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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 14.1888 (Teil 2)

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Bénédite, Léonce: Michel-Barthélemy Ollivier
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https://doi.org/10.11588/diglit.25873#0161

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M1CHEL-BARTHÉLEMY ÛLLÎV 1ER.

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prince de Conti ? On ne saurait exactement le dire. Proba-
blement vers 1766, date des épisodes que représentent
deux de ses tableaux. La vie de ce peintre nous est, d’ail-
leurs, à peu près inconnue. Il n’est rien resté de ses traits,
sa réputation est entièrement effacée, et son œuvre, qui
parait avoir été assez importante, est réduite, au bout d’un
siècle, à cinq peintures, quelques dessins et une quinzaine
d’eaux-fortes.

Michel-Barthélemy Ollivier naquit à Marseille en 1712.
Son acte de décès, reproduit par Bellier delà Chavignerie,
le déclare veuf d’Elisabeth Rapouillet. On ne sait abso-
lument rien sur sa famille, ni sur celle de sa femme; il
n’existe, ni avant lui ni après lui, aucun artiste du nom
d’Ollivier auquel on puisse le rattacher.

D’après une phrase d’un écrivain du temps', phrase
qui a été répétée dans toutes les courtes biographies pos-
térieures, Ollivier résida longtemps en Espagne où il laissa
un grand nombre d’ouvrages. Cependant, en reproduisant
cette mention dans son livre sur les Artistes français à
l’étranger, M. Dussieux ne peut donner l’indication
d’aucune peinture d’Ollivier en Espagne, soit dans un
Musée, soit dans une galerie particulière.

Comment et à quel moment alla-t-il dans ce pays ?

En ipSq, Ranc, premier peintre du roi d’Espagne,
étant mort, Rigaud fut chargé de lui trouver un successeur
de son choix et désigna Louis-Michel Van Loo, qui venait
d’être reçu académicien depuis peu. Ollivier était à peu
près du même âge que cet artiste, élève de son oncle Carie

Fac-similé d’une eau-forte de M. B. Ollivier,
appartenant an Cabinet des Estampes.

et de plus son compatriote. Il n’est donc point étonnant
qu’il l’ait suivi avec les camarades dont Louis-Michel
s’entoura pour l’aider dans ses travaux, ou qui l’accompa-
gnèrent dans l’espoir de profiter de ses relations et de son
influence dans une cour étrangère.

C’était, d’ailleurs, une époque d’émigrations fréquentes
de la part des artistes français. Toutes les cours de l’Eu-
rope en avaient appelé chez elles. Un grand entraînement
s’était produit qui poussait les peintres, les sculpteurs, les
architectes français aux quatre coins de l’Europe et même
jusqu’en Orient. La cour d’Espagne, attachée à la cour
de France par des liens de famille, fut la première à
occasionner ce mouvement et fit naître cette mode ééespa-
gnoleries qui avait gagné depuis longtemps déjà la litté-
rature française et que cultivèrent, dans le domaine des
arts, Carie Van Loo, Griinou, Casanova, Fragonard, quel-
Tome XLV.

quefois Watteau et Lancret, et particulièrement Ollivier.

Ce fut en 1736 que Louis Michel Van Loo arriva à
Madrid. Son séjour se prolongea quelques années après la
mort de Philippe V (1746), peut-être jusqu’en 175 1, année
où il devint directeur de l’Académie de Saint-Ferdinand.
Ces dates doivent nous fixer à peu près sur le temps qu’Ol-
livier passa en Espagne. Quant aux peintures qu’il a pu y
exécuter pour son propre compte ou sous la direction de
L. M. Van Loo, nous avons dit qu’il n’en reste pas la
moindre trace. D’après ce que nous apprennent des dimen-
sions habituelles de ses tableaux les livrets des Salons et
les catalogues de ventes, nous ne voyons pas, non plus,
en quoi son pinceau a pu être utile à l’œuvre de Van Loo.

A son retour en France, Ollivier fut reçu membre de

1. De la Blancheric. Essai d'un tableau historique des peintres
français.

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