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Isola, Giuseppe: La Cathédrale de Gênes
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.18879#0288
254 L'ART.
composite richement sculptée, qui est peut-être un fragment du temple païen, antérieur à l'église
chrétienne.
L'intérieur de l'édifice a subi diverses transformations, et il affecte des styles divers suivant
les époques de ces changements. La principale nef, montant jusqu'à la coupole, apparaît encore
dans toute son originalité, elle est précédée d'un riche et grand vestibule, divisé par des faisceaux
de colonnes qui varient clans leurs dimensions : à l'extérieur s'élève sur de gros pilastres une
loggia grandiose où se faisait autrefois l'élection du Doge de la République. Un incendie allumé
pendant la guerre civile détruisit toute la voûte en 1296; les dégâts furent réparés par les soins
de la commune avec l'appoint des libéralités du citoyen Lanfranco Pignolo, et une légende latine
sculptée à gauche sur la frise de l'intercolonne-
ment nous apprend que la restauration était
achevée en Tan 1307.
On conserve dans cette église une très grande
quantité d'œuvres d'art, tant en peinture qu'en
sculpture et orfèvrerie; mais pour le moment
nous ne croyons pas qu'il soit à propos de les
décrire, et nous réservons l'accomplissement de
notre promesse pour le jour où nous publierons
en même temps les dessins; mais nous voudrions
préluder à notre description par celle du plus
remarquable de tous ces monuments, la chapelle
de Saint-Jean-Baptiste.
Elle est située vers le milieu de la nef, à
gauche, et se fait remarquer par une superbe
décoration extérieure toute en marbre, enrichie
de statues, de bas-reliefs et de frises gracieuses.
Les sculptures qui revêtent le fût des colonnes et
des pilastres soutenant le fronton sont surtout
d'un travail exquis. On accède à la chapelle par
trois ouvertures : celle du milieu, qui est la plus
vaste, est en forme d'arc; celles des côtés sont
surmontées d'une architrave. Les cendres du pré-
curseur du Christ, qu'une urne d'or conserve dans
cette chapelle, furent transportées à Gênes de la
ville de Mirée en Lycie en 1098, par la flotte
génoise à son retour de la première croisade et
Le prophète Zacharie. . 1 t r n r •
n . , n T , ,. . , , ., . , sous le commandement de Lanrranco Borbomno.
Dessin de (j. Isola, d après la statue en marbre de Matteo Civitale.
(Cathédrale de Gènes.) Elles furent déposées à cette époque dans une
modeste chapelle, remplacée en i323 par une
autre plus convenable, aux frais de Nicolo et Oberto Campanaro, deux frères, deux riches et
pieux citoyens. Par la suite, le culte de saint Jean-Baptiste et la dévotion qu'il inspira prirent
un tel accroissement, qu'en 1327 le gouvernement de Gênes résolut de le proclamer solennellement
protecteur de la République, et qu'un autre décret de 1451 décida qu'une chapelle plus brillante
et plus riche serait érigée en l'honneur du saint protecteur de la ville. Rien ne fut épargné pour
rendre cette construction digne du précieux dépôt qu'elle était destinée à garder; elle est de forme
carrée, pourvue d'une abside et surmontée d'une coupole; elle présente une admirable harmonie
de lignes et de proportions. Le Lombard Giovanni Giacomo délia Porta donna le dessin du
gracieux dais couvert qui surmonte l'autel, et fut également chargé de l'autel lui-même. La
sculpture ornementale, qui est d'une merveilleuse exécution, est l'œuvre de Nicolo da Corte, et
les figures des Prophètes, sculptées en haut-relief dans les panneaux des piédestaux, ont été
exécutées par Guglielmo délia Porta, neveu de Giovanni Giacomo. Tout dans cette œuvre respire
composite richement sculptée, qui est peut-être un fragment du temple païen, antérieur à l'église
chrétienne.
L'intérieur de l'édifice a subi diverses transformations, et il affecte des styles divers suivant
les époques de ces changements. La principale nef, montant jusqu'à la coupole, apparaît encore
dans toute son originalité, elle est précédée d'un riche et grand vestibule, divisé par des faisceaux
de colonnes qui varient clans leurs dimensions : à l'extérieur s'élève sur de gros pilastres une
loggia grandiose où se faisait autrefois l'élection du Doge de la République. Un incendie allumé
pendant la guerre civile détruisit toute la voûte en 1296; les dégâts furent réparés par les soins
de la commune avec l'appoint des libéralités du citoyen Lanfranco Pignolo, et une légende latine
sculptée à gauche sur la frise de l'intercolonne-
ment nous apprend que la restauration était
achevée en Tan 1307.
On conserve dans cette église une très grande
quantité d'œuvres d'art, tant en peinture qu'en
sculpture et orfèvrerie; mais pour le moment
nous ne croyons pas qu'il soit à propos de les
décrire, et nous réservons l'accomplissement de
notre promesse pour le jour où nous publierons
en même temps les dessins; mais nous voudrions
préluder à notre description par celle du plus
remarquable de tous ces monuments, la chapelle
de Saint-Jean-Baptiste.
Elle est située vers le milieu de la nef, à
gauche, et se fait remarquer par une superbe
décoration extérieure toute en marbre, enrichie
de statues, de bas-reliefs et de frises gracieuses.
Les sculptures qui revêtent le fût des colonnes et
des pilastres soutenant le fronton sont surtout
d'un travail exquis. On accède à la chapelle par
trois ouvertures : celle du milieu, qui est la plus
vaste, est en forme d'arc; celles des côtés sont
surmontées d'une architrave. Les cendres du pré-
curseur du Christ, qu'une urne d'or conserve dans
cette chapelle, furent transportées à Gênes de la
ville de Mirée en Lycie en 1098, par la flotte
génoise à son retour de la première croisade et
Le prophète Zacharie. . 1 t r n r •
n . , n T , ,. . , , ., . , sous le commandement de Lanrranco Borbomno.
Dessin de (j. Isola, d après la statue en marbre de Matteo Civitale.
(Cathédrale de Gènes.) Elles furent déposées à cette époque dans une
modeste chapelle, remplacée en i323 par une
autre plus convenable, aux frais de Nicolo et Oberto Campanaro, deux frères, deux riches et
pieux citoyens. Par la suite, le culte de saint Jean-Baptiste et la dévotion qu'il inspira prirent
un tel accroissement, qu'en 1327 le gouvernement de Gênes résolut de le proclamer solennellement
protecteur de la République, et qu'un autre décret de 1451 décida qu'une chapelle plus brillante
et plus riche serait érigée en l'honneur du saint protecteur de la ville. Rien ne fut épargné pour
rendre cette construction digne du précieux dépôt qu'elle était destinée à garder; elle est de forme
carrée, pourvue d'une abside et surmontée d'une coupole; elle présente une admirable harmonie
de lignes et de proportions. Le Lombard Giovanni Giacomo délia Porta donna le dessin du
gracieux dais couvert qui surmonte l'autel, et fut également chargé de l'autel lui-même. La
sculpture ornementale, qui est d'une merveilleuse exécution, est l'œuvre de Nicolo da Corte, et
les figures des Prophètes, sculptées en haut-relief dans les panneaux des piédestaux, ont été
exécutées par Guglielmo délia Porta, neveu de Giovanni Giacomo. Tout dans cette œuvre respire