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L' art décoratif: revue de lárt ancien et de la vie artistique moderne — 4,2.1902

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No. 48 (Septembre 1902)
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Thomas, Albert: La sculpture d'appartement
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https://doi.org/10.11588/diglit.34269#0282

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L'ART DECORATIF

pierres précieuses. H relève par de discrets ma-
quillages la fadeur d'une matière monochrome.
Inspirée de la statuaire chryséléphantine
et des terres cuites tanagréennes, cette con-
ception de la sculpture en couleurs peut pro-
duire d'heureux effets. Elle introduit dans
nos demeures un nouvel élément décoratif
qui s'harmonise avec les coulées des grès,
les reflets sensitifs des verreries, les ors des
meubles de laque, les ramages des tentures
et des rideaux. Elle amuse l'œil de sa variété
et de sa richesse. Elle a séduit, indépen-
damment de Théodore Rivière, quelques-uns
de nos meilleurs sculpteurs. Nous con-
naissons tous les statuettes peintes de M.
Gérôme, danseuses, jongleuses, mimes
expertes et délurées, en qui revit l'art des
anciens coroplastes. Nous connaissons encore
les figurines de M. Vallgren où le bronze
doit à la morsure des acides les colorations
les plus imprévues et les plus somptueuses.

Nous nous rappelons ces petits groupes de
M. Dampt, «RaymondinetMélusine», acier
et ivoire, «la Paix du foyer)), ivoire et bois,
aussi gracieux que « la Jeunesse )) du même
maître exposée cette année, témoignant d'une
égale discrétion et d'une égale simplicité.
La simplicité, la discrétion ! voilà des
qualités indispensables à qui use de la poly-
chromie. Tous les sculpteurs tentés par le
genre ne les possèdent malheureusement
pas. La plupart accouplent sans discernement
les pierres et les métaux, opèrent les unions
les plus scabreuses, atteignent ainsi le comble
de la prétention et du grotesque. Leurs
« fétiches )) rappellent ces idoles dont parle
Hippolyte Taine : « Il y a dans les églises
de Naples et d'Espagne des statues coloriées
et habillées, des saints vêtus d'un froc véri-
table, la peau jaunâtre et terreuse, comme
il convient à des ascètes, les mains sanglantes
et le flanc percé, comme il convient à des
stigmatisés ; à côté d'eux des
madones en habillements ro-
yaux, en toilettes de fête, vêtues
de soie lustrée, parées de dia-
dèmes, de colliers précieux,
de frais rubans, . de dentelles
magnifiques, la chair rosée, les
yeux brillants, les prunelles
formées d'une escarbouche. Par
cet excès de l'imitation, l'artiste
arrive à produire, non pas le
plaisir, mais la répugnance,
souvent le dégoût et quelquefois
l'horreur.)) Quoi qu'il en soit,
les œuvres des Théodore Ri-
vière, des Dampt, des Gérôme
— je ne parle pas de la «Joueuse
de boules )) du dernier Salon
cette échelle de nature,
apparaissait d'un réalisme équi-
voque et bas — les œuvres des
Vallgren et des Voulot ont établi
les lois de la polychromie, ont
fixé les convenances et la mesure
de son emploi.
L'auteur de l'œuvre peut
seul posséder le sens du trop
et du trop peu, le subtil discer-
nement si nécessaires en la
circonstance. Sans doute, un
artiste peut solliciter, afin de
parfaire son œuvre, la collabo-
ration d'un autre artiste, comme


qui, a

TARRIT

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