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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 7.1881 (Teil 3)

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Frizzoni, Gustavo: Exposition de dessin de maîtres anciens au Palais Poldi Pezzoli, à Milan pendant le printemps et l'été de 1881, [3]
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https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0188

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170 L'ART.

les proportions des diverses parties constitutives du temple d'Antonin et Faustine dans le Forum.
On trouve sur le revers d'autres études de chapiteaux d'ordre ionien et composite. Le plus
remarquable par sa composition est celui de la partie inférieure; il est parfaitement conforme au
modèle souvent adopté par nos architectes de la Renaissance. Les dessins sont à la plume et à
la sépia, et une partie des ombres est faite au pinceau. On y voit écrit à l'encre rouge en
caractères cursifs : « Ce chapiteau de marbre important se trouve au collège Germanique près de
Saint-Marcel dans le cortile du re\-de-chaussée ». Le dessin B, en outre de deux chapiteaux
d'après des originaux antiques de la basilique de Saint-Marc près de la place de Venise, contient
trois études de tète et une étude de trabéation d'une grande richesse. Au revers on trouve un
cadre avec une architrave, qui si l'on s'en rapporte à la légende écrite au-dessous, était destiné
à l'une des plus belles œuvres de Jules Romain, le tableau qu'on voit aujourd'hui sur le grand
autel de l'église de Santa Maria dell' Anima1. Ce tableau fut, au dire de Vasari, commandé par
Jacopo Fuccheri ou Fugger, le commerçant si connu d'Augsbourg en Bavière. Il fut probablement
exécuté après la mort de Raphaël, et en tout cas avant le départ de Jules II pour Mantoue, qui
eut lieu en 1524 : on peut ainsi déterminer à peu près l'époque des dessins en question. La
feuille C contient des chapiteaux assez élégants; on reconnaît surtout dans celui qui est décoré
de figures la main facile et expéditive d'un dessinateur expérimenté. Sur le revers se trouve une
trabéation romaine fort ornée et des études qui s'y rapportent.

Nous ne devons pas oublier de remarquer que la collection Bertini possède aussi de précieux
dessins de motifs d'architecture et d'ornementation, tant pour des œuvres monumentales que pour
des objets de moindre dimension. Il y a, dans le nombre, des choses d'un goût exquis et venant
certainement de bons maîtres ; mais pour les classer comme il conviendrait, suivant les écoles et
les artistes, il faudrait prendre des termes de comparaison qu'on ne peut avoir que dans des
occasions particulières et souvent inattendues.

Nous avons quelques dessins qui peuvent justement se réclamer du nom de l'immortel
Buonarroti. Que dire du remarquable dessin à la plume et à la sépia exposé sous son nom par
M. le capitaine Prayer? On en devine le sujet au premier coup d'œil : c'est un projet pour une
des parois de la chapelle des Méclicis à Lorenzo, fort différent il est vrai de l'exécution, mais
témoignant cependant de la fière manière du maître dans la disposition architecturale aussi bien
que dans les décorations et les figures. Dans la partie inférieure, les deux sarcophages se trouvent
placés l'un contre l'autre, conformément à un croquis des Uffizi, quoique avec quelques variantes
de détail. La partie supérieure se divise en trois compartiments principaux, séparés par des
colonnes et décorés de figures, qui devaient être exécutées en ronde bosse, tandis que quelques
autres placées au-dessus de la corniche complètent la décoration. Au centre de la paroi, le
groupe de la Madone avec le divin Enfant debout entre ses genoux, noble et grandiose bien qu'à
peine ébauché; là comme sur tout le reste apparaît dans toute sa puissance l'ongle du lion,
manifesté dans ses moindres ouvrages.

Il serait intéressant de comparer ce dessin avec un autre qui, d'après la description de
M. le vicomte de Tauzia dans lé nouveau catalogue des dessins du Louvre, paraît traiter le
même sujet, mais qui dans cet ouvrage est attribué simplement à l'école de Michel-Ange2. Ces
dessins pourraient favoriser l'erreur de Vasari, soutenant, au sujet des œuvres exécutées à la
nouvelle sacristie de San Lorenzo, que Michel-Ange avait fait quatre tombeaux, tandis qu'en
réalité il n'en a fait que deux : celui de Julien, duc de Nemours, et celui de Laurent, duc d'Urbin ;!.
Quand on se souvient que la construction de la chapelle fut commencée en i52o, on peut en
conclure que ce fut à cette époque que Buonarroti s'occupa des dessins relatifs à la décoration
intérieure et que quelqu'un de ses élèves l'aida dans ce travail.

La feuille n° 3o de la collection Prayer témoigne d'un crayon si sûr et d'une manière si

1. C'est un autre cadre qui s'y trouve aujourd'hui, et, comme il témoigne d'un style plus académique et de proportions moins appro-
priées aux dimensions du tableau, il paraît probable qu'il aura été substitué au cadre de San Gallo, dont nous nous occupons ici.

2. Voyez Notice supplémentaire des dessins, etc., au Musée du Louvre, par le vicomte Both de Tauzia. Paris, 1879, page iû. Le dessin
dont il est question est au crayon, tandis que celui de M. Prayer est exécuté à la plume et à la sépia.

3. Voyez Vasari, tome XII, page 2o5.
 
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