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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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CCLXVII

Peintres et sculpteurs contemporains. — Notices par J. Claretie.
Portraits à l'eau-forte, par L. Massard. ire série : artistes
décédés de 1870 à 1880. r'° livraison : Henri Regnault;
2° série : Artistes vivants au \" janvier 1881. r° livraison :
E. Meissonier. Format in-8°. Paris. Librairie des Biblio-
philes, rue Saint-Honoré, 338. 1881.

La i'c série comprendra if> livraisons de 24 ou de 32 pages
et formera un volume de 400 pages environ. Le nombre des
livraisons de la seconde ne peut naturellement pas être déter-
miné d'avance. Il dépendra du nombre des peintres et des
sculpteurs vivants qui se seront fait une célébrité suffisante pour
avoir le droit de figurer à côté de ceux de la r" série. Ces
notices seront rédigées par M. Jules Claretie, un des rares
écrivains de notre temps qui joignent à la connaissance des
choses artistiques contemporaines le talent d'en parler au
public d'un ton et sous une forme appropriés à son goût. C'est
Henri Regnault qui ouvre la série consacrée aux artistes morts,
Meissonier, celle des artistes vivants. Ces deux biographies,
écrites d'un style rapide et sans apprêt, dans un sentiment
bien moderne, se lisent avec la plus grande facilité, et la sym-
pathie du biographe pour ses personnages les anime d'une
chaleur vraiment communicative.

J'avoue cependant que je préfère la notice de Henri
Regnault à celle de Meissonier, parce que, tout en rendant
justice aux réelles qualités de l'auteur de la Salomé, de la
Comtesse de Bartli et du Général Prim, il se permet d'intro-
duire dans l'éloge quelques restrictions et montre par là
même l'intention de dégager la caractéristique de son talent;
tandis que pour Meissonier, il se contente de déclarer haute-
ment une admiration sans réticence.

Je conçois fort bien qu'il soit plus facile de dire à un mort
ce qu'on pense de lui. D'abord, on est sûr de ne pas le blesser,
et une carrière achevée permet les jugements définitifs. Mais
parce qu'on parle d'un vivant, est-il vraiment nécessaire, pour
ne pas l'offenser, de lui attribuer toutes les vertus sans un seul
défaut ? Parcourez la liste des morts, des plus grands, dans
tous les genres, politiques, guerriers, poètes, artistes ; tous ont
été grands pour avoir eu tel ou tel don à un degré éminent, pour
avoir poussé à bout une qualité spéciale, dont la supériorité a
constitué leur génie particulier. C'est en fouillant dans ce cercle
restreint qu'on arrive à la précision nécessaire pour dégager
leur caractéristique, pour déterminer leur domaine propre.
Mais cette détermination ne s'obtient que par la délimitation
rigoureuse de ce qui leur appartient véritablement d'avec ce
qui leur est étranger. C'est là que se manifeste leur action
spéciale ; c'est par là qu'ils ont obtenu et mérité l'admiration
de leurs contemporains et de la postérité.

Sans doute il est plus difficile d'atteindre à la même pré-
cision quand il s'agit des vivants, dont l'œuvre n'est pas
achevée. Mais au moins est-il bon d'y viser. C'est là l'office et
l'utilité réelle de la critique ; c'est ainsi que l'ont comprise,
même à l'égard des vivants, les écrivains d'art dont les juge-
ments font autorité, Thoré, Pelloquet, Th. Sylvestre. Aussi
ont-ils tracé de leurs contemporains des portraits auxquels se
reporteront toujours ceux qui voudront avoir une idée exacte
et précise des grands artistes de la génération qui nous a
précédés. S'ils s'étaient contentés de tout admirer sans définir
les limites de leur admiration, que resterait-il aujourd'hui de
leurs appréciations?

Pourquoi M. Claretie ne tenterait-il pas de faire pour ses

contemporains ce que ses prédécesseurs ont fait pour les leurs ?
Qu'il se défie de l'optimisme qui est dans sa nature. Je ne suis
pas plus qu'un autre insensible au charme que communique à
son style l'inaltérable sérénité d'un esprit essentiellement
sympathique et toujours ouvert à l'admiration ; mais je crois
que l'expression de cette admiration ne perdrait rien à être
plus nettement motivée et plus rigoureusement délimitée.
Enfin je crois, comme M. Claretie, que Meissonier est un
artiste de grand talent, mais Delacroix, Th. Rousseau, Millet,
Corot ont été aussi de grands artistes, et cependant Meissonier
ne ressemble à aucun d'eux. Chacun avait ses qualités spé-
ciales, dérivant d'un tempérament, d'un génie spécial. Quelles
sont les qualités propres à Meissonier, quel est son génie
particulier? Voilà ce dont j'aurais voulu trouver l'analyse plus
précisée dans l'étude, du reste très intéressante, de M. Claretie.

Nous recevons au dernier moment la 20 livraison des
artistes morts ; c'est la biographie de O. Tassaert. Nous y
reviendrons prochainement.

Eugène Véron.

CCLXV1II

i83o-i88o. — Catalogne illustré de l'Exposition historique de
l'art belge et du Musée moderne de Bruxelles, d'après les
dessins originaux des artistes, publié sous la direction de
F. G. Dumas. Un volume in-8" de xvi-356 pages, avec
256 dessins. Bruxelles, Rozez. — Paris, L. Baschet. 1880.

Catalogue illustré du Salon de i8<Sr, contenant 35o repro-
ductions, d'après les dessins originaux des artistes, publié
sous la direction de F. G. Dumas. Un volume in-S" de
348 pages. — Paris, L. Baschet, éditeur, 12?, boulevard
Saint-Germain.

La mode est aux catalogues illustrés depuis quelques
années; il faut espérer qu'elle ne passera pas comme les autres.
Outre l'intérêt que présentent par elles-mêmes les repro-
ductions en fac-similé des dessins originaux des artistes
contemporains, ces reproductions ont une utilité incontestable
pour l'histoire future de l'art. Si les siècles antérieurs avaient
connu cet usage, nous ne serions pas aussi souvent embarrassés
pour reconstituer l'œuvre des artistes des générations précé-
dentes. Les artistes n'y sont pas moins intéressés que les
écrivains d'art et que les amateurs. Ces dessins qu'on leur
demande pour les publications illustrées seront plus tard des
documents d'importance capitale pour leur propre gloire, car
grâce à eux ils seront protégés contre les attributions hasardées,
et ils ne seront plus exposés à ce qu'un jour leur travail aille
grossir le bagage de leurs rivaux.

Mais il faut bien avouer que cette heureuse application de
la photogravure à la reproduction des œuvres artistiques est
encore loin de la perfection. La photogravure elle-même a fait
depuis quelques années des progrès merveilleux, et ceux qu'elle
fait chaque jour permettent d'espérer que nous aurons pro-
chainement un instrument de reproduction aussi parfait qu'on
puisse le désirer. Mais l'habileté du photograveur ne suffit pas
à faire des reproductions irréprochables. Il lui faut deux
auxiliaires indispensables, le dessinateur et l'imprimeur; c'est
là que sera la difficulté, tant que ceux-ci n'arriveront pas à se
pénétrer complètement des exigences de la photogravure, et à
s'y conformer docilement.

Nous allons tâcher de nous faire comprendre en prenant
 
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