L' art: revue hebdomadaire illustrée (16.1890 (Teil 2))

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NOTRE BIBLIOTHÈQUE.

encore chez nous ni littérature populaire, ni art séculier,
à Byzance, sur ces points, les Grecs n’avaient eu qu’à
continuer les traditions de l’antiquité ; ils avaient continué
comme par le passé l’étude de la littérature grecque, et il

est impossible d’admettre que cette perpétuité n’ait pas
porté ses fruits au point de vue artistique. De rares monu-
ments, de très rares monuments si l’on veut, permettent
de le constater ; et pour établir ce fait, il ne faut pas s’ap-

Reliquaire dit de Constantin.

Trésor de la basilique de Saint-Pierre, à Rome. — (Gravure extraite de : Un Empereur byzantin au Xe siècle. Nicëphore Phocas.)

puycr sur des manuscrits trop anciens qui ne prouveraient
rien, tels que l’Iliade de la Bibliothèque Ambrosienne, à
Milan, mais sur des monuments beaucoup plus modernes.
Mis en parallèle avec les scènes religieuses, ils sont de

nature à nous donner une conception de l’art byzantin
tout autre que celle qui est généralement répandue. En
face d’un art froid, compassé, composé d’un certain
nombre de modèles iconographiques perpétuellement

Église des Saints-Apôtres, a Salonique.

(Gravure extraite de : Un Empereur byzantin au Xe siècle. Nicëphore Phocas.)

répétés, se dresse un autre art tout imbu des principes
antiques, vivant, en un mot, un art véritable, soustrait,
autant que faire se pouvait au Moyen-Age, aux influences
délétères du monachisme si puissant à Byzance et si fatales
à l’indépendance artistique. C’est là une théorie, dira-t-on ;

Tome XL1X.

le jour où l’on aura fait le corpus des monuments byzan-
tins, cette théorie se trouvera, croyons-nous, vérifiée.

Jusqu’ici, croyons-nous, on n’a pas assez, en fait d’art
byzantin, séparé l’ivraie du bon grain, ni tenu assez de
compte dans nos appréciations de la matière employée. Il

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