L'ART DECORATIF
vasque de marbre. La femme est assise dans
une pose chère à certaines figures de Michel-
Ange dont ehe a ia robuste construction, ia
tète repliée sous son bras inondé de cheveux
blonds, l'autre main jouant dans une pro-
fusion de grappes et de fruits dont est semé
le premier plan. Admirez encore le geste de
l'éphèbe élevant vers ses yeux la grappe dorée
où se joue le soleil, et dans le fond du
tableau la grâce adorable de ce groupe d'un
centaure qui chevauche une femme nue,
tandis qu'auprès d'eux marche une femme
F. J. LAURENT
KELEVAILLES
en péplum, dont la ligne savante et harmo-
nieuse évoque les rites sacrés d'Eleusis !
Encore qu'il y ait loin de la vision
rayonnante de M'*" Dufau aux sombres
aspects de l'humanité chers à MM. Adler et
Besson, nous n'en saluerons pas moins
en eux deux artistes de race, qui savent
ouvrir les yeux sur certains spectacles,
pas toujours les plus joyeux, de la vie mo-
derne, et en dégager tout ce qu'ils contien-
nent de poétique ou de dramatique. Le
premier de ces artistes est, on s'en souvient,
le jeune peintre aujourd'hui célèbre de la
Grève Cre/rsvA et d'autres sujets du meme
genre, où, comme Constantin Meunier, il a
su interpréter avec tant d'éloquence et de
vérité les scènes de la vie ouvrière. Un fau-
bourg de Paris durant l'été fournit au peintre
un joli effet de foule grouillante, mais on
lui préférera cette sombre vision Dr pqpx
de /u 777 hz<?, où sur l'horizon fumeux se
détachent les silhouettes vigoureuses des
hommes qui reviennent du travail. M. Besson
traite, lui aussi, des sujets identiques avec
une recherche parfois plus grande de la belle
matière, mais le coloriste est particuliè-
rement admirable dans son beau triptyque
/e AfoAxo7z/?<?7//* de /u7/7*/g7\s', où se retrouve
la grande force créatrice de l'auteur des
Amzzoe/uApex.
Un peintre de ia vérité et de la vie
c'est encore M. Caro-Delvaille qui se plaît
102
vasque de marbre. La femme est assise dans
une pose chère à certaines figures de Michel-
Ange dont ehe a ia robuste construction, ia
tète repliée sous son bras inondé de cheveux
blonds, l'autre main jouant dans une pro-
fusion de grappes et de fruits dont est semé
le premier plan. Admirez encore le geste de
l'éphèbe élevant vers ses yeux la grappe dorée
où se joue le soleil, et dans le fond du
tableau la grâce adorable de ce groupe d'un
centaure qui chevauche une femme nue,
tandis qu'auprès d'eux marche une femme
F. J. LAURENT
KELEVAILLES
en péplum, dont la ligne savante et harmo-
nieuse évoque les rites sacrés d'Eleusis !
Encore qu'il y ait loin de la vision
rayonnante de M'*" Dufau aux sombres
aspects de l'humanité chers à MM. Adler et
Besson, nous n'en saluerons pas moins
en eux deux artistes de race, qui savent
ouvrir les yeux sur certains spectacles,
pas toujours les plus joyeux, de la vie mo-
derne, et en dégager tout ce qu'ils contien-
nent de poétique ou de dramatique. Le
premier de ces artistes est, on s'en souvient,
le jeune peintre aujourd'hui célèbre de la
Grève Cre/rsvA et d'autres sujets du meme
genre, où, comme Constantin Meunier, il a
su interpréter avec tant d'éloquence et de
vérité les scènes de la vie ouvrière. Un fau-
bourg de Paris durant l'été fournit au peintre
un joli effet de foule grouillante, mais on
lui préférera cette sombre vision Dr pqpx
de /u 777 hz<?, où sur l'horizon fumeux se
détachent les silhouettes vigoureuses des
hommes qui reviennent du travail. M. Besson
traite, lui aussi, des sujets identiques avec
une recherche parfois plus grande de la belle
matière, mais le coloriste est particuliè-
rement admirable dans son beau triptyque
/e AfoAxo7z/?<?7//* de /u7/7*/g7\s', où se retrouve
la grande force créatrice de l'auteur des
Amzzoe/uApex.
Un peintre de ia vérité et de la vie
c'est encore M. Caro-Delvaille qui se plaît
102