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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 1,1.1898/​1899

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No. 6 (Mars 1899)
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Reproductions diverses
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https://doi.org/10.11588/diglit.34201#0296

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L’ART DÉCORATIF

l'exposition etc.; enfin, de réprimer les contre-
façons et démarquages par la voie de la presse
et celle des tribunaux.
Les artistes de Munich ont répondu à l’appel
qui leur était lait; ceux qui s’adressent aux
«Ateliers Réunis, pour l’exécution de leurs pro-
jets sont nombreux. Aussi, la production de
l’établissement ne laisse rien à désirer pour la
variété. Citons les meubles, les appareils d’éclai-
rage et beaucoup d’autres objets de M. Riemer-
schmid, artiste fécond dont nous avons souvent
reproduit les œuvres; elles se distinguent par
une sobriété correcte dans les formes, et le tact
de l’artiste dans leur choix eu égard aux fonc-
tions et aux convenances des matières. M.
Riemerschmid n’est peut-être pas un grand in-
venteur; mais il possède du moins un goût
sûr — qualité plus rare qu’on ne croit. Les
meubles de M. Pankok ont des formes plus
cherchées et contournées pas toujours très-heu-
reusement; mais elles sont relevées par l’origi-
nalité des ferrements, et, pour les sièges, par
l’ingéniosité d’applications très-décoratives sur les
étoffes. M. Endell, moins hardi mais plus correct,
garnit aussi ses meubles d’appliques en métal
d’un dessin curieux, tandis que M. Petrasch
cherche à donner l’intérêt aux siens par la cou-
leur et l’introduction de belles matières. M.
Ringer produit divers petits objets dans certains
desquels on trouve une agréable joliesse de
formes; mais c’est surtout dans ses horloges-
cartels qu’il excelle. La face en est en bois
sculpté, et les formes, comme les proportions,
sont presque toujours très-heureuses.
L’un des artistes les plus remarquables du
groupe est M. H. Obrist, qui, bien que sculp-
teur, affectionne la décoration de surface dans
l’art appliqué. MlleBerthe Ruchet exécute de
lui des broderies ravissantes de couleur et de
dessin, auxquelles l’Allemagne fait un succès
enthousiaste, et mérité. Le ; Dekorative Kunst»
a reproduit l’année dernière dans son n° io une
série de paravents, de coussins, applications
brodées sur soie, etc. de M. Obrist, qui peuvent
incontestablement être rangés dans ce qui s’est
fait de mieux en ce genre par les trouvailles,
la distinction et la grâce du dessin aussi bien
que par le charme de la couleur.
Enumérons encore les bijoux de M. Hirzel,
ceux de Mme Hartmann-Burger, les petits bronzes
et les appareils d’éclairage de M. Berner, dont
le métal est curieusement patiné et incrusté
d’alliages qui produisent à leur surface des jeux
de couleurs nouveaux; les étains de M. Karl
Gross; les broderies de M. Bruno Paul; la
tabletterie de M. Kuschel; les bibelots en bronze
ciselé de M. Habich ; la feronnerie de M. Abele, etc.
S’il y a nécessairement une part de «courant

dans tout cela, celle des objets intéressants, et
même remarquables, est élevée, et l’ensemble
représente un effort qui commande l’attention.
Les «Ateliers Réunis» ont reconnu — pour
des raisons qui nous sont inconnues — la
nécessité d’avoir leur propre factorerie pour
certains travaux : la menuiserie, les bronzes et
la broderie. Jusqu’ici, leur programme n’est pas
réalisé au point de vue des prix, qui sont très-
élevés. Les raisons de cet état de choses, commun
d’ailleurs à toutes les entreprises qui s’occupent
de la vente des objets d’art appliqué moderne,
sont complexes; elles mériteraient d’être étu-
diées de près, car, aussi longtemps que l’in-
accessibilité des prix aux classes moyennes
persistera, l’art moderne restera plus ou moins
à l’état de théorie entre artistes.
Les meubles de MM. de Bazel et Lauweriks
que vous reproduisons ne font point partie des
plus récentes œuvres de ces artistes hollandais;
ils ont progressé depuis.
Les tapis de M. Jorrand manquent, malheureu-
sement, sur nos gravures, de la couleur sans
laquelle le mérite de son art ne peut être pleine-
ment apprécié.
Les primitifs japonais sont encore très-peu con-
nus en Europe. Nous reproduisons des gravures sur
bois de deux de ces artistes, datant du i7me siècle
et faisant partie de la belle collection de M. S. Bing.
Ces œuvres montrent qu’avant leur art d’aujour-
d’hui — celui qui, représenté par Hieroshigé, Ho-
kusai et leur école, correspond à notre impres-
sionnisme, — les Japonais ont possédé un art dé-
coratif linéaire analogue à celui que la plus jeune
école européenne tend à prendre pour base de
la décoration.

Les illustrations de livres de M. Housman
que nous publions fournissent un exemple frap-
pant de la différence de caractère de l’illustration
artistique moderne en France et en Angleterre.
L’illustrateur anglais suit le principe qu’établis-
sait Morris en matière d’impression, de pondérer
les parties composantes de la page de manière
à obtenir une valeur uniforme sur toute la sur-
face. En d’autres termes, selon Morris, le texte et
les illustrations doivent être noirs au même degré.
Les illustrateurs actuels ont abondonné les
formes anciennes auxquelles Morris se com-
plaisait, mais conservent le principe. M. Hous-
man compte parmi les meilleurs ; à la fois
écrivain et illustrateur de ses propres livres, il
abonde en idées neuves et ses ouvrages présentent
le plus grand intérêt au point de vue décoratif.

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