Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

L' art: revue hebdomadaire illustrée — 19.1893 (Teil 2)

DOI article:
Dallières, Auguste: Les acquisitions des musées à la vente Spitzer, [3]
DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22769#0299
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LES ACQUISITIONS DES MUSÉES

A LA VENTE SPITZER1

(pin)

Passons maintenant au Musée de Bruxelles. Là aussi nous ne voyons que des félicitations
à adresser, et les plus chaleureuses, car en somme, en pareille matière, il ne faut pas trop
regarder aux prix ; l'essentiel est de conquérir les objets ; le prix, au bout de peu de temps, est
oublié, et il reste des objets qui font honneur au Musée qui les possède.
A vrai dire, on ne comprend pas bien de quel terme de comparaison se
servent les personnes qui en présence d'un gros prix atteint par un objet
d'art unique, disent : « C'est trop cher. » Trop cher par rapport à quoi,
s'il vous plaît? Est-ce par rapport à un prix d'autrefois? Est-ce par rap-
port à la valeur artistique de l'objet? En vérité, bien malins seraient
ceux qui donneraient un argument valable en faveur de leur opinion.
Mais, voilà, comme dit le proverbe, quand on veut tuer son chien, on
dit qu'il est enragé, et voilà pourquoi on voit en matière d'art débiter les
paradoxes les plus absurdes, s'étaler les opinions les plus folichonnes,
par exemple celle qui voudrait que tout l'argent que l'État consacre à
acheter des objets anciens fût employé à acquérir des produits de l'art
industriel d'aujourd'hui. Que l'État encourage nos artistes et nos artisans,
et dans une très large mesure, rien de mieux ; mais ne l'oublions pas, si
Ton allait trop loin dans cette voie, nos Musées se transformeraient vite en
vastes bazars où, sous le couvert d'encouragement aux arts, s'entasseraient
bientôt les objets les plus hétéroclites. Aussi bien, il faut que les Musées
renferment des modèles, et si quelques-unes des œuvres d'art industriel
créées de notre temps sont tout à fait dignes d'être considérées comme tels,
il ferait beau voir qu'on les copiât ou qu'on les imitât : ce serait à ce
moment que pleuvrait force papier timbré flanqué de ce joli petit arsenal
de lois sur la propriété artistique, à laquelle nos ancêtres moins jaloux
ne songeaient guère, et avec raison. La contrefaçon, la copie de l'œuvre
originale n'est-elle pas, en somme, une sorte d'hommage rendu à l'œuvre
copiée, et cet hommage est d'autant plus éclatant que les copies sont plus
nombreuses. Mais revenons au Musée de Bruxelles et à ses acquisitions.

., . , . - . _ Vénus de Syrie.

Deux pièces de dinanderie tort intéressantes, un flambeau formé d'un D

r 7 Bronze antique.

homme monté sur un lion (n° 970), du xne siècle et un coquemar du xive (Collection Spitzer.)
(n° 97g) donnant en relief une interprétation d'un des sujets les plus

répandus au Moyen-Age, le Lai d'Aristote, sont tout à fait dignes de rentrer dans le giron du
pays qui fut pour ainsi dire le berceau de l'art du fondeur. Une très jolie Vierge en ivoire
(n° 81), du xvi° siècle, une boîte de miroir (n° 87) de même époque, une des plus jolies que

1. Voir l'Art, 19° année, tome II, pages 45 et 85.
 
Annotationen