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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Leroi, Paul: L' Exposition de Lille, [2]
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Leroi, Paul: Le marquis Girolamo d' Adda
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0354

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3io

L'ART.

des balayeurs et le Boulevard Rochechouart1 le montrent,
en 1877, plein de persévérance. ■— Son atelier, en 1878, est
rue de Laval, 23, où il restera jusqu'à ce qu'il le transporte,
en 1881, rue Houdon, et d'où il envoie la Noce débarque ■— il
y a semé beaucoup d'esprit — et la Femme en rose'2. —Le
Dernier salut, de 1879 3, force l'attention de la critique par une
extrême justesse de ton, de très remarquables qualités d'ob-
servation, de dessin et de coloris. — L'extrême originalité de
son Portrait de lady C..., les multiples mérites très modernes
qui, dans la Soupe du matin '•, parent des études fort sérieuses
et le savoir le plus consciencieux, prouvent qu'il a été à bonne
école. M. Goeneutte est élève de Pils qu'il indique pour la
première fois au Catalogue, Pils, un peintre d'arrière-plan,
mais un très excellent maître qui s'efforçait de dégager l'indi-
vidualité de ses disciples au lieu de l'absorber, pour ne pas
dire de l'anéantir.

Cette année M. Norbert Goeneutte ne compte pas au Salon
où figurait cependant sous son nom un tableau important —
la Criée:i, — mais terne, inachevé, sentant de tous côtés la

hâte; il eût sagement fait de s'abstenir au lieu d'exposer une
toile aussi incomplète.

M. Goeneutte, à qui l'on doit de charmants pastels essenr
tiellement parisiens ou mieux encore très féminins, et des
pointes sèches d'une personnalité très voulue, est représenté à
Lille par En Classe, cet excellentissime début auquel le temps
a prodigué les caresses de sa patine, et un tableau tout
récent : Un Stradivarius qui se recommande par la compo-
sition, le dessin, l'exécution et l'esprit. Les attitudes sont
parfaitement comprises, excessivement bien rendues ; le bro-
canteur qui examine le violon qu'on lui apporte, l'étudié évidem-
ment en habile homme qui sait distinguer un original d'une
copie et n'entend pas se laisser prendre à une contrefaçon.
C'est là un très bon tableau parfaitement peint, mais l'artiste,
qui possède à un haut degré l'harmonie des tonalités grises
et délicates, a peut-être maintenu son œuvre dans une gamme
un peu sourde dont le parti-pris aurait gagné à être relevé
par quelques notes plus vibrantes et un effet plus accentué.

(La suite prochainement.! Paul Leroi.

Le 11 septembre, notre cher collaborateur et ami M. Eugène
Milntz, qui venait de quitter Milan, m'écrivait de Florence au
sujet du marquis d'Adda : « Il est à la dernière extrémité. Je
n'ai pas pu parvenir jusqu'à lui, car il ne reconnaît plus per-
sonne, mais une lettre de son fils m'a appris que tout espoir
était perdu. Quelle douleur pour moi et pour tous nos amis de
Paris ! »

Le jour même Milan était en deuil0; le marquis d'Adda
venait de succomber à de longues et cruelles souffrances.
L'Italie perdait un de ses plus illustres citoyens, la France un
de ses amis les plus dévoués, et l'univers lettré un érudit du
plus sérieux mérite, dont le profond savoir se parait toujours
de l'amabilité la plus accomplie, un écrivain d'une délicatesse
exquise, d'une sagacité qui ne se trouva jamais en défaut, d'une
valeur exceptionnelle, et d'une élévation, d'une noblesse de
caractère en tous points digne de tant de talent.

J'ai eu, je crois, le douloureux honneur de recevoir les

dernières lettres qu'ait écrites celui dont la perte se fait si
vivement'sentir. L'indépendance absolue de notre revue, sa
franchise en toutes choses, son ardent amour de la vérité, son
absence complète de tout esprit de camaraderie avaient éveillé
les vives sympathies de sa droiture et il nous avait fait l'hon-
neur de nous promettre sa précieuse collaboration. Son projet
est resté inexécuté par suite des plus dignes scrupules sug-
gérés par l'aggravation de l'état de sa santé.

Le 3 mars dernier, il m'adressait ces lignes où se reflètent
si bien toute la délicatesse de ses sentiments et la sévérité que
le gentilhomme professait pour l'homme de lettres qui avait
ajouté un éclat nouveau aux titres de ses aïeux :

« Je dois vous prévenir que mon article sur les Michelini
da Belotfo est plus ou moins terminé. Mais je le relisais ce
matin et j'ai fait la bien triste découverte qu'il se ressent trop
de l'état humiliant de ma santé ; il n'est pas présentable à la
rédaction d'un journal comme l'Art; et, comme membre

1. N" g53 et 954.

2. N°* 1041 et 1042.

3. N" i39g.

4. N°" 1616 et i6i5.

5. N" toi 1.

6. M. le marquis Girolamo d'Adda habitait, à Milan, via Gesu, n» 12. 11 avait réuni dans son hôtel une bibliothèque merveilleusement choisie.
 
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