosaïques ayant été décidée, de nouveaux
cartons ont été composés, et M. Antonio Salviati, chargé de
les exécuter, s'est acquitté de sa tâche avec un plein succès
et avec une rapidité qui tient du prodige. On lui donnait trois
ans ; il n'en a pris que deux-.

Angleterre. — Une statue en bronze, élevée en l'honneur
de William Harvey, le célèbre physiologiste auquel est due la
découverte de la circulation du sang, a été inaugurée le
samedi C août, à Folkestone, sa ville natale. Il y a environ
dix ans un comité s'était formé à Folkestone pour réunir des
souscriptions destinées à l'érection de ce monument commé-
moratif.

La cérémonie a eu lieu en présence d'une grande foule,
du maire de Folkestone, de représentants de la profession
médicale de différents pays venus à Londres pour prendre part
au Congrès médical international. Une longue file de voitures
a traversé les rues de la ville, élégamment décorée de dra-
peaux et de guirlandes de fleurs, et a transporté les invités au
sommet de Castle Hill Avenue, en face delà mer, à l'extrémité
occidentale de la promenade connue sous le nom de Lees, où
le voile de la statue a été enlevé par le professeur Owen,
l'éminent physiologiste, qui a prononcé un discours.

Harvey est représenté debout, dans le costume du temps
des Stuarts; il semble expliquer sa théorie de la circulation du
sang sur un cœur qu'il tient dans la main gauche. Une inscrip-
tion rappelle que Harvey naquit à Folkestone le 2 avril 078
et mourut à Londres le 3 juin 1658.

Le soir, un banquet a réuni 230 convives à l'Hôtel-de-Ville.
Belgique. ■— Notre collaborateur, M. Louis Lenain, élève
de M. Auguste Danse, vient de remporter, à l'unanimité, le
premier prix du concours de gravure (prix de Rome).

— Le 14 août a été inaugurée à Anvers la statue de Quentin
Metsys, œuvre de M. Jacques de Braekeleer.

Bohème. — Le théâtre de Prague vient d'être entièrement
détruit par un incendie.

Espagne. — Un incendie a également détruit le théâtre de
Cadix.

Grèce. — On a découvert dans la Morée un théâtre antique
dont il est fait mention dans Pausanias et Strabon. Ce théâtre,
qui pourra, paraît-il, être déblayé et restauré à peu de frais, se
trouve près du village de Mamussia, dans le démos dTEgium
(autrefois Vostitza), sur une haute crête de montagne, d'où
l'on aperçoit le golfe de Lépante, toute la plaine dTEgium et
la chaîne des montagnes jusqu'à Corinthe.

NÉCROLOGIE



— On annonce la mort de M. Charles Colin, profes-

— Joseph Labitzki,

le compositeur populaire, qui fut

seur de hautbois au Conservatoire. M. Charles Colin,

le rival de Strauss père

, vient de mourir octogénaire ; il

ancien grand prix de Rome, avait été nommé tout récem-

s'était fixé à Karlsbad,

où il était l'objet d'une grande

ment chevalier de la Légion d'honneur. Il a succombé

vénération.



à une fluxion de poitrine.





Le Directeur-Gérant : EUGÈNE VER ON.